11 ans de prison pour avoir osé s’exprimer
Maria Kalesnikava est musicienne professionnelle. Elle a consacré la majeure partie de sa vie à la musique et à l’art. Elle a notamment été flûtiste à l’Orchestre national de concert académique de la République du Bélarus, s’est produite dans de nombreux pays et a été impliquée dans un grand nombre de projets musicaux au Bélarus et en Allemagne. En 2017, elle est devenue directrice du OK16, un centre culturel à Minsk, la capitale du Bélarus.
Elle a toujours rêvé d’un Bélarus où tout le monde serait respecté et libre de s’exprimer. C’est la raison pour laquelle elle a décidé, lors de l’élection présidentielle de 2020 au Bélarus, de s’engager en politique et de rejoindre la campagne de la candidate indépendante à la présidentielle, Svetlana Tikhanovskaïa.
Lors de cette campagne électorale, tous les principaux candidats masculins qui se présentaient face à l’actuel président Alexandre Loukachenko ont été emprisonnés ou forcés de fuir le pays.
C’est Alexandre Loukachenko qui a été déclaré vainqueur de cette élection (ce qui lui a permis d’entamer un sixième mandat), mais elle a largement été considérée comme truquée. Après l’élection, Svetlana a dû s’exiler et Maria est devenue la principale figure de l’opposition. Elle s’est tenue au premier rang de manifestations non violentes, face à des agents de police violents, brandissant ses mains repliées en forme de cœur devant la police anti-émeute.
Le 7 septembre 2020, Maria a été enlevée par les autorités du Bélarus. Traînée dans une camionnette par des hommes masqués, elle a été emmenée à la frontière, où elle a subi des intimidations et des pressions pour quitter le pays. Elle s’est échappée par la vitre de la camionnette et a déchiré son passeport pour empêcher son expulsion. Elle a alors été arrêtée, placée en détention. Le 6 septembre 2021, après un procès à huis clos, elle est condamnée à 11 ans d’emprisonnement sur la base d’accusations comme « atteinte à la sécurité nationale » et « extrémisme ». Maria est détenue dans des conditions déplorables. Elle a un accès limité aux soins de santé dont elle a besoin. Elle n’a pas eu le droit de communiquer avec sa famille jusqu’en novembre 2024 et est isolée des autres détenues au sein de la prison.
Des jeunes activistes d’Amnesty International se mobilisent
Face à cette situation révoltante, des élèves de différentes écoles secondaires de Bruxelles, membres d’un groupe Amnesty dans leur école, ont décidé de se mobiliser et de créer une vidéo pour que l’histoire de Maria Kalesnikava ne tombe pas dans l’oubli.
Fin mars 2025, ils et elles se sont réuni·e·s dans les bureaux d’Amnesty International pour créer des pancartes illustrant son histoire avec des slogans appelant à sa libération ou reprenant certaines de ses paroles lors des manifestations au Bélarus auxquelles elle a participé comme « L’amour est plus fort que la peur ».
Ces jeunes ont imaginé un bref texte et une mise en scène, avec l’aide d’un vidéaste et de l’équipe d’Amnesty International, afin de soutenir Maria sur les réseaux sociaux, et de faire connaître sa situation à un maximum de monde.
Amnesty International espère que leurs voix ainsi que toutes celles des centaines de milliers de personnes qui ont écrit des lettres et messages pour elle, dans le cadre du marathon des lettres « Écrire pour les droits », seront entendues et que Maria Kalesnikava sera libérée. Sa place n’est pas en prison !