Gaëlle et Kiara : deux voix, deux combats

Le mercredi 16 avril 2025, l’auditoire de l’Université Saint-Louis de Bruxelles a vibré au rythme des mots puissants et engagés des huit jeunes finalistes du concours d’éloquence « Une voix pour nos droits », organisé par la Fédération d’éloquence belge (Felobel) et la section belge francophone d’Amnesty International. Le jury et le public ont récompensé cette année deux oratrices talentueuses : Gaëlle Rafhay, lauréate du Prix du jury, et Kiara Bardakou, récompensée par le Prix du public.

Des prestations puissantes de l’ensemble des finalistes

Tour à tour, les finalistes ont livré des discours sous forme de tribunes ouvertes, adressées à des figures symboliques du combat pour les droits humains, à des responsables de violations des droits humains ou à « l’enfant qu’il ou elle aura quand il ou elle aura 17 ans ». Entre émotions, colère, espoir et lucidité, chaque discours était unique et profondément personnel.

Le jury a félicité l’ensemble des finalistes, Chiara, Iván, Emily, Gaëlle, Kiara, Maud, Isidore et Lika, qui ont, chacun et chacune, fait preuve d’originalité. La qualité des analyses, tout comme la capacité des finalistes à s’exprimer en public sur des thèmes complexes n’ont pas manqué d’impressionner les membres du jury, mais aussi le public, venu en nombre pour les soutenir !

Le prix du jury décerné à Gaëlle Rafhay

Le Prix du jury a été attribué à Gaëlle Rafhay, élève de 6e secondaire à l’Institut Sainte-Thérèse d’Avila à Chênée, dans la région liégeoise. Passionnée par la musique — elle pratique le piano et le violon, Gaëlle se distingue par son esprit curieux et sa soif de comprendre le monde qui l’entoure. Elle aime apprendre, chercher, creuser les sujets qui la touchent, notamment les enjeux liés à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Son discours, dédié à la militante féministe Gisèle Pélicot, a séduit le jury par sa force, sa construction rigoureuse et l’émotion maîtrisée qui s’en dégageait. Engagée dès la demi-finale sur des thématiques féministes, elle a poursuivi ce fil conducteur avec détermination.

« Le féminisme, c’est un combat essentiel. J’avais déjà choisi un texte féministe pour la demi-finale. Je trouve important de me battre pour mes droits, car sans eux, la société ne serait faite que de guerres et de conflits. »

« Je suis vraiment heureuse et un peu surprise, pour être honnête. En voyant les autres prestations, je me suis dit que mon texte n’était peut-être pas au même niveau. Alors être choisie par le jury, c’est une belle reconnaissance. »

Le jury a salué la maturité de son propos, la clarté de son message et son aisance oratoire, soulignant l’équilibre entre émotion et rigueur argumentative.

Le Prix du public attribué à Kiara Bardakou

Le Prix du public a été décerné à Kiara Bardakou, élève de 5e au Lycée français Jean Monnet à Uccle. D’origine grecque, Kiara a dû quitter son pays natal à l’âge de huit ans à cause de la crise économique. Ce double ancrage entre la Grèce et la Belgique a forgé sa conscience sociale et politique, et nourri son engagement en faveur des droits humains — en particulier ceux des personnes migrantes.

Pratiquant le théâtre, passionnée d’éloquence et de politique, Kiara affirme avec force sa volonté d’utiliser sa voix pour défendre les causes qui comptent. Son discours, empreint d’une émotion sincère, était dédié à Sarah Mardini et Seán Binder, bénévoles ayant porté secours à des migrant·es en mer.

« C’est un véritable honneur d’avoir été choisie par le public. Mon discours me tient particulièrement à cœur, car je suis grecque et la question des droits humains, et en particulier celle de la migration, fait partie de mon vécu. »

« Grandir entre deux pays, être confrontée aux inégalités et aux injustices, ça marque. Je me suis toujours dit que si j’avais une voix, je voulais l’utiliser pour défendre ce qui compte vraiment. »

Le public, touché par son authenticité et sa sensibilité, lui a massivement accordé ses suffrages. Un témoignage fort qui a résonné dans l’auditoire comme un appel à la solidarité et à la justice.

Un concours pour faire résonner les voix de la jeunesse

Les finalistes ont été évalué·e·s par un jury prestigieux, présidé par Carine Thibaut, directrice de la section belge francophone d’Amnesty International, et composé de plusieurs expert·e·s : Françoise Tulkens (ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme), Wilson Fache (reporter de guerre, Prix Albert Londres 2023), Nael Giannini (président de Felobel), Sara Zaanani (avocate), Pierre-Yves Rosset (Directeur du Service Droits des Jeunes) et Ben Kamuntu (slameur).

« Ce que l’ensemble de ces jeunes ont fait ce soir, c’est rappeler que chaque mot compte. Une parole peut blesser, mais elle peut aussi éclairer, faire réfléchir et faire avancer », a notamment rappelé Carine Thibaut.

Cette finale a marqué l’aboutissement d’un parcours entamé dès mars avec la demi-finale, où treize élèves s’étaient déjà distingué·es par leur engagement. Pour toutes et tous, ce concours est plus qu’un défi oratoire : c’est un acte d’engagement citoyen.

Comme l’a dit Carine Thibaut : « Ce concours d’éloquence, ce n’est pas seulement un prix à remporter. C’est aussi l’éclosion d’une parole et une réflexion qui les accompagnera notamment pour défendre les droits humains. »

Bravo aux lauréates et à l’ensemble des finalistes !

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