Même si le taux global de scolarisation des filles n’a jamais été aussi élevé, des disparités régionales persistent et il est encore très compliqué pour une fille d’accéder à l’éducation dans certains pays.
Selon un classement réalisé par l’ONG ONE en 2017, les dix pays où les filles rencontrent le plus de difficultés à être scolarisées font partie des plus pauvres au monde. Neuf de ces dix pays, à l’exception de l’Afghanistan, sont situés en Afrique. Il s’agit du Soudan du Sud, de la Centrafrique, du Niger, du Tchad, du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso, du Liberia et de l’Éthiopie. La pauvreté, les mariages précoces et la violence basée sur le genre font partie des principales raisons qui empêchent encore de nombreuses filles d’être scolarisées.
Dans cet article, pars à la découverte de discours de personnalités inspirantes engagées dans la promotion du droit à l’éducation pour les filles. Parmi elles, Malala Yousafzai, porte-parole mondiale des filles pour ce droit, Kamla Bhasin, activiste féministe indienne dévouée à l’éducation et à l’égalité des genres, ainsi que Matiullah Wesa, défenseur des droits humains afghan et fondateur de PenPath.
Malala Yousafzai : militante pakistanaise et icône de la lutte pour le droit à l’éducation des filles dans le monde
Malala Yousafzai, une jeune pakistanaise de 26 ans aujourd’hui, a commencé son combat pour le droit des filles d’aller à l’école dans son pays dès l’âge de 11 ans.
En 2012, suite à une attaque des Talibans, elle a dû être transportée en urgence au Royaume-Uni. Après avoir réchappé de peu à cette attaque, elle a continué son combat. En 2014, Malala Yousafzai a obtenu le prix Nobel de la paix avec l’Indien Kailash Satyarthi, alors qu’elle n’avait que 17 ans, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix.
Cette phrase « un enfant, un enseignant, un stylo et un livre peuvent changer le monde », prononcée lors de son discours à l’Assemblée des Nations Unies pour la jeunesse le 12 juillet 2013, est révélateur de l’importance du droit à l’éducation pour toutes et tous.
Aujourd’hui, alors que les Talibans ont voulu l’empêcher de parler, Malala est devenue la porte parole des filles du monde entier. Elle continue de se battre pour le droit d’aller à l’école, pour les droits des femmes et les droits humains en général.
Kamla Bhasin : le droit à l’éducation des filles en Inde à travers la poésie
Kamla Bhasin était une femme indienne, à la fois activiste féministe, poète et auteure ayant dédié sa vie à l’éducation et l’égalité des genres, au développement humain et aux médias. Ses luttes et ses engagements ont rapidement fait d’elle une icône et une leader du mouvement des femmes en Inde.
Kamla a cofondé Sangat, un réseau de femmes d’Asie du Sud, en avril 1998. Elle a également cofondé Jagori, une ONG indienne de défense des droits des femmes. Également partie intégrante du mouvement mondial One Billion Rising qui lutte contre les violences faites aux femmes, elle a aussi été l’une des coordinatrices de l’initiative « 1000 femmes pour le prix Nobel de la paix » en 2005.
Elle n’est aujourd’hui plus de ce monde, mais ses engagements perdurent notamment avec le « Kamla Bhasin Award » qui vise à récompenser et encourager les efforts déployés par les femmes, les hommes et les personnes transgenres pour lutter contre le patriarcat et œuvrer en faveur d’une société plus équitable entre les genres.
Son poème « Parce que je suis une fille, je dois étudier » (« Because I am a girl, I must study ») met en scène une fille qui donne à son père les raisons pour lesquelles il est essentiel qu’elle aussi étudie, comme ses frères. Ce poème illustre l’importance du droit à l’éducation, mais aussi le fait que ce droit n’est, encore aujourd’hui, pas accordé à tout le monde.
Découvre son poème « Parce que je suis une fille, je dois étudier »
Matiullah Wesa : un combat inspirant pour le droit à l’éducation des filles en Afghanistan
Matiullah Wesa est un homme afghan, défenseur des droits humains et fondateur de PenPath, un collectif de 3000 bénévoles luttant pour l’éducation, en particulier pour les filles. Le 27 mars 2023, il a été arrêté par les Talibans à Kaboul, capitale de l’Afghanistan. N’ayant même pas fait l’objet d’un jugement, il est depuis injustement détenu.
Bien que de nombreux pays comptent un nombre important de filles et jeunes femmes non-scolarisées, l’Afghanistan demeure le seul pays au monde interdisant strictement l’éducation des filles après l’école primaire. En effet, depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, elles se voient empêcher d’aller à l’école secondaire, et depuis décembre 2022, à l’université.
Agissant à l’échelle locale et nationale depuis plus de dix ans (au moment de son arrestation), mais aussi internationale à travers les réseaux sociaux depuis quelques années, Matiullah Wesa avait pour objectif d’agrandir le réseau d’écoles pour les filles dans les districts et provinces les plus isolés d’Afghanistan.
Il s’est engagé dans un travail sans relâche de sensibilisation, utilisant principalement Twitter comme outil de mobilisation. Ces tweets appellent à l’action et rappellent que les filles afghanes possèdent le même droit à l’éducation que leurs compatriotes afghans.
Ses mots aspirent à un avenir plus égalitaire pour les femmes en Afghanistan, un pays dans lequel elles « seront médecins pour soigner les patient·e·s, ingénieures pour construire des écoles et des cliniques, institutrices pour enseigner aux enfants du village, journalistes pour faire entendre la voix des gens ».
Libéré depuis le 26 octobre 2023, on espère que Matiullah Wesa va pouvoir continuer sa lutte pour le droit à l’éducation des afghanes.