Ayant au préalable reçu une fiche d’identité avec le profil d’un réfugié, chaque élève devait expliquer les raisons de sa fuite, qu’elles soient politiques (persécutions, conflits) ou économiques (pauvreté). De cette façon, chacun était amené à se poser des questions sur la situation des migrants et des réfugiés.
Ensuite, l’ensemble du groupe, muni de quelques objets personnels, se retrouvait confiné dans une pièce où était simulée une situation de guerre. Là, le groupe était confronté à des passeurs à la recherche d’argent et de biens, qui pratiquaient des fouilles, humiliaient les migrants et leur faisaient subir diverses maltraitances physiques ou morales.
Au terme de ce premier « tri », les élèves étaient emmenés vers une zone de transit, tel du bétail. Des gardes-frontières poursuivaient leurs tentatives d’extorsion en pratiquant discriminations et maltraitances dont sont continuellement victimes les candidats à l’immigration.
Le parcours n’était cependant pas terminé. Les migrants devaient ensuite passer devant des agents de l’Office des étrangers qui, après avoir vérifié leur état de santé, les questionnaient en vue de déterminer leur sort. En définitive, de nombreux migrants se sont vus octroyer un refus, car ils n’entraient pas dans les conditions requises ou n’étaient tout simplement pas en mesure d’apporter des preuves suffisantes pour obtenir une reconnaissance du statut de réfugié ou d’autres protections.
Au terme de cette expérience inédite, un débriefing s’avérait indispensable ! En effet, les élèves, bien que sécurisés par leur cadre scolaire et conscients que tout ceci n’était qu’une mise en scène, se sentaient mal à l’aise, voire pour certains oppressés.
Étaient présents des représentants d’Amnesty pour répondre à nos questions et nous présenter la campagne S.O.S. Europe, ainsi que William, réfugié originaire du Cameroun. Ce dernier a partagé avec nous sa propre histoire : la fuite de son pays pour avoir voulu épouser la femme de son choix, son parcours à travers le désert, puis sa traversée de la Méditerranée sur l’une des embarcations de fortune qui sont régulièrement empruntées pour rejoindre l’Europe.
Au final, il ressort de cette journée que, même si le jeu de rôle auquel ont pris part les élèves semble authentique, cela s’avère malheureusement encore très éloigné de la terrible réalité. Le précieux témoignage de William nous a tous profondément bouleversés. Ces divers échanges et réactions ont permis de nous faire prendre conscience qu’être réfugié n’est guère évident. Tout laisser derrière soi, renoncer à son identité et se voir attribuer l’étiquette de réfugié, trop souvent assimilée à une image de « profiteur », de personne indigne de confiance, etc. rend le parcours du migrant encore plus difficile et éprouvant.
Il est donc impératif de nous mobiliser pour que les droits des migrants soient respectés.
Au terme de la journée, nous avons d’ailleurs récolté de nombreuses signatures pour la pétition S.O.S. Europe. Tous ensemble, nous invitons d’autres jeunes à se mobiliser et à signer cette pétition pour une Europe plus respectueuse des droits humains, et de ce fait plus humaine à l’égard des migrants : http://www.soseurope-amnesty.com/
Que de MERCIS et d’applaudissements pour cette journée riche en émotions !!!