Emprisonné parce qu’il faisait son travail
Rappelle-toi, Taner Kılıç, président d’Amnesty International Turquie, a été arrêté en juin 2017. Il faisait alors simplement son travail, qui consiste à dénoncer les atteintes aux droits humains en Turquie.
Il a été emprisonné pour des accusations sans fondement d’appartenance à une « organisation terroriste armée » (le mouvement de Fethullah Güllen, responsable de la tentative du coup d’État de juillet 2016 selon les autorités turques).
Un mois plus tard, la Directrice générale d’Amnesty International Turquie, Idil Esser, ainsi que 9 autres défenseurs des droits humains ont été arrêtés lors d’un banal séminaire réunissant des militants en faveur des droits humains à Istanbul. On les a surnommés « les 10 d’Istanbul ». Ils ont été accusés « d’infractions au nom d’une organisation terroriste », une manœuvre absurde qui vise à les empêcher de militer en faveur des droits humains.
Il faut savoir que suite au coup d’État manqué du 15 juillet 2016, les autorités turques ont augmenté la répression à l’encontre de leurs opposants dans le but de les réduire au silence.
Aujourd’hui Taner Kılıç est libre !
Le 15 août 2018, Taner Kılıç a été libéré. Un grand merci à tous ceux d’entre vous qui se sont mobilisés pour le soutenir et exiger sa libération !
« Nous sommes ravis de cette nouvelle. Cela nous a pris plus d’un an de campagne et de lutte pour en arriver là, mais Taner a finalement été libéré suite à une décision d’un tribunal d’Istanbul et est retourné en toute sécurité dans les bras de sa femme et de ses filles », a déclaré Kumi Naidoo, le nouveau secrétaire général d’Amnesty International.
Il est aujourd’hui en liberté conditionnelle, cela signifie que son procès se poursuit et qu’il est toujours injustement accusé d’« appartenance à une organisation terroriste ».
La Turquie doit mettre fin aux persécutions à l’encontre des défenseurs des droits humains, des journalistes et des autres personnes injustement emprisonnées
« Sous les sourires de joie et de soulagement, il y aura du chagrin, de la colère et une détermination d’acier.
De la tristesse pour tout ce que Taner aura manqué durant cette cruelle incarcération.
De la colère également parce que les accusations infondées portées à son encontre et à celle des autres défenseurs turcs des droits humains n’ont pas été abandonnées.
De la détermination enfin à poursuivre notre lutte pour le respect des droits humains en Turquie et pour la libération de tous les journalistes, défenseurs des droits de l’homme et autres militants injustement emprisonnés lors de la répression brutale de la tentative de coup d’État. » Kumi Naidoo
« Nous sommes déterminés à poursuivre notre lutte pour les droits humains en Turquie »
« Aujourd’hui, nous nous arrêtons le temps de célébrer la nouvelle, mais demain notre lutte continuera, re-dynamisée par l’exemple de Taner lui-même : un homme qui connaît l’importance des droits de l’humain et qui est prêt à consacrer sa vie pour les défendre. »
Parmi les 10 autres défenseurs des droits humains arrêtés peu après Taner en Turquie, 8 ont été finalement libérés mais ils sont toujours menacés et accusés d’être « membres d’une organisation terroriste armée ». Ils risquent tous jusqu’à 15 ans de prison. La mobilisation continue donc.