Oxfamnesty 2023 Climat et droits : même combat ! - Amnesty International Belgique

Climat et droits : même combat !

Le climat a toujours évolué, mais la période actuelle de changement climatique est plus rapide que les précédentes, du fait, principalement, de certaines activités humaines.

Quand on entend « dérèglement climatique » on a tendance à penser aux conséquences que ce changement a sur la nature et la planète. On oublie souvent que ce dérèglement climatique a un impact sur l’humanité toute entière.

Partout dans le monde, les droits humains et les conditions de vie des personnes sont gravement impactés, mais certains pays et certaines populations sont plus durement touchés que d’autres.

Non seulement le dérèglement climatique aggrave et amplifie les inégalités existantes, mais les populations les plus frappées par ses effets sont celles qui ont le moins contribué au changement climatique.

La justice climatique est un enjeu crucial à l’heure où la protection de l’humanité et de la planète est en jeu. C’est pour cela que lors de la Journée Oxfamnesty, organisée le 8 février 2023 à Namur, la plupart des activités proposées visaient à approfondir la question de l’impact du dérèglement climatique sur les droits humains. Cette thématique a été abordée de différentes manières et des outils ont été proposés pour explorer, agir, et surtout mieux agir pour la justice climatique.

Pour conclure la journée, l’ensemble des participant·e·s a envoyé un message fort aux autorités belges en brandissant une bannière signée par tous les participant·e·s demandant à la Belgique d’augmenter le budget de son financement climat afin de soutenir les pays les plus touchés par le dérèglement climatique.

Et à la fin de la journée, la bannière et les pétitions signées ont été remises au ministre du Climat de la Wallonie, Philippe Henry, par une petite délégation de jeunes, accompagnée des deux intervenant·e·s de la journée, Adelaïde Charlier et Johan Reboul.

Le programme de la journée en bref

Durant cette journée, les participant·e·s ont eu l’opportunité d’échanger avec Adélaïde Charlier et Johan Reboul (dixit « LeJeuneEngagé » sur les réseaux sociaux), deux jeunes activistes pour le climat aux parcours différents, mais complémentaires. Adélaïde et Johan ont évoqué les origines de leur engagement et les multiples actions qu’ils ont mené pour lutter contre le changement climatique et pour le respect des droits humains.

Les jeunes militant·e·s d’Oxfam et d’Amnesty ont également participé à différents ateliers afin qu’il·elle·s puissent explorer différentes manières d’agir pour la justice climatique. Ces ateliers ont également permis au participant·e·s de comprendre et visualiser l’impact du dérèglement climatique sur les droits humains.

Amnesty et Oxfam se sont entourés d’intervenant·e·s de différentes organisations pour animer ces ateliers : Greenpeace, Coren asbl, le CNCD-11.11.11, et le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté.

Lors des ateliers, les jeunes militant·e·s ont pu explorer et approfondir leurs connaissances concernant la justice climatique et son enjeu crucial pour la protection de l’humanité et de la planète. Ils ont pu débattre et agir via des jeux, des ateliers créatifs, des mises en situations, des débats mouvants, etc.

Un atelier chanson, animé par Simon, d’Oxfam et Antoine, d’Amnesty a permis aux élèves de s’exprimer haut et fort enutilisant leurs mots pour agir et en découvrant une autre manière de s’engager pour les droits humains.

Des cercles d’échange ont aussi permis aux participant·e·s de discuter de leurs pratiques et actions dans leurs groupes respectifs ainsi que de leur engagement.

Remise du Prix Amnesty Jeunes des droits humains

Cette journée était également l’occasion d’annoncer le résultat du Prix Amnesty Jeunes des droits humains et de le remettre aux gagnant·e·s... Oui, tu as bien lu : il y a eu deux lauréat·e·s cette année ! Pamela Linda Maleindje et Yassine Boubout ont obtenu le même nombre de voix.

Pamela Linda Maleindje est la porte-parole du collectif ESPER qui lutte contre une double violence : celle des conjoints violents des femmes migrantes et celle de l’État qui va jusqu’à les priver du titre de séjour si elles décident de fuir leur domicile. Quant à Yassine Boubout c’est un activiste qui lutte, depuis l’âge de 16 ans, notamment contre le racisme, les discriminations, et les violences policières.

Le Prix Amnesty Jeunes des droits humains récompense des personnes fortes et engagées en faveur des droits humains. Il est attribué par de jeunes militant·e·s d’Amnesty à une personne ou à un groupe de personnes de 35 ans maximum et vivant en Belgique, pour la qualité d’une action en faveur des droits humains.

L’objectif de ce prix est notamment d’impliquer les jeunes dans les activités d’Amnesty International et de leur faire prendre conscience de leur impact potentiel sur des décisions prises par l’organisation.

Plusieurs centaines de jeunes activistes d’Amnesty ont ainsi participé au vote pour la cinquième édition de ce prix qui a été remis, en fin de journée, à Pamela et Yassine, sous un tonnerre d’applaudissements.

La Belgique doit prévoir un financement climat adapté !

De nombreux pays en développement, en particulier les pays les plus pauvres et les plus vulnérables au changement climatique, n’ont pas les ressources nécessaires pour faire face aux impacts de la crise climatique sur les droits humains. Un soutien international est indispensable afin de permettre à ces pays de mettre en place les actions nécessaires pour s’adapter au changement climatique et en atténuer ses effets.

Lors de la Conférence internationale sur le climat de Copenhague (COP15) en 2009, les États les plus responsables du changement climatique et les plus riches se sont engagés collectivement à soutenir financièrement les pays les plus pauvres et les plus touchés par le changement climatique afin de les aider à faire face aux défis climatiques. Cette mesure s’appelle « le financement climat ».

La Belgique a créé un « financement climat », mais son montant total est largement insuffisant au vu de l’urgence de la situation et très inférieur au montant versé par ses pays voisins.

Amnesty International a donc lancé une action (carte-action = pétition simplifiée) destinée aux jeunes (dans le cadre de son action PADAJA consacrée en 2022/2023 à la question du droit à une environnement sain) qui vise à appeler les autorités belges à augmenter le montant de ce « financement climat » et à faire en sorte qu’il soit bien réel.

Dans le cadre de la Journée Oxfamnesty, Amnesty et Oxfam ont décidé de proposer aux jeunes participant·e·s à la journée de donner de la visibilité à cette action en signant une bannière durant la journée.

Lorsque celle-ci a pris fin, une petite délégation de jeunes, accompagnée des deux intervenant·e·s de la journée, Adelaïde Charlier et Johan Reboul ainsi que de quelques membres de la section d’Amnesty Belgique francophone et d’Oxfam-Magasins du monde, ont remis cette bannière ainsi que les cartes-pétitions signées au ministre du climat de la Wallonie, Philippe Henry.

Tous les participant·e·s ont également participé à une « action photo » lors de laquelle il·elle·s ont brandi la bannière devant une grande planète gonflable à l’attention du gouvernement belge. La photo de l’action a ensuite été diffusée sur les réseaux sociaux en taguant les autorités belges.