Arrêtés pour avoir organisé un sit-in des fiertés dans leur université
Melike Balkan et Özgür Gür étaient étudiants en biologie à l’Université technique du Moyen-Orient (METU) à Ankara en Turquie quand ils ont commencé à faire l’objet de poursuite en justice.
En 2019, la direction de leur université leur a annoncé que la marche des fiertés qu’ils avaient l’habitude d’organiser, chaque année, avec leur groupe de solidarité LGBTI ne pourrait pas se tenir sur le campus.
Ils ont alors décidé d’organiser à la place, le 10 mai 2019, un sit-in des fiertés. Un sit-in est une action pacifique qui consiste à s’assoir dans un lieu de passage pour occuper l’espace et faire connaître ses revendications. En organisant ce sit-in, ils souhaitaient combattre l’homophobie et la transphobie et célébrer les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes (LGBTI).
Melike Balkan, Özgür Gür, 16 autres étudiants et un enseignant se sont ainsi mobilisés ce jour-là, de manière pacifique, pour la défense des droits des personnes LGBTI en Turquie.
L’université a alors appelé la police, qui a fait usage d’une force excessive, en utilisant notamment du gaz lacrymogène contre les manifestants.
Les 18 étudiants et l’enseignant ont fait l’objet de poursuites pour « avoir pris part à un rassemblement illégal » et « refusé de se disperser » et risquaient jusqu’à 3 ans de prison.
Acquittés le 8 octobre 2021
Le 8 octobre 2021, le tribunal d’Ankara en charge de leur affaire a décidé d’acquitter Melike et Özgür ainsi que les autres étudiants et l’enseignant poursuivis. Le juge a affirmé l’absence totale de crime, confirmant que la marche des fiertés n’est pas un crime.
Voici les mots prononcés par Melike et Özgür à leur sortie du tribunal : « Nous voulons remercier toutes les personnes qui ont participé à la campagne et qui nous ont témoigné leur solidarité. »
« La décision prise par le tribunal ce vendredi 8 octobre 2021 est une victoire pour la justice, mais cette bataille judiciaire interminable n’aurait jamais dû avoir lieu » a déclaré, pour sa part, le directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Europe Massimo Moratti.
Ton action a du poids
Dans le cadre de l’action « Pas d’accord, j’assume ! » organisée en 2020 pour lutter contre les discriminations, vous avez été nombreux et nombreuses à utiliser les cartes-actions d’Amnesty International Belgique francophone pour signer une pétition demandant leur libération et envoyer des messages de soutien à ces étudiants.
Partout dans le monde, des milliers de lettres et cartes ont également été écrites en leur faveur, pendant la campagne Écrire pour les droits entre 2020 et 2021, par des sympathisants d’Amnesty International.
Leur acquittement est une victoire pour la justice et montre que ta signature a du pouvoir !
Aujourd’hui, avec toi, nous prenons le temps de nous réjouir de cette victoire. Cette victoire, c’est la tienne si tu t’es mobilisée pour eux, mais c’est aussi celle de la liberté d’expression.
Nous continuons, dans le même temps, à soutenir toutes celles et tous ceux qui, comme ces étudiants, s’élèvent chaque jour pour lutter contre l’homophobie et la transphobie, partout dans le monde.