Un texte révolutionnaire
Janusz Korczak, considéré comme le « père des droits de l’enfant », a beaucoup apporté au mouvement des droits de l’enfant. En effet, ses travaux marquent un début de changement de vision au sujet de « l’enfant », qui est dorénavant considéré comme un « sujet de droits » et non plus comme un « enfant objet ».
En effet, même si, dans ses fondements, la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a pour objectif de réaffirmer et renforcer les droits contenus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et d’y rajouter des droits spécifiques aux enfants en vue d’une protection supérieure, la CIDE a également pour volonté forte de faire de l’enfant un sujet de droits qui peut participer pleinement aux décisions le concernant.
Considérer l’enfant comme sujet de droits est alors en 1989, année de l’adoption de la Convention, une avancée considérable dans le mouvement des droits de l’enfant, ce qui fait de ce texte un traité révolutionnaire !
Les droits contenus dans la Convention appartiennent à l’enfant et ce dernier en est acteur. Il n’est plus uniquement sujet à une protection supérieure de la part d’adultes, mais il peut avoir un impact sur les décisions le concernant et participer activement dans la vie de la société. Reste maintenant à appliquer correctement les droits participatifs de l’enfant pour lui assurer une participation pleine et efficace.
Mais c’est quoi exactement les droits participatifs ?
Les droits participatifs sont inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant et touchent plusieurs articles, notamment :
- l’article 12 sur le droit d’être entendu ;
- l’article 13 sur la liberté d’expression ;
- l’article 14 sur la liberté de pensée, de conscience et de religion ;
- l’article 15 sur la liberté d’association ;
- ou encore l’article 17 sur l’accès à une bonne information.
L’article 12 de la Convention sur le droit d’être entendu est l’un des 4 grands principes-clés, c’est-à-dire qu’il s’applique de manière transversale à tous les articles de la Convention et doit être respecté lors de l’application de tout article. Cela implique que l’opinion de l’enfant doit être prise en considération quotidiennement sur toute question l’intéressant.
La participation des enfants est donc un élément transversal et essentiel de la Convention internationale des droits de l’enfant et rend spécifiquement les enfants sujets de droits et acteurs de leurs droits, que ce soit par la prise en considération de leurs opinions, par des prises de parole, par des réunions pacifiques, par l’accès à une bonne information dans les médias, etc.
Cependant, pour que ces derniers soient pleinement acteurs de leurs droits, la participation des enfants doit être bien encadrée, c’est-à-dire que les enfants doivent comprendre pleinement les enjeux liés à leur participation. Celle-ci doit être volontaire et les enfants peuvent se retirer à n’importe quel moment. Leurs opinions doivent être respectées et tous les enfants doivent être traités de la même manière.
Seuls un bon encadrement et un bon respect de la participation de chaque enfant permettent une participation efficace des enfants !
La participation et la mobilisation des enfants à travers le monde
La participation et la mobilisation des enfants peuvent se faire sous de multiples formes : collaboration dans l’élaboration de projets, devant la justice, sur les réseaux sociaux, au sein d’une association, au Conseil de la Jeunesse... Tant de possibilités de participer, sous diverses formes et manières !
Tour d’horizon de prises de parole et de mobilisation de jeunes à travers le monde... des jeunes devenus des figures emblématiques de la participation des enfants !
Emma Gonzales : figure de la jeunesse engagée
Emma Gonzales est une jeune militante américaine pour une réglementation plus stricte des armes à feu aux États-Unis. En effet, le 14 février 2018, sur les lieux de son école, elle échappe à une fusillade perpétrée par un ancien élève de son école. Trois jours après la fusillade, le 17 février 2018, elle prononce un discours, lors d’un rassemblement contre les armes à feu, qui deviendra viral à travers le monde. Elle devient alors rapidement le visage emblématique de la jeunesse américaine engagée en faveur de l’adoption de lois strictes sur les armes à feu aux États-Unis. Emma a permis de donner de la visibilité dans les médias autour de la question du commerce des armes aux États-Unis.
Malala Yousafzai : prix Nobel de la paix à l’âge de 17 ans
Malala Yousafzai est une jeune pakistanaise, aujourd’hui âgée de 22 ans. Très jeune, à l’âge de 11 ans, Malala a commencé à se battre pour le droit à l’éducation, notamment des filles. Mais, pour s’être exprimée par le biais d’un blog sur internet et opposée aux talibans qui voulaient l’empêcher de parler, Malala a dû fuir son pays pour le Royaume-Uni après avoir été victime d’une tentative d’assassinant alors qu’elle rentrait de l’école. En 2014, à l’âge de 17 ans, Malala reçoit le prix Nobel de la paix pour son action en faveur de la paix dans le monde. C’est alors la première fois qu’un enfant reçoit ce prix, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de l’histoire ! Aujourd’hui, Malala est devenue la porte-parole des filles du monde entier.
Félix Finkbeiner : fondateur d’une organisation internationale
En janvier 2007, Félix Finkbeiner, alors âgé de 9 ans, donna un exposé sur le réchauffement climatique au cours duquel il suggère à sa classe de planter un million d’arbres à travers le monde. Le 28 mars 2007, avec l’aide de camarades, Félix Finkbeiner plante un premier arbre et lance sa propre organisation : Plant-for-the-Planet. Son initiative a fonctionné puisque Plant-for-the-Planet est aujourd’hui portée au niveau international avec 130 employés et 70 000 membres dans 67 pays et sensibilise des centaines de personnes aux enjeux du développement durable. À l’âge de 10 ans, Félix s’est exprimé devant le Parlement européen et trois ans plus tard devant l’Assemblée générale des Nations Unies, un bel exemple de participation !
Severn Cullis-Suzuki : discours historique pour le climat en 1992
Severn Cullis-Suzuki, née en 1979, prononça en 1992, à l’âge de 12 ans, un discours afin d’agir contre le changement climatique à la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Son discours terminé, elle fut ovationnée par tous les participants. Elle donnera par la suite une série de conférences partout dans le monde sur les questions liées à l’environnement. Ceci 26 ans avant une certaine Greta Thunberg...
Est-ce que je peux participer avec Amnesty International Belgique francophone ?
OUI ! Et ceci sous diverses formes et manières !
Dans un groupe-école
Les groupes-écoles Amnesty International permettent de se former et d’informer autour de soi et d’agir avec Amnesty. Avec un tas d’outils, comme des affiches, des vidéos, des expositions, des témoignages, des dossiers pédagogiques ou encore des brochures, les élèves des groupes-écoles peuvent ainsi se former et faire de la sensibilisation et de l’action tout autour d’eux permettant ainsi de faire passer des messages en faveur des droits humains. Ils peuvent également agir plus concrètement pour des individus en danger ou lors de journées d’actions !
En agissant en ligne
Depuis chez toi, tu peux agir, par exemple, en signant une pétition en ligne. En signant une pétition, tu demandes ainsi le respect des droits humains menacés ou bafoués pour des individus en danger. Par ta contribution, tu participes à un monde envers plus de justice !
Pour en savoir plus...
Découvre les témoignages de jeunes personnalités inspirantes dans la défense et la promotion des droits de l’enfant : Malala Yousafzai, Greta Thunberg ou encore Holly Shorey