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De la première étape de sélection à la demi-finale
Lancé en 2023, ce concours de prise de parole sur les droits humains s’adresse, chaque année, aux élèves de 5e et 6e des écoles secondaires de Wallonie et de Bruxelles disposant d’un groupe-école Amnesty.
Après une première phase de sélection réalisée, entre septembre 2024 et février 2025, par chacun des 13 établissements qui ont pris part à la troisième édition de ce concours, 13 élèves ont été sélectionné·e·s : Eliot, Chiara, Isidore, Anton, Gabrielle, Maud, Margaux, Iván, Emily, Gaëlle, Lika, Adahy et Kiara.
Ces dernier·e·s ont participé à une séance de coaching d’éloquence le 12 mars 2025 animée par des membres de Felobel, puis à la demi-finale le 19 mars 2025 dans les locaux d’Amnesty International à Bruxelles.
Lors de la demi-finale, chaque demi-finaliste devait aborder oralement, pendant une durée limitée, l’un des quatre thèmes imposés, formulés sous forme de questions ou d’affirmations fortes : « Faut-il désespérer ? ; Les génocides sont-ils indicibles ou inaudibles ? ; On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. ; L’humanité ne sera sauvée que par les jeunes. »
Chaque sujet a été choisi par au moins un·e élève, et c’était fort, touchant et inspirant !
À l’issue de cette demi-finale, huit finalistes ont été retenu·e·s pour accéder à la finale, par un jury composé de Ludovic Laus, un expert des droits humains d’Amnesty International, de Salma Khaliss, une experte de l’éloquence de la Fédération d’éloquence belge et de Blandine Lens, une avocate spécialisée en droit des étrangers et droit d’asile.
Une finale de haut niveau
Lors de la finale le 16 avril 2025, chaque élève disposait de 4 à 5 minutes 30 pour livrer une tribune ouverte adressée à une figure de leur choix qui figurait parmi une liste imposée – une personne engagée pour les droits humains, ou au contraire, impliquée dans leur violation. Chaque prise de parole, personnelle et argumentée, a révélé une grande maturité de réflexion.
Chiara Polidori (Athénée Royal Louis Delattre, Fontaine-l’Évêque), 17 ans, s’est adressée à l’enfant qu’elle pourrait avoir un jour. Elle a livré un message intime, empreint d’inquiétude, mais aussi d’espoir.
Iván Steimberg (Athénée Adolphe Max, Bruxelles), 17 ans, a interpellé Donald Trump dans un discours structuré et critique sur l’impact de certaines politiques sur les droits fondamentaux.
Emily Best (Lycée Émile Jacqmain, Bruxelles), 17 ans, a également choisi de s’adresser à Donald Trump, en mêlant analyse et sensibilité dans un texte à la tonalité poétique.
Gaëlle Rafhay (Institut Sainte-Thérèse d’Avila, Chênée), 18 ans, a dédié sa tribune à Gisèle Pelicot, figure féministe. « Le féminisme, c’est un combat essentiel », a-t-elle affirmé, expliquant avoir « déjà choisi un texte féministe pour la demi-finale ».
Kiara Bardakou (Lycée français Jean Monnet, Uccle), 16 ans, a pris la parole pour défendre Sarah Mardini et Seán Binder, militant·e·s poursuivi·e·s pour avoir porté secours à des personnes migrantes. « Je me suis toujours dit que si j’avais une voix, je voulais l’utiliser pour défendre ce qui compte vraiment », a-t-elle confié.
Maud Englebert (Institut de la Vierge Fidèle, Schaerbeek), 17 ans, a également opté pour une adresse à son futur enfant, partageant ses préoccupations sur l’état du monde.
Isidore De Beurme (Établissement des Sœurs de Notre-Dame, Namur), 16 ans, a choisi Aimé Césaire comme destinataire, saluant son œuvre et son engagement anticolonial.
Lika Chkoidze (Athénée Charles Janssens, Ixelles), 17 ans, a elle aussi évoqué Sarah Mardini et Seán Binder, en soulignant l’importance de la solidarité.
Un jury attentif, un public engagé
Le jury de cette édition réunissait des personnalités prestigieuses de divers horizons : Carine Thibaut (Amnesty), Françoise Tulkens (ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme), Wilson Fache (reporter de guerre), Nael Giannini (président de Felobel), Sara Zaanani (avocate spécialisée en droit des étrnagers et droit d’asile), Pierre-Yves Rosset (Directeur du Service droits des jeunes et formateur en art oratoire) et Ben Kamuntu (artiste et slameur). Leur mission : analyser et évaluer non seulement la qualité oratoire, mais aussi la profondeur des messages transmis.
« Ce qu’ils et elles ont fait ce soir, c’est rappeler que chaque mot compte. Une parole peut blesser, mais elle peut aussi éclairer, faire réfléchir et faire avancer », a rappelé Carine Thibaut.
À l’issue de la soirée, deux prix ont été remis :
Le Prix du public a été attribué à Kiara Bardakou pour son discours sincère et engagé sur la question migratoire.
Le Prix du jury a été décerné à Gaëlle Rafhay, saluée pour l’originalité de sa tribune et la force de son expression.
Mais au-delà des trophées, chacun·e des finalistes a marqué l’auditoire. Le jury a salué la qualité et l’originalité de tous les textes, ainsi que la maîtrise oratoire et la sincérité des interventions.
Une parole nécessaire
Dans un contexte international où les droits humains sont constamment remis en question, cette soirée a réaffirmé l’importance de les défendre dès le plus jeune âge. Loin des discours convenus, les finalistes ont su toucher, interpeller et convaincre, en apportant chacun·e leur voix à une cause qui les dépasse, mais qu’ils et elles ont su s’approprier.
« Ce concours d’éloquence, ce n’est pas seulement un prix à remporter, c’est aussi l’éclosion d’une parole et une réflexion qui les accompagnera notamment pour défendre les droits humains », a conclu Carine Thibaut.
Photographe : Pauline Arnould
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