Les bonnes nouvelles de février

Libération de prisonniers d’opinion, annulation de condamnations à la peine de mort, poursuite judiciaire d’une entreprise responsable de pollution, etc. Découvre les avancées positives de ce mois de février.

Égypte : les trois médecins Hany Bakr, Ahmad Sabra et Ibrahim Badawi ont été libérés !


Les médecins Hany Bakr et Ahmad Sabra avaient été arrêtés en avril pour avoir critiqué la gestion de la pandémie par le gouvernement sur les réseaux sociaux. Le médecin Ibrahim Badawi avait également été placé en détention provisoire après une descente des forces de sécurité à son domicile.

Trois des quatre médecins enfermés pour avoir exprimé des préoccupations au sujet du système de santé sont aujourd’hui libres depuis le début du mois de février. C’est une nouvelle victoire pour les droits des soignants persécutés en pleine pandémie mondiale, merci  !

Le dernier, toujours incarcéré, est le dentiste Ahmad al Daydamouny, membre de la campagne des « Médecins égyptiens en colère  » menée en septembre 2019, emprisonné à cause des opinions qu’il a exprimées en ligne au sujet de la faiblesse des rémunérations, des mauvaises conditions de travail et de l’insuffisance des installations sanitaires.

Les professionnels de santé en Égypte sont souvent confrontés à un choix impossible : risquer leur vie ou encourir la prison s’ils osent exprimer ouvertement leurs opinions.

Amnesty International continue de lutter pour que les autorités égyptiennes mettent fin à leur campagne de harcèlement à l’encontre des membres du personnel soignant en première ligne du combat contre la pandémie de COVID-19 qui expriment des inquiétudes quant à leur sécurité ou qui critiquent la façon dont le gouvernement gère cette crise.

Arabie Saoudite : Loujain al Hathloul est libre !


Le 28 décembre 2020, Loujain al Hathloul a été condamnée à cinq ans et huit mois d’emprisonnement, avec un sursis partiel de deux ans et dix mois, par le Tribunal pénal spécial. Elle a été inculpée d’« espionnage pour des instances étrangères » et de « conspiration contre le royaume » pour avoir lutté pour les droits des femmes (notamment le droit des femmes à conduire) et contre la domination masculine absolue en Arabie saoudite. Elle avait déjà passé 900 jours en détention provisoire, ce qui fait 1001 jours passés en prison en tout. 1001 jours de trop.

Grâce notamment aux nombreuses signatures des pétitions lancées par Amnesty International, elle a été libérée le 10 février.

« La libération de Loujain al Hathloul après une terrible épreuve en prison en Arabie saoudite, qui a duré près de trois ans, est un soulagement incroyable, mais qui n’avait que trop tardé. » a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe du programme régional Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

« Rien ne peut rattraper le traitement cruel qu’elle a subi, ni l’injustice de son emprisonnement. Au cours de son incarcération, elle a été torturée et harcelée sexuellement, détenue à l’isolement, et on l’a privée de contact avec sa famille durant des mois. Les autorités saoudiennes doivent veiller à ce que toute personne identifiée comme responsable de torture ou d’autres mauvais traitements à son encontre soit traduite en justice. Elles doivent également garantir qu’elle ne fasse pas l’objet de nouvelles mesures punitives comme une interdiction de voyager. »

« Loujain al Hathloul n’aurait jamais dû passer une seule seconde derrière les barreaux. Elle a été punie de manière vindicative pour avoir courageusement défendu les droits des femmes en Arabie saoudite, et pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. »

Amnesty International demande également aux autorités saoudiennes de relâcher immédiatement et sans condition l’ensemble des défenseures des droits humains et des prisonniers/prisonnières d’opinion, détenus uniquement pour avoir réclamé des réformes et défendu les droits fondamentaux. Parmi les personnes emprisonnées, se trouve Nassima Al Sada, une autre défenseure des droits humains.

Peine de mort annulée pour les trois Saoudiens Ali Al Nimr, Abdullah Al Zaher et Dawood Al Marhoon !


Arrêtés et torturés après des manifestations, Ali Mohammed Baqir al Nimr, Dawood Hussein al Marhoon et Abdullah Hasan al Zaher ont été condamnés à mort en 2012 pour des faits qu’ils auraient commis alors qu’ils étaient encore mineurs. Bien qu’ils n’aient pas été jugés par les mêmes tribunaux, leurs trois affaires sont très similaires. Ces trois militants chiites ont été arrêtés après avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales. Ils ont été condamnés à la suite de procès inéquitables. Tous trois ont été torturés pour leur extorquer les « aveux » qui ont servi à les condamner. Selon des informations relayées par des médias favorables au gouvernement, et qui ont provoqué un tollé mondial, Ali al Nimr risquait d’être crucifié après sa décapitation.

Durant le mois de février, grâce entre autres aux nombreuses signatures de nos pétitions, leur peine de mort a été transformée en peine de 10 ans de prison. Cela signifie qu’ils pourraient sortir en 2022 !

Shell sera poursuivi devant les tribunaux anglais pour sa pollution au Nigéria : « une décision historique » !


Le 12 février, la Cour suprême britannique, la plus haute Cour du pays, a déclaré les tribunaux anglais compétents pour juger les plaintes déposées par des habitants du Nigéria à l’encontre de la Royal Dutch Shell, célèbre entreprise d’exploitation pétrolière.

Les plaignants, des agriculteurs et pêcheurs, sont au nombre de 42.500. Ils estiment que les activités de Shell dans la région du Delta du Niger (notamment des déversements de pétrole) ont eu de graves conséquences sur leur vie et leur santé, ainsi que sur leur environnement. Ils lui reprochent également de ne pas avoir mis en place les processus de nettoyage et d’assainissement adéquats.

Cette décision de la Cour suprême n’avait rien d’évident, car elle a dû annuler la décision précédente, celle de la Cour d’appel, qui avait déclaré que les tribunaux britanniques n’étaient pas compétents pour juger l’entreprise Shell. La Cour d’appel avait en effet retenu la position défendue par Shell, selon laquelle celle-ci n’était pas responsable des dégâts causés par sa filiale au Nigeria, et que l’affaire devait donc être portée devant les tribunaux du Niger.

Cette décision est très importante, car entre juger une société-filiale au Nigeria, et juger la société-mère au Royaume-Uni, l’impact n’est vraiment pas le même. « Cette décision historique pourrait mettre fin à un long chapitre d’impunité pour Shell et pour les autres multinationales qui commettent des violations des droits de l’homme à l’étranger », a déclaré Mark Dummett, directeur du programme des questions mondiales d’Amnesty International, tout en rappelant que la bataille n’était pas encore gagnée.

Algérie : le journaliste Khaled Drareni est libéré sous condition !


Khaled Drareni, journaliste algérien, est en liberté conditionnelle depuis le 19 février, après près d’un an de prison. Son dossier sera examiné par la Cour suprême d’Algerie le 25 février qui décidera de l’abandon des charges retenues contre lui ou non.

Il avait été arrêté en mars 2020 pour avoir couvert le mouvement du Hirak, mouvement créant l’espoir d’un changement positif en Algérie. Il était accusé d’« incitation à un rassemblement non armé » et d’« atteinte à l’intégrité du territoire national », simplement pour avoir fait son travail de journaliste en diffusant des manifestations de masse.

Khaled Drareni fait partie d’une série de manifestants et de journalistes récemment graciés par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui avaient tous été enfermés simplement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion. Il n’auraient donc jamais dû être arrêtés.

Le cas de Khaled Drareni fait partie du Marathon des lettres Écrire pour les droits d’Amnesty International. Merci à tous ceux qui ont agi avec nous !

Mexique : justice rendue pour José Adrian !


José Adriàn vivait dans une ville pauvre du Mexique. Un jour, âgé de 14 ans, il rentrait de l’école et s’est fait violemment interpeller par des policiers. Son handicap auditif l’a peut-être empêché de communiquer aisément avec la police. Un véhicule de police avait été endommagé lors d’affrontements entre des jeunes et Adrián était passé peu après, totalement par hasard. La police n’a arrêté que lui, sans explication, et n’a pas appelé ses parents. Son arrestation relevait d’une pratique policière courante au Mexique, qui consiste à prendre pour cible les personnes pauvres et victimes de discrimination, en l’occurrence, un adolescent autochtone. Les violences policières allant jusqu’à la torture, et dans l’impunité. Les policiers ont poussé Adrián dans leur voiture et l’ont conduit au poste de police, où ils l’ont menotté et pendu par les mains. Pour le faire libérer, sa famille a dû payer une amende et le montant des dégâts occasionnés à la voiture de patrouille, alors qu’elle n’en avait pas les moyens. José Adrián a abandonné l’école à cause de ce qui lui est arrivé.

Cinq ans après, José Adriàn a enfin obtenu justice ! Il faisait partie d’un des dix cas du marathon des lettres Écrire pour les droits en 2019, et bon nombre de personnes ont agi en sa faveur.

Il y a quelques jours, le gouvernement a signé un accord de réparation : il aura droit à des soins médicaux, des soins psychologiques et des bourses d’études !

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