Teodora del Carmen Vásquez est venue à notre rencontre !

Souviens-toi de Teodora, cette jeune femme salvadorienne qui avait été condamnée à 30 ans de prison pour avoir mis au monde un enfant mort-né. Après un peu plus de 10 ans d’emprisonnement et une forte mobilisation dans le monde entier de centaines de milliers d’activistes exigeant sa libération, elle a finalement été libérée en février 2018 et est venue nous rendre visite dans nos locaux, à Bruxelles, en avril 2018.

Rappelle-toi

C’est en 2007 que la vie de Teodora del Carmen Vásquez a basculé. Elle était alors une jeune maman salvadorienne d’un petit garçon de 3 ans, elle arrivait au terme de sa deuxième grossesse lorsqu’elle a subitement ressenti des douleurs aiguës pendant qu’elle était au travail. Elle a appelé les secours mais quand la police est arrivée, la jeune femme était dans une flaque de sang. Elle avait mis au monde un bébé mort-né. La police l’a donc arrêtée.

« Au lieu d’être soignée et réconfortée après ce drame, j’ai été maltraitée par la police. J’ai été accusée d’avoir provoqué un avortement. Et puis l’accusation a changé : ils m’accusaient d’avoir tué mon bébé ».

  • Le sais-tu ?
    Au Salvador, l’avortement représente un délit passible de plusieurs années de prison. Et ce, quelles que soient les circonstances, même en cas de grossesse extra-utérine, de fœtus sans cerveau ou de viol.

En 2008, Teodora a été jugée coupable d’homicide avec circonstance aggravante (elle était accusée d’avoir provoqué l’avortement) malgré un nombre très limité d’éléments de preuve. Elle a été condamnée à 30 de prison !

« J’étais tellement mal ! » raconte t-elle. « J’avais perdu mon bébé et voilà qu’à cause de la prison, je perdais aussi mon fils âgé de 3 ans  ».

« Je suis entrée en prison mais je n’ai pas laissé la prison entrer en moi ».

C’est en 2012, qu’Amnesty International décide de suivre le cas de Teodora. Jusqu’à sa libération en février dernier, Amnesty a mené une mobilisation sans relâche. Grâce à tous les e-mails et lettres envoyés aux autorités et aux pétitions que vous avez signées en sa faveur, Teodora a pu être libérée.

Lors de son passage en Belgique, elle a tenu à de nombreuses reprises durant sa prise de parole à témoigner sa gratitude envers ceux qui l’ont soutenue

« J’ai reçu ces courriers, ces dessins quand j’étais en prison, et ils étaient vraiment une lumière dans mon tunnel ».

Teodora incarne la preuve vivante que la mobilisation massive d’Amnesty et de ses adhérents ça fonctionne !

À la rencontre de Teodora à Bruxelles

Peu après sa libération c’est tout naturellement qu’elle est venue dans les bureaux d’Amnesty International à Bruxelles pour remercier ceux qui l’avaient soutenue pendant des années.

« Si je suis ici, libre, c’est grâce aux efforts de chacun d’entre vous. Merci du fond du cœur ! »

« Ces 10 ans et 7 mois passés en prison, c’étaient des moments très durs mais c’étaient aussi des moments heureux car j’ai pris conscience de toutes ces personnes qui me soutenaient dans le monde entier, je savais que je pouvais compter sur le soutien de chacun et chacune d’entre vous. Vous étiez derrière moi ! »

Pendant plus d’une heure, elle a partagé avec nous son histoire, elle nous a raconté avec courage son parcours, ses conditions de vie en prison, ce qu’elle avait comme projets. Une bonne occasion pour ceux qui ont agi pour elle d’en apprendre davantage mais aussi de lui poser quelques questions.

Quand on lui demande ce qu’elle compte faire à l’avenir, c’est en toute simplicité que Teodora nous répond « Je veux commencer des études de droit, et comme la prochaine rentrée est en septembre, je fais des remises à niveau ». Pour le moment, Teodora travaille pour une ONG espagnole, TNT, qui offre son soutien aux détenues. Elle se bat pour les femmes de son pays, qui comme elles sont injustement emprisonnées.

Après avoir parlé de son histoire et répondu aux questions des participants, de nombreuses personnes ont pu discuter avec elle personnellement.

C’est le cas de deux élèves responsables du groupe-école Amnesty du Collège Saint Michel qui ont pu lui expliquer que de nombreux élèves dans leur école avaient agi en sa faveur en signant une pétition pour exiger sa libération. Émues et touchées de la voir devant elles libre, elles lui ont remis des lettres et messages de la part d’autres jeunes de Belgique réalisés peu avant sa libération

Un grand merci à Teodora d’être venue à notre rencontre ! Et un grand merci à vous tous qui vous êtes mobilisés pour que Teodora soit libérée. Sans vous, rien n’aurait été possible, vous avez plus de pouvoir que vous ne le pensez !

Pour en savoir plus sur le cas de Teodora

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