Interview de Louise Vanden Abeele

Découvre l’interview de Louise Vanden Abeele, une jeune activiste pour le climat et les droits humains.

L’année dernière, Louise Vanden Abeele était encore une élève du secondaire, au Collège Saint Pierre à Bruxelles, mais elle était déjà une active défenseure des droits humains. Avec les autres membres du groupe-école Amnesty auquel elle appartenait, elle a mené de nombreuses actions dans son école pour sensibiliser un maximum d’élèves au respect et à la protection des droits humains. Elle s’est également activement engagée dans le mouvement Youth For Climate Belgium et est devenue, aux côtés d’Adélaïde Charlier, l’une des principales porte-paroles francophones du mouvement.

Louise a aujourd’hui 18 ans et vient de commencer des études de droit. Elle n’a pas pour autant abandonné ses combats et a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions sur le mouvement des jeunes pour le climat.

En quoi la lutte contre le changement climatique est aussi une question de droits humains ?

Le changement climatique a un impact sur tout. Il génère des déplacements forcés de populations entières et ne fait qu’amener des inégalités et les creuser. Des catégories de personnes le ressentent plus que d’autres : les personnes pauvres, les personnes vulnérables comme les femmes et les enfants, les personnes subissant déjà des discriminations sont en première ligne. Elles se retrouvent encore plus défavorisées et n’ont plus accès à des conditions de vie décente. Leurs droits humains (comme le droit à la vie, à l’accès aux soins, à l’accès à l’eau, à un logement décent, etc.) sont déjà fréquemment violés et ils le seront de plus en plus souvent et de plus en plus gravement si nous ne faisons rien pour lutter efficacement et vite contre le changement climatique.

C’est aux pays les plus développés qu’il revient de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à la montée exponentielle du réchauffement climatique et aux graves violations des droits humains qu’il entraîne.

Comment as-tu fait concrètement pour faire passer ces messages dans le cadre de ton action pour Youth for Climate ?

La protection des droits humains est au centre du combat de Youth for Climate, car ce n’est pas le réchauffement qui est un problème, mais son impact et ses conséquences sur la vie et les droits des êtres humains. C’est un combat qui concerne toute l’humanité. Ce n’est d’ailleurs par pour rien que certains scientifiques parlent d’extinction de la « race humaine » si aucune mesure efficace n’est prise pour stopper le changement climatique. Les messages de Youth for Climate ont donc toujours abordé la question de l’impact du réchauffement climatique sur le respect des droits humains.

Aujourd’hui, je pense que notre action a clairement chamboulé le monde d’un point de vue médiatique, économique et politique. Le fait qu’il existe maintenant une rubrique « Climat » dans tous nos journaux est un indice important de ce que la cause représente.

À la suite des marches pour le climat, on a pu observer des améliorations, mais nous ne sommes pas au bout de nos efforts. C’est toujours compliqué d’un point de vue pratique et de nombreuses mesures doivent encore être prises pour que la situation change, mais il y a toujours de l’indignation parmi la population, c’est le plus important. Si plus personne ne réagissait à ce sujet, ce serait vraiment problématique, mais ce n’est pas le cas. Le fait par exemple que le Parlement flamand parle très peu du réchauffement climatique dans sa Constitution et qu’il accorde beaucoup plus d’importance aux mesures visant à bloquer les étudiants qui sèchent les cours prouve qu’il y a encore un long chemin à parcourir, mais la population a réagi donc je garde espoir !

Jusqu’à l’année dernière, tu étais aussi membre d’un groupe-école Amnesty, en quoi ton action militante en faveur des droits humains rejoint ton action en faveur du climat ?

Comme je le disais, tout est lié. Lutter contre le réchauffement climatique, c’est lutter pour le respect des droits humains donc c’était logique et essentiel pour moi de participer à ce mouvement. D’ailleurs, un grand nombre d’élèves membres de groupes-écoles Amnesty, je pense, y ont participé aussi. Adélaïde Charlier, l’une des principales porte-paroles de Youth For Climate Belgium du côté francophone, était d’ailleurs elle aussi membre d’un groupe-école Amnesty.

Penses-tu que la remise à votre mouvement du Prix Ambassadeur de conscience d’Amnesty International peut avoir un quelconque impact sur votre combat ?

Oui, la remise du Prix Ambassadeur de conscience d’Amnesty démontre que la lutte contre le changement climatique ne touche pas juste des groupes de jeunes qui se révoltent, mais que c’est devenu une question centrale qui concerne l’ensemble de l’humanité.

Qu’une grande organisation comme Amnesty International dont la mission est de lutter pour la défense des droits humains dans le monde entier, remette ce Prix à tout le mouvement Fridays for Future (auquel Youth For Climate Belgium appartient) est une preuve supplémentaire de l’importance de ce combat qui ne doit pas être considéré comme moins important qu’un autre. Le problème du réchauffement climatique doit être traité avec autant d’importance que les problèmes sociaux, car tout est lié et tous les droits fondamentaux qui en découlent sont interdépendants les uns des autres.

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