Une deuxième édition réussie
Lancé en 2023, ce concours de prise de parole sur les droits humains était, pour sa deuxième édition, ouvert à tous les établissements scolaires du secondaire, ayant un groupe-école Amnesty, en Wallonie et à Bruxelles, et plus particulièrement aux élèves du troisième degré de ces écoles. L’objectif ? Défendre les droits humains par des discours inspirants et engagés, sans se limiter à un style oratoire particulier.
À l’issue d’une première étape de sélection dans les écoles participantes qui avait lieu jusqu’en février, dix élèves, de dix écoles différentes, ont participé à une séance de coaching animée par des membres de Felobel, puis à la demi-finale organisée le 20 mars dans les locaux d’Amnesty International à Bruxelles.
Les dix demi-finalistes ont dû choisir un thème parmi trois sujets proposés par Felobel et Amnesty International, et défendre une position, devant un jury composé de Laurent Deutsch, un expert des droits humains d’Amnesty International, de Salma Khaliss, une experte de l’éloquence de la Fédération d’éloquence belge et de Léopold Mustin, un avocat engagé en faveur des droits humains.
Aurélie, Livia, Nora, Félix, Marianne, Martin, Nilüfer, Inès, Thomas et Yasmine avaient le choix entre une citation de l’écrivaine indienne Arundhati Roy : « Une lutte politique qui ne place pas les femmes au cœur de celle-ci n’en est pas une. », une question : « Les personnes racisées sont-elles plus contrôlées parce que plus délinquantes ou plus délinquantes parce que plus contrôlées ? » et une affirmation : « La mission cachée de l’école est de reproduire les inégalités sociales » et tous les sujets ont été choisis par au moins un ou une demi-finaliste.
À la fin de la demi-finale, sept élèves ont été retenu·e·s pour prendre part à la finale : Yasmine El Aharache, Martin Milcent, Nora Harrati, Aurélie Molitor, Félix Pierson, Nilüfer Esin et Inès Di Santo.
Des prises de parole profondes et originales
Lors de la finale qui s’est tenue le 17 avril 2024 dans un auditoire de l’UCL Saint-Louis à Bruxelles rassemblant près de 200 personnes, le sujet à aborder était le même pour tous et toutes. Il s’agissait de répondre, en plus de quatre minutes et en moins de 6 minutes, à la question : « Qui est responsable du respect des droits humains ? ».
Avant le passage de chaque finaliste, les lauréates de l’édition précédente, Charlotte Mende (Prix du jury) et Louise Etienne (Prix du public), sont venues témoigner et partager leur expérience dont elles retirent toutes les deux une grande satisfaction et qui a même poussé l’une d’elle (Charlotte) à choisir des études de droit, tant l’exercice de l’art oratoire pour défendre les droits humains lui a plu.
Les sept finalistes, âgé·e·s entre 16 et 18 ans, se sont ensuite exprimé·e·s, à tour de rôle, devant un jury présidé par Carine Thibaut, directrice générale d’Amnesty International Belgique francophone, et composé de la ministre de l’Éducation Caroline Désir, d’Alexis Deswaef, avocat et ancien Président de la Ligue des droits humains, de Céline Romainville, chercheuse et professeure de droit à l’UCL, de l’artiste et humoriste Inno JP, de la journaliste Lisa Guillaume et de Loïc Roosens, membre de Felobel.
Chaque finaliste a présenté des arguments poignants et engagés, en faisant preuve de profondeur et d’originalité, faisant appel aussi bien à des histoires personnelles qu’à des récits de personnes dont la voix est rarement entendue.
La qualité de la réflexion et des analyses, tout comme la capacité des finalistes à s’exprimer en public sur un thème si complexe n’ont pas manqué d’impressionner les membres du jury.
... Et c’est Félix Pierson, élève au Collège Notre Dame de la Paix à Namur qui a finalement remporté le Prix du jury. Il a été félicité par le jury pour la qualité de son argumentaire, ainsi que son éloquence fluide et naturelle.
Félix qui se considère comme un « guerrier de la justice sociale » était heureux de recevoir cette récompense : « J’ai vraiment l’impression d’avoir accompli ma mission qui était de faire passer un message sur la responsabilité vis-à-vis des droits humains et sur la façon dont on peut tous et toutes être touché·e·s par ces questions. Je suis plein de reconnaissance, car nous avons montré que, même en tant que jeunes, on peut faire entendre notre voix. »
Pour Félix qui ambitionne d’étudier les droits humains et de travailler dans le milieu associatif ou politique pour continuer à faire valoir ces causes sur le terrain, ce concours était une excellente expérience. Il conseille à l’ensemble des jeunes qui veulent participer à ce genre de concours de se lancer, sans hésiter, « parce que l’exercice intellectuel de se demander pourquoi je pense de telle façon amène à grandir, à développer notre esprit critique et c’est un message pour la vie. Quelque part nous devenons, par notre humanité, toutes et tous responsables de la garantie de celle des autres. »
Le Prix du public a, quant à lui, été attribué à Nora Harrati, élève au Lycée français de Bruxelles qui a déclaré, après la remise de son prix, qu’elle savait que c’était le début de quelque chose qu’elle avait envie de continuer. « J’ai appris qu’il ne faut pas voir le stress comme une barrière ; ce concours, c’est vraiment une manière de se confronter à soi même, de sortir de sa zone de confort. Cela a été aussi l’occasion de faire de belles rencontres, de recevoir des conseils qui peuvent s’appliquer hors de l’éloquence ; c’est une expérience pour la vie. » nous a-t-elle confié.
Et ce ne sont pas que des prix à remporter
Carine Thibaut, directrice générale d’Amnesty International et présidente du jury lors de cette finale, a été impressionnée par la qualité des prestations des finalistes.
« Construire un argumentaire, utiliser sa voix, développer sa capacité à convaincre, c’est dire quelque chose sur le monde et c’est l’occasion d’amener d’autres personnes à agir pour défendre les droits humains nous a t-elle dit. « C’est également une belle occasion d’écouter ce que les jeunes ont à nous dire sur leur vision des droits humains et de leur donner une scène pour s’exprimer. Un concours d’éloquence, ce n’est pas juste un prix à remporter, c’est aussi la construction d’un parcours avec des jeunes, c’est l’éclosion d’un fruit qui leur servira à d’autres moments dans leur vie, notamment pour défendre les droits humains. »
Une jeunesse plus que motivée
Amnesty International et Felobel félicitent les deux gagnant·e·s ainsi que chaque finaliste et l’ensemble des participant·e·s à ce concours. Un grand merci à leurs professeur·e·s et aux professeur·e·s responsables des groupes-écoles Amnesty qui ont, à chaque étape, accompagné et soutenu leurs élèves. Merci aussi aux membres du jury, pour leur écoute attentive et leurs retours constructifs, et au public qui a soutenu et encouragé les finalistes.
Rendez-vous pour une prochaine édition en 2025 !