Le Prix belge des droits de l’enfant, c’est quoi ?
Le Prix belge des droits de l’enfant a été crée en 2017 par trois organismes : le Délégué général aux droits de l’enfant, le Kinderrechtencommissaaris et l’ONG Plan International Belgique. Ce prix vise à récompenser une organisation ou une association dont l’action en faveur des droits de l’enfant s’est particulièrement distinguée.
En 2017, c’est l’École du parc Maximilien qui a été choisie pour recevoir ce Prix. En 2018, c’est l’ASBL Habbekrats qui s’occupe d’enfants et de jeunes en situation fragile et lors de la dernière édition en novembre 2019, c’est l’ASBL La Maison Source qui a été récompensée. Cette association propose d’accompagner des jeunes parents en difficulté dans leur quotidien en leur fournissant principalement des conseils et une écoute.
Mais qui choisit l’association lauréate ?
Un jury composé d’une vingtaine d’enfants et de jeunes, entre 12 et 17 ans, d’écoles flamandes et francophones. Pourquoi ? Parce qu’il est important que les enfants et les jeunes soient entendus et aient leur mot à dire dans notre société. Les organisateurs de ce Prix ont alors estimé qu’il fallait que ce soit des enfants et des jeunes qui prennent en mains toute l’organisation !
Ces jeunes se rencontrent, pour débattre quant à la future organisation lauréate, à plusieurs reprises et notamment lors d’un week-end de formation sur les droits de l’enfant qui a lieu en octobre. Finalement, la cérémonie de remise du Prix, en présence de tous les membres du jury, a lieu au Parlement fédéral en novembre.
Retour sur l’expérience de Delphine, membre du jury 2019
Delphine, membre du jury du Prix belge des droits de l’enfant 2019, troisième à gauche sur la photo, a accepté d’échanger avec nous au sujet de son expérience de jurée et de son engagement.
Salut Delphine ! Tout d’abord, quel âge as-tu et dans quelle école es-tu ?
J’ai 15 ans et je suis en 4ème secondaire dans une école néerlandophone à Woluwe-St-Pierre.
Comment as-tu entendu parler d’Amnesty et du Prix belge des droits de l’enfant ?
Quand j’habitais aux États-Unis, de mes 6 à 12 ans, mes frères et soeurs participaient au groupe-école d’Amnesty de leur école. J’en ai donc entendu parler très jeune et même si j’étais trop jeune à l’époque pour faire comme eux, j’ai été sensibilisée à l’importance de défendre, de manière concrète, une cause comme celle des droits humains. Ici, en Belgique, je reçois des informations d’Amnesty régulièrement car je me suis inscrite il y a quelques temps sur le site internet de la section belge néerlandophone d’Amnesty pour rejoindre leur groupe de jeunes activistes. Pour le Prix belge des droits de l’enfant, j’ai vu l’article pour faire partie du jury sur le site internet d’Amnesty, je ne connaissais pas l’existence de ce Prix avant.
Pourquoi as-tu décidé de candidater pour devenir membre du jury ?
J’avais l’impression d’avoir beaucoup de chance en Belgique car la plupart des droits fondamentaux et des droits de l’enfant me semblaient être respectés alors que dans d’autres pays, c’était loin d’être le cas. Je trouvais donc important de m’engager en faveur du respect des droits humains et des droits de l’enfant. Les droits humains, comme la liberté d’expression, sont primordiaux. La thématique m’intéressait beaucoup, j’avais envie d’en savoir plus, et je souhaitais aussi rencontrer d’autres jeunes ayant envie de s’engager et avoir une expérience au Parlement.
Savais-tu ce qu’étaient concrètement les droits de l’enfant avant de candidater pour devenir membre du jury ?
Pas exactement. Je connaissais les droits de l’enfant en général, mais pas dans les détails. Nous avons reçu beaucoup d’informations à ce sujet et j’ai beaucoup appris. Je pensais surtout que les droits étaient plus respectés que ce qu’ils le sont réellement. Effectivement, je pensais qu’en Belgique toutes les règles en la matière et tous les droits de l’enfant étaient respectés, mais j’ai découvert que ce n’était pas le cas.
Que retiens-tu de ton expérience comme membre du jury ?
Je retiens avant tout les gens que j’ai rencontrés ! Au départ, je ne connaissais personne, puis j’ai rencontré des personnes très intéressantes parmi les autres membres du jury qui sont devenues mes amies. Les organisateurs étaient aussi très engagés et motivés. C’était très stimulant.
Je retiens toutes les nouvelles choses que j’ai apprises sur les droits de l’enfant.
Je retiens aussi l’impact que nous avons eu. Au départ, il y avait 10 associations candidates, puis nous avons dû en sélectionner 5, puis finalement nous avons dû faire un choix et voter pour une seule association. Je trouvais ça très compliqué, car elles méritaient toutes de gagner. Ce sont toutes des bonnes organisations. À la fin, on hésitait entre deux organisations. Nous avons chacun partagé nos idées : pourquoi cette organisation devrait gagner ? Puis, il y a eu le vote. Et c’est finalement la Maison source qui a gagné le Prix belge des droits de l’enfant.
Qu’as-tu appris et ressenti ?
J’ai appris qu’à tout âge, on peut faire changer les choses ! Il faut juste être motivé. Se mobiliser et s’engager, on peut tous le faire, même avec des petites actions. Si toutes les organisations de défense des droits humains et des droits de l’enfant ainsi que leurs activistes se mobilisent, ça peut déjà grandement aider.
Qu’est-ce qui t’a le plus marquée ? Le plus impressionnée ? Le plus touchée ? Le plus révoltée ?
Je ne savais pas qu’il y avait autant d’organisations en faveur des droits de l’enfant. Je connaissais Amnesty International et Plan International, mais j’ai découvert qu’il y avait vraiment plein d’autres organisations, certaines très petites, avec de très bonnes idées. Cela m’a vraiment impressionnée.
J’étais aussi un peu au courant de la situation de pauvreté des enfants et de certaines violations des droits de l’enfant, mais de manière très générale, je ne connaissais pas les détails de certaines situations dramatiques, comme par exemple celle des enfants qui sont forcés de travailler dans des conditions terribles.
As-tu envie de continuer à t’engager pour défendre et promouvoir ces droits ?
Oui ! J’aimerais continuer à m’engager au sein d’organisations de défense des droits humains et des droits de l’enfant.
Finalement, quel message souhaiterais-tu transmettre aux jeunes autour de toi à propos des droits humains et des droits de l’enfant ?
Ça vaut la peine d’aider et de s’engager ! C’est important d’apporter de l’aide et de s’engager comme on peut, car malheureusement de nombreux droits fondamentaux ne sont pas respectés. Il faut rejoindre une organisation locale ou internationale et essayer d’aider le plus possible même si l’on n’est pas encore adulte !
Découvre également le témoignage de Lancelot, membre du jury 2019