La Belgique peut mieux faire pour garantir le droit à l’éducation
Le droit à l’éducation n’implique pas seulement l’accès à l’école, mais aussi à une éducation gratuite et de qualité, sans discriminations, dans un environnement favorable à l’enseignement et au contexte local. Et toutes ces conditions-là ne sont malheureusement pas respectées sur le territoire belge.
Dans cet article, nous te proposons de découvrir des témoignages multiples d’enfants dont le droit à l’éducation est bafoué. Ces témoignages ont été recueillis dans le cadre d’un projet de recherche participative à l’initiative d’UNICEF Belgique.
Témoignages multiples d’enfants sur l’inégalité des chances à l’école en Belgique
Plusieurs obstacles empêche un droit à l’éducation absolu pour toutes et tous en Belgique, mais les principaux sont la pauvreté et les discriminations sociales et raciales.
La classe sociale et la pauvreté
Les études du Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves (PISA) ont démontré pendant des années que la Belgique figure parmi les pays où le milieu social joue un rôle important dans le choix des études et les performances académiques.
Ainsi, un élève d’une classe sociale plus pauvre ne sera pas aussi intégré que les autres : « L’école n’aide pas au niveau des sous. Il y a un garçon qui ne peut jamais accompagner lors des sorties à vélo parce qu’il a trop peu d’argent. »
Mais avant tout, la pauvreté est synonyme du manque d’un espace adéquat et de temps pour réviser ses cours : « On est trop nombreux dans un petit espace, et on se marche sur les pieds les uns les autres » ou encore « D’autres doivent à la fois se concentrer sur l’école et chercher un boulot pour aider à la maison. »
Et ne parlons même pas des coûts indirects liés au matériel nécessaire pour suivre les cours de manière efficace.
L’origine
Les enfants d’origine étrangère et ayant des difficultés académiques sont abandonnés, tandis que les autres sont encouragés : « Marie et Abdel ont tous les deux 4 sur 10. Le prof dit à Marie : ‘Tu peux y arriver, tu peux y arriver, tu peux y arriver. Allez, ça ira mieux la prochaine fois. Tu en es capable.’ Et à Abdel : ‘Oui, Abdel… ça n’a pas l’air très bon pour toi.’ »
La situation est claire ici, Marie et Abdel ont tout deux des difficultés académiques, et pourtant, seulement Abdel a été envoyé dans l’enseignement spécialisé, et de façon humiliante : « Il m’a dit devant toute la classe : ‘Est-ce que tu ne ferais pas mieux d’aller dans l’enseignement spécialisé ?’ Plusieurs élèves ont commencé à rire. Le prof n’a rien dit. »
D’après un élève, c’est même une situation assez « classique : t’as un Flamand et un jeune d’origine étrangère. Quand un Flamand a six échecs, on lui dit : ‘Bon, on va t’aider et te soutenir et tu pourras réussir ton année.’ Et on le laisse passer à l’année suivante. Quand cela concerne un allochtone, on lui dit simplement : ‘Non non, ça ne va pas aller. Passe en technique.’ »
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