Retour sur les circonstances de son arrestation
Asim Omar Hassan a été arrêté le 2 mai 2016 alors qu’il était étudiant à la Faculté des sciences économiques et sociales de Khartoum (la capitale du Soudan) et accusé d’avoir tué un policier durant les manifestations organisées à l’Université de Khartoum en avril 2016.
Au Soudan, lors de manifestations pacifiques, le Service national de la sûreté et du renseignement, la police et les autres services de sécurité ont très souvent recours à la force et la violence en utilisant des matraques, du gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc et des munitions réelles contre des manifestants pacifiques provoquant des morts et des blessés. Non seulement, ils utilisent la force de manière excessive mais ils procèdent à de nombreuses arrestations illégales.
L’objectif ? Faire taire et réduire au silence les opposants au régime en place.
Lors de son procès, Asim a plaidé non coupable mais a été déclaré coupable et condamné à mort le 24 septembre 2017.
Il a déposé un recours pour contester sa condamnation et, en août 2018, le juge a ordonné un nouveau procès.
De nombreux étudiants et militants, dont des militants d’Amnesty International, l’ont soutenu en exigeant sa libération et en dénonçant un procès inéquitable. Des étudiants soudanais ont notamment recréaient des faux procès autour de son cas, utilisaient le rap et le slam pour faire parler de sa situation.
Le 22 janvier 2019, Asim est acquitté !
À l’issue d’un deuxième procès, Asim a finalement été déclaré non coupable et acquitté par la justice soudanaise.
Nous nous joignons à la famille d’Asim pour célébrer cette bonne nouvelle qui est un immense soulagement après sa condamnation à mort pour un crime qu’il n’avait pas commis.
Mais les actes de tortures qu’il a subis en prison sont inacceptables
Pendant son séjour en prison, Asim affirme avoir été roué de coups par des gardiens.
Ces actes de torture lui ont laissé des blessures à une jambe, aux testicules et aux oreilles, qui l’ont empêcher de se présenter au tribunal lors d’une des audiences.
Les autorités soudanaises doivent mener une enquête indépendante et efficace sur les déclarations indiquant qu’il a été torturé en prison.
Même si Asim a été acquitté, la justice ne sera véritablement rendue qu’une fois que les responsables présumés de ses mauvais traitements auront été amenés à rendre des comptes et qu’il aura obtenu une juste réparation pour ses blessures et son emprisonnement.
Les autorités soudanaises doivent modifier les lois qui permettent que des détenus soient torturés et maltraités, en particulier par le Service national de la sûreté et du renseignement et la police.