Les bonnes nouvelles de février

Que s’est-il passé en février ? Une victoire pour les droits des personnes LGBTI en Suisse, un premier anniversaire pour les Principes d’Abidjan sur le droit à l’éducation, la libération d’un défenseur des droits humains en Guinée équatoriale et d’une prisonnière d’opinion au Vietnam.

Suisse : Oui à une protection contre la haine et le dénigrement

Ces dernières années, la Suisse est retombée à la 27e place parmi 49 pays d’Europe dans le classement de l’acceptation des LGBTI - en partie parce qu’elle demeurait un des rares pays d’Europe à ne pas faire de la haine et du dénigrement contre les personnes LGBTI une infraction punissable par la loi.

Le vote du 9 février dernier change la situation, au moins partiellement, puisqu’une grande majorité des électeurs et électrices suisses ont approuvé l’extension de la norme pénale anti-raciste à l’orientation sexuelle. Désormais, la diffamation publique ainsi que les appels à la haine et à la discrimination fondés sur l’orientation sexuelle sont punissables, mais l’identité de genre n’est malheureusement toujours pas couverte par la norme pénale étendue.

Amnesty International a fait campagne, dans le cadre de ce vote en Suisse, en faveur de l’extension à l’orientation sexuelle de la norme pénale anti-raciste, car les incitations publiques à la haine et à la violence, le dénigrement généralisé ainsi que la discrimination constituent une violation de la dignité humaine des personnes concernées, et non pas une manifestation de la liberté d’expression. À présent, les auteurs de tels actes pourront être sanctionnés pénalement.

Premier anniversaire de l’adoption des Principes d’Abidjan sur le droit à l’éducation

Le mois dernier, nous vous annoncions la reconnaissance sur le continent américain des principes d’Abidjan, et nous fêtons ce mois-ci son premier anniversaire. Retour sur cette année !

Diverses institutions internationales oeuvrant dans le domaine des droits humains telles que le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, ou encore le Rapporteur spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme se sont félicités de ces principes et les ont reconnus comme une source à prendre en considération. Cette reconnaissance rapide reflète la qualité du processus de développement et de rédaction des principes d’Abidjan.

En quoi cette reconnaissance est-elle si importante ?

Comme cela a été souligné par la Professeure Ann Skelton, cela permet d’ajouter une force politique et de ramener les droits humains au centre des débats sur les politiques éducatives.

Les Principes d’Abidjan ont été suivis d’actions prometteuses, étant le centre de discussions qui pourraient influencer l’allocation de sommes importantes en matière d’éducation. Par exemple, au Népal, des engagements politiques au niveau local et un cadre d’analyse pour la recherche sur les systèmes éducatifs ont été pris.

Ces reconnaissances illustrent la volonté internationale de réaliser le droit à une éducation de qualité pour toutes et tous.

Libération d’un défenseur des droits humains en Guinée équatoriale

Joaquín Elo Ayeto a été arrêté arbitrairement à son domicile le 25 février 2019, accusé de détenir des informations sur un complot visant à tuer le président du pays. Il a été jugé le 21 novembre 2019 pour diffamation et menaces envers le président.

Le 14 février, Joaquín Elo Ayeto a été libéré de la prison de Black Beach, à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale où il était emprisonné depuis près d’un an. Aucune information préalable à sa libération ne lui a été communiquée, il a simplement été conduit à l’extérieur de l’enceinte et laissé dans la rue sans téléphone ni argent.

Sa libération a eu lieu après que le secrétaire général de Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) et d’autres membres de ce parti dont Joaquín Elo Ayeto est membre se sont entretenus avec Teodoro Obiang, le président du pays, le même jour. Lors de cette rencontre, le président a donné l’ordre de remettre Joaquín Elo Ayeto en liberté.

Après sa libération, il a remercié Amnesty International pour le travail réalisé en faveur de sa libération. Il a également déclaré vouloir poursuivre son combat pour la défense des droits humains.

Libération anticipée d’une prisonnière d’opinion au Vietnam

La défenseure des droits humains Tran Thi Nga a été libérée, de manière inattendue, après avoir passé trois ans derrière les barreaux. Condamnée à neuf ans d’emprisonnement en 2017 pour « propagande contre l’Etat », elle a accepté l’exil en échange de sa libération. Tran Thi Nga est depuis arrivée aux Etats-Unis, en sécurité, avec son compagnon et ses deux fils.

Arrêtée en janvier 2017, Tran Thi Nga a été déclarée coupable et condamnée pour avoir participé à des manifestations pacifiques à la suite de la catastrophe écologique de Formosa en 2016.

Défenseure des droits humains bien connue, Tran Thi Nga milite pour les droits des travailleurs migrants et des personnes déplacées, et est impliquée dans des mouvements de défense de l’environnement. En raison de ses activités militantes, elle a été soumise à des manœuvres de harcèlement et d’intimidation et a même été agressée physiquement à plusieurs reprises.

Une fois libérée, Tran Thi Nga a partagé ce message : « Je remercie Amnesty International pour vos efforts soutenus en faveur de ma libération, je suis heureuse que ma famille soit désormais réunie et vive en paix. Cependant, il reste de nombreux prisonniers d’opinion au Viêt-Nam et j’espère sincèrement qu’Amnesty International continuera de se battre pour qu’ils retrouvent leur liberté ».

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