Rencontre avec Seán Binder à l’ISF d’Helmet

Le 29 novembre 2019, les élèves et les enseignants de l’Institut de la Sainte-Famille d’Helmet à Bruxelles ont accueilli Seán Binder, jeune défenseur des droits humains, au sein de leur établissement.
Cette rencontre a été organisée par les membres du groupe-école Amnesty et les enseignants qui les soutiennent. Le rendez-vous était donné à 13h dans la salle d’étude de l’école avec son sandwich !
Retour sur ce moment d’échanges !

Mais qui est Seán Binder ?

Seán Binder est un jeune d’origine germano-vietnamienne, âgé de 25 ans, qui a mené bénévolement pour une organisation non-gouvernementale des actions de sauvetage en mer de migrants et réfugiés à Lesbos, une île grecque proche des côtes turques.

Avec Sarah Mardini, 24 ans, une bénévole rencontrée sur place, Seán repérait les bateaux en détresse afin de pouvoir porter secours aux personnes qui tentaient de traverser la Méditerranée au péril de leur vie pour rejoindre un lieu plus sûr. Leurs actions de sauvetage avaient pour but de permettre à ces personnes d’arriver en toute sécurité sur l’île de Lesbos et fournir une première assistance.

Le 17 février 2018, Seán et Sarah ont été arrêtés, interrogés et détenus par les autorités grecques en raison de leurs actions en mer, puis relâchés après 48 heures, le 19 février. Suite à cela, une enquête a été ouverte.

Le 21 août 2018, ils ont de nouveau été arrêtés et détenus pendant plus de trois mois. Ils ont été libérés sous caution dans l’attente de leur procès. Ils sont accusés d’espionnage, de trafic d’êtres humains et d’appartenance à une organisation criminelle.

Leur cas fait, aujourd’hui, toujours l’objet d’une enquête. Une fois l’enquête terminée, les autorités judiciaires grecques devront décider s’il convient de les inculper et de les traduire en justice. Ils risquent jusqu’à 25 ans de prison s’ils sont déclarés coupables.

Le cas de Seán et Sarah n’est pas un cas isolé, mais il est emblématique d’un problème plus large en Grèce et dans toute l’Europe. D’autres défenseurs des droits humains ont été inculpés pour avoir sauvé des vies et continuent d’être pris pour cible simplement parce qu’ils sont solidaires envers les personnes cherchant à rejoindre un lieu plus sûr.

Seán, de passage à Bruxelles, est venu partager son histoire avec les élèves et les enseignants de l’Institut de la Sainte-Famille d’Helmet à Bruxelles. Au total, plus d’une soixantaine d’élèves et enseignants avaient répondu présents. Après être revenu sur ses actions de sauvetage et ses deux arrestations, Seán a mis en avant le contexte politique entourant la crise de l’accueil des migrants et les nombreuses violations des droits humains qui y sont liées.

La rencontre en images

La rencontre a débuté avec quelques mots d’introduction de la part d’une élève membre du groupe-école Amnesty et d’une enseignante.

La salle d’étude de l’établissement était bien remplie !

Seán, accompagné d’un interprète pour faciliter l’échange, a pris le temps de revenir sur le contexte politique entourant la crise de l’accueil des migrants : « L’Union européenne se présente comme un phare de démocratie, mais en même temps ses États membres protègent de plus en plus leurs frontières. Je vois là une énorme contradiction ! L’Union européenne et ses États membres ne voient pas le migration à travers une perspective humanitaire, bien au contraire ils abordent la migration de manière sécuritaire ».

« Nous ne parlons pas juste de statistiques, mais de vies, de personnes qui essaient de survivre ! Les voyages en mer entrepris par des migrants et réfugiés pour rejoindre l’Europe sont souvent dangereux. Les bateaux utilisés par les passeurs ne sont pas adaptés au nombre de passagers et sont souvent en mauvais état. Notre action était donc normale, nécessaire et humaine. Ce n’était ni un acte d’héroïsme, ni un acte criminel. Il s’agissait simplement d’agir. Aujourd’hui, depuis note cas, il n’y a plus d’ONG sur le littoral, car elles ont vraiment peur d’être criminalisées à leur tout. Il y a une augmentation d’arrivées, mais un déclin du nombre d’assistances ! », explique Seán aux personnes présentes, suscitant alors beaucoup de réactions. Puis, place aux questions ! Les élèves et enseignants ont pu partager leurs réflexions et poser toutes leurs questions.

Finalement, derniers moments d’échanges entre Seán et les participants avant de partir et retourner en classe poursuivre leur journée. Merci à toutes les personnes présentes lors de cette rencontre enrichissante !

« Ce n’était ni un acte d’héroïsme, ni un acte criminel »

Le cas de Seán et Sarah fait aujourd’hui toujours l’objet d’une enquête. Interpellons dès maintenant les autorités grecques afin d’abandonner toutes les charges qui pèsent sur Seán et Sarah et mettons fin à la criminalisation de la solidarité !

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