Oxfamnesty 2025 : Face aux guerres : comprendre pour agir !

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Le droit international en temps de guerre et la lutte contre le recrutement d’enfants soldats

Chaque année, la Journée Oxfamnesty rassemble les Jeunes Magasins-Oxfam (JM-Oxfam) et les groupes-écoles d’Amnesty International pour des échanges, des débats, des actions et de l’apprentissage sur différents sujets.

En 2025, Amnesty International et Oxfam Magasins du monde se sont encore une fois réunis sous la même bannière, pour informer les jeunes sur les règles internationales qui s’appliquent lors des conflits armés, le rôle de la justice internationale dans ce domaine ainsi que sur la situation particulière des enfants soldats.

Alors que de nombreuses personnes civiles sont actuellement touchées par des conflits armés et sont la cible d’attaques directes, notamment à Gaza, en Ukraine, au Liban, au Soudan, ou en République démocratique du Congo, cette journée visait à rappeler que la guerre n’est pas une zone de non-droit ! Même en temps de guerre, des règles existent et si elles ne sont pas respectées, les responsables de crimes de guerre doivent être poursuivi·e·s en justice.

Les jeunes qui ont participé à cette journée ont non seulement eu l’opportunité d’en apprendre davantage à ce sujet, mais ces dernier·e·s ont également pu s’engager via de nombreuses actions concrètes afin de défendre le droit international humanitaire, les droit humains en temps de guerre, et de lutter contre le recrutement des enfants soldats.

Le programme de la journée en bref

Pour cette édition 2025 d’Oxfamnesty, Amnesty International et Oxfam-Magasins du Monde ont fait appel à plusieurs partenaires, notamment à la Croix-Rouge de Belgique et à Wapa International.

Au programme : du théâtre, des débats, des ateliers, des échanges entre groupes, des discussions, des jeux, de l’action et des moments festifs !

Dès l’arrivée des participant·e·s, les stands d’Amnesty International, d’Oxfam Magasins du monde et de tous les partenaires ont donné le rythme : fabrication de pancartes pour une grande photo de groupe en fin de journée, jeu de tir pour tester ses connaissances sur les règles de la guerre, action photo à faire soi-même pour défendre la liberté d’expression en Russie concernant la guerre en Ukraine, exposition photo sur les enfants soldats, écoute de podcasts avec des casques de réalité virtuelle, création de pin’s, quiz, photo booth, etc. Une multitude d’activités et d’actions concrètes étaient donc proposées pour se plonger, de différentes façons, dans la thématique de la journée.

Grâce à la Croix-Rouge de Belgique, les jeunes ont eu l’opportunité de s’immiscer dans un conflit fictif à travers le jeu de rôle « Rendez-vous en guerre inconnue ». En approfondissant leurs connaissances sur le droit international humanitaire, ces dernier·e·s ont aussi pu mieux comprendre la complexité de la guerre ainsi que la diversité des acteurs impliqués dans un conflit armé. Ainsi, les Jeunes Magasins-Oxfam (JM-Oxfam) et les groupes-écoles d’Amnesty International ont été mélangés dans des groupes de personnages fictifs tels que les humanitaires, les militaires, les rebelles armés, les civils et les journalistes de guerre !

La compagnie de théâtre Ébullition a ensuite fait sensation avec deux saynètes créées pour l’occasion : un procès fictif de la Cour pénale internationale relatif à des crimes commis en temps de guerre, et une immersion face à des recruteur·ice·s d’enfants soldats.

Kheda Djanaralieva, experte du Centre de droit international de l’Université libre de Bruxelles, est intervenue pour répondre aux questions des élèves sur la justice internationale : Qu’elle est la définition d’un génocide ? La Cour pénale internationale est-elle vraiment efficace ? Comment arrêter les criminel·le·s de guerre ? Etc. Désormais, ces questions n’ont plus de secrets pour les participant·e·s !

Véronique Cranenbrouck et Lara Giblet de l’association Wapa International sont ensuite venues répondre aux questions des jeunes sur le recrutement d’enfants soldats. En collaboration étroite avec des partenaires locaux dans des pays post-conflit ou en transition vers la paix, Wapa International soutient et finance des programmes de réinsertion pour les ex-enfants soldats, tout en luttant activement contre leur recrutement. Elles ont ainsi pu, en se fondant sur leur expérience, apporter des réponses aux interrogations des élèves, qui étaient curieux et curieuses d’en savoir davantage sur les causes et les solutions à ce problème.

Un moment d’échanges entre participant·e·s a ensuite été organisé pour discuter des pratiques et expériences de chacun et chacune.

En fin de journée, une grande photo commune a réuni l’ensemble des participant·e·s autour de la lutte contre le recrutement des enfants soldats. Ils et elles arboraient des panneaux réalisés le jour même et des mains trempées dans de la peinture rouge, symbole de la Journée internationale contre le recrutement des enfants soldats !

Remise du Prix Amnesty Jeunes des droits humains

Le Prix Amnesty Jeunes des droits humains récompense en Belgique, depuis maintenant sept ans, des personnalités fortes et engagées en faveur des droits de l’homme. Encore une fois, les groupes-écoles Amnesty International ont voté, et ce sont deux finalistes qui ont remporté le prix ex æquo : Sana Afouaiz et Charline Bellot !

Les deux jeunes femmes sont venues recevoir leur prix, sous un tonnerre d’applaudissements, à la fin de la Journée Oxfamnesty et ont prononcé des discours forts et inspirants. Sana a notamment déclaré : « Aujourd’hui, plus que jamais, notre combat est vital. Le monde vacille. Partout, on remet en question des valeurs qui devraient nous rassembler : la diversité, l’inclusion, l’égalité. (...) Je refuse de baisser les bras, parce que j’ai vu la force de celles et ceux qui résistent (...) non pas avec la haine, mais avec l’action, avec l’empathie et avec courage. » Charline a quant à elle ajouté : « J’ai envie de dire à ceux qui souhaitent s’engager que viser grand peut être une motivation utopique mais qu’il suffit de faire un premier pas pour que le second vienne bien assez vite. S’engager, c’est aussi s’éduquer sur les causes qui nous tiennent à cœur. »

Âgée de 30 ans et résidante de Bruxelles, Sana a fondé l’organisation « Womenpreneur-Initiative » alors qu’elle n’avait que 22 ans. Cette organisme vise à former des femmes dans les domaines de la technologie et de l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, l’organisation a déjà soutenu plus de 24 000 femmes dans 25 pays différents.
Conseillère auprès des Nations unies, de la Commission européenne et du gouvernement bruxellois sur les questions de genre, Sana a été reconnue parmi les dix femmes les plus inspirantes au monde par la Banque mondiale et a été élue Révélation de l’année par le Lobby Award en Belgique. Elle est également l’autrice du livre « Invisible Women of the Middle East : True stories », publié en 2018, où elle déconstruit les stéréotypes associés au monde arabe.

Charline, quant à elle, est originaire de Liège, et a lancé le projet « Repas sur roues » afin de livrer des repas de restaurants invendus à des personnes migrantes et sans-abri.
Aujourd’hui âgée de 24 ans, elle a décidé en 2023 de prendre les choses en main à son échelle. Après avoir répondu à un appel à projets et obtenu des fonds, elle a lancé le projet « Repas sur roues ». Entre décembre 2023 et juin 2024, Charline a arpenté les rues de Liège, à pied et parfois à vélo, pour livrer bénévolement de nombreux repas aux sans-abri liégeois obtenus via un restaurant partenaire. Pour l’instant, faute de nouveaux restaurants partenaires, le projet est en suspens, mais Charline ne se décourage pas et espère reprendre ses maraudes bientôt avec l’aide de nouveaux partenaires.