La torture : un mot, une définition.

"Cette leçon est une torture !" Le terme "torture" est souvent utilisé dans notre langage quotidien, il en deviendrait presque familier ! Pour autant, sais-tu exactement de quoi il s’agit ? Même si nous savons que de réelles situations de torture existent, sommes-nous vraiment conscient-e-s de la signification de ce terme ?

Dans notre quotidien, que ce soit dans nos conversations ou dans les médias, le terme de torture est couramment utilisé pour mettre l’accent sur une peine ou une douleur infligée.

Dès 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), dans son article 5, fixe l’interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Il faudra cependant attendre la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (CAT) des Nations unies, de 1984, pour en avoir une définition plus précise.
Elle se divise en trois points essentiels :

 la torture est un acte qui cause une souffrance physique ou mentale aiguë infligée intentionnellement ;
 la torture permet d’obtenir des aveux la victime, de la punir, de l’intimider ou de la violenter pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination ;
 elle est infligée par un agent de l’État.

Cela a permis de condamner des actes qui n’étaient auparavant pas considérés comme de la torture par certains pays. C’est par exemple le cas d’une détention dans un lieu secret.

De plus, ce texte permet de poursuivre et de condamner tout État qui ne respecterait pas l’interdiction de la torture.

Conference pour l’abolition de la torture à Paris en Décembre 1973. Elle est une grande avancée pour l’abolition internationale de la torture. © Private

MAIS ALORS...

  • ... torturer quelqu’un au nom de la justice, c’est possible ?

Tu le sais peut-être, mais dans certains pays tu peux être condamné à la flagellation ou à te faire couper la main pour un vol. Peut-on appeler cela de la torture ? Ces comportements, qu’on appelle des "sanctions légitimes" sont encore pratiqués dans le monde. Pourtant, il a été fermement établi que tout châtiment corporel est formellement interdit. Ainsi, même au nom de la justice, on ne peut infliger une douleur à autrui.

  • ...les groupes armés ont-ils le droit de torturer ?

D’après la Convention, pour qualifier un acte de torture celui-ci doit avoir été commis par un agent de l’État, c’est-à-dire un soldat, un policier ou toute personne engagée par l’État. Les groupes armés qui s’opposent au pouvoir ne font donc pas partie de cette catégorie. Pour autant, dans une situation de conflit, tous les groupes armés sont tenus de respecter les Conventions de Genève qui réglementent les lois et coutumes de la guerre. Elles interdisent à toutes les parties en conflit de perpétrer des actes de torture. Les groupes armés sont donc toujours responsables de tous les actes de torture commis par leurs forces.

Silhouette d’un simulacre d’exécution ©Amnesty International

L’utilisation de la torture est encore bien répandue dans le monde malgré l’acceptation officielle des gouvernements de ne plus pratiquer la torture. Elle est encore le quotidien d’un grand nombre de peuples.

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