À la rencontre de jeunes artistes activistes !

Découvre qui se cache derrière le matériel de l’action PADAJA 2020.

Cette année, dans le cadre de l’action Pas D’accord J’Assume (PADAJA) 2020, des étudiants de l’École Supérieure des Arts de Saint-Luc se sont mobilisés pour réaliser des visuels sur la thématique des discriminations.

Ils s’appellent Hippolyte, Marwan, Ketcha, Joël, Loïc, Vicky et Anthony, ils ont une vingtaine d’année, et ont choisi de s’engager avec Amnesty en faveur des droits humains.

N’hésite pas à commander le matériel qu’ils ont créé si tu veux mener des actions contre les discriminations dans ton école ! Il a été fait pour toi. Par des jeunes, pour des jeunes.

À l’origine

Tout a commencé par un concours lancé par Amnesty International : « Let’s talk about yes  » auquel ils ont participé en février 2020. Ils devaient exprimer à travers une affiche ou une vidéo ce que représentait pour eux le concept de consentement sexuel et promouvoir à traver leur création une culture du consentement.

Quelques mois plus tard, de jeunes activistes membres de groupes-écoles Amnesty, les ont sélectionnés parmi tous les candidats au concours, pour réaliser de nouveaux outils sur les discriminations destinés aux écoles.

Même s’ils ne se connaissaient pas forcément entre eux, ils ont tous accepté avec enthousiasme de participer à ce projet collectif inédit qui a donné lieu à de nombreux échanges et débats, et a abouti à la création d’affiches, de stickers et de badges pour les écoles primaires et secondaires.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car ce projet a suscité chez eux le désir de s’engager sur le plus long terme en faveur des droits humains. C’est ainsi qu’ils viennent de créer un groupe Amnesty dans leur école et ont déjà des tas d’idées d’actions.

Nous les avons interrogés pour en savoir plus sur eux, leurs motivations, la façon dont ils ont vécu ce projet… Voici leurs réponses.

Est-ce que tu t’intéressais déjà à la question des discriminations avant ce projet ?

Ketcha : je m’intéressais déjà à la question des discriminations avant ce projet d’une part parce que je les vis au quotidien en tant que femme noire, et d’autre part, car je me pose souvent la question de savoir pourquoi on en est encore là aujourd’hui. J’avais envie d’apporter mon vécu et rendre ce projet plus marquant de cette manière.

Joël : les questions discriminatoires attirent mon attention depuis les remises en cause des programmes de formations du secondaire (notamment sur les thèmes de l’esclavage, de la colonisation, et aujourd’hui du néocolonialisme). Et puis tout récemment, en raison des soulèvements populaires liés au racisme.

Loïc : oui, je suis gay et j’ai longtemps été sujet à des discriminations et moqueries en secondaire. J’ai dû changer d’école pour ne plus vivre cela, et je me suis directement affirmé dans cette nouvelle école.

Hippolyte : la question de la discrimination me touche beaucoup, car je fais moi-même partie des « minorités » en raison de ma couleur de peau et de mon handicap. Je suis souvent confronté à la discrimination et j’essaye de la combattre au quotidien comme je peux.

Vicky : la discrimination pour moi est un combat de tous les jours, j’ai à la fois été victime et témoin d’actes discriminatoires. Je pense qu’il faut en parler davantage aux jeunes et particulièrement aux plus petits, car ils sont notre avenir !

Qu’est ce qui t’a motivé à participer à ce projet ?

Joël : ce projet est une preuve que les activistes et tous ceux qui veulent s’exprimer sur ce sujet ne parlent pas dans vide. Je suis moi-même victime presque tous les jours d’une discrimination masquée dans mes recherches d’emploi, de logement, dans mes relations quotidiennes, et encore pire parfois dans la rue. Amnesty International m’a offert la chance de m’exprimer autrement sur le sujet et j’en suis fier.

Vicky : d’un point de vue professionnel, c’est une belle expérience de pouvoir travailler pour une si belle cause ! D’un point de vue personnel, il était important pour moi de pouvoir faire entendre notre voix pour dénoncer les différentes discriminations dans le monde ! Mais également de toucher les plus jeunes sur l’importance de la dignité de l’être humain et des différences car « ta différence te rend unique ».

Qu’est-ce que tu as le plus apprécié dans ce projet ?

Vicky : j’ai eu la chance de pouvoir travailler avec une belle équipe de pouvoir échanger sur nos différents vécus, et aussi sur nos différentes histoires face à la discrimination. Mais également d’apprendre davantage sur chacun et pouvoir comprendre comment chacun vivait le faite d’avoir fait face un jour à une discrimination, c’est ce qui nous a poussés à l’élaboration de nos différentes idées.

Loïc : j’ai vraiment apprécié notre cohésion de groupe, le fait d’apporter ma pierre à l’édifice. J’ai beaucoup appris sur la discrimination, je me suis énormément documenté et j’ai pu découvrir le ressenti de chacun.

Qu’est-ce que ce projet t’a apporté ?

Anthony : une certaine satisfaction de voir que nous ne sommes pas tous des autruches face à des problèmes sociaux, et que nous pouvons nous serrer les coudes peu importe nos différences.

Hippolyte : le projet m’a apporté peut-être plus de confiance en moi, savoir que le combat et l’idéologie que je partage est celle que beaucoup partagent. Mais aussi une certaine légitimité, pour un étudiant en pub, c’est très gratifiant que mon travail soit reconnu et apprécié.

Loïc : même si j’avais moi-même été victime de discriminations, j’ai énormément appris au sujet des discriminations en participant ce projet.

Quel message as-tu voulu faire passer via ce projet ?

Ketcha : d’une part que sans expérience on peut quand même faire de grandes choses (nous ne sommes pas des professionnels mais réaliser une campagne en 3 mois c’est impressionnant), et d’autre part que les discriminations sont bien plus présentes que l’on ne le pense souvent.

Hippolyte : je pense que le titre de l’affiche générale le résume bien : ta différence te rend unique. Je veux que les jeunes qui regardent ces affiches se disent « je suis différent, et c’est normal ». C’est ce qui fait qu’ils sont ce qu’ils sont. On est tous différent, et on ne devrait pas se sentir mal d’être trop différent pour certains, ou pas assez pour d’autres. Accepte-toi comme tu es, et bats-toi pour tes droits, c’est le message que j’ai envie de faire passer.

Anthony  : j’espère que nos créations permettront de faire évoluer les mentalités et de rappeler aux jeunes que nos différences sont une force et qu’il faut avancer ensemble.

En quoi l’art permet-t-il selon toi de lutter contre les discriminations ?

Marwan : personnellement, je pense que l’art peut avoir un rôle dans la lutte contres les discriminations, car l’art a à la fois le pouvoir d’attirer l’œil des spectateurs et de faire réfléchir et poser des questions pertinentes sur notre société.

Ketcha : l’art c’est de la représentation, il est souvent accompagné d’un concept mais ça n’en reste pas moins une représentation. Quand un seul type de beauté/idéal est représenté et acclamé (que ce soit sur des portraits, des photos, des films etc) les personnes qui ne sont pas montrées dans ces visuels ont du mal à s’identifier car c’est comme si elles n’existaient pas. Cela crée un sentiment de rejet assez facilement. Pour moi, représenter toutes les ethnies, tous les genres, sexes et physiques est une des premières étapes pour lutter contre les discriminations.

Vicky : pendant longtemps l’art a été lui même discriminé, on estimait par exemple qu’un discours avait plus d’impact qu’un dessin. Aujourd’hui, l’art est quelque chose de très vaste, c’est la musique, le théâtre, l’écriture, la peinture, etc. et toutes ces formes d’art font passer des messages importants ! Pour moi l’art est un moyen de communication international, que tu saches lire ou pas, que des milliers de kilomètre nous séparent, l’art peut avoir un impact très fort et il reste accessible a un grand nombre de personnes différentes donc il ne faut pas hésiter à l’utiliser pour lutter contre les injustices et notamment les discriminations.

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