Accusée d’avoir enfreint les conditions d’une précédente grâce, elle avait été arrêtée le 28 décembre 2008, « Elle a été privée de liberté alors qu’elle n’a fait qu’exercer pacifiquement son droit à la liberté d’expression et d’association. Nous nous réjouissons qu’elle ait pu rentrer chez elle, dans sa famille. » a indiqué Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.
En novembre 2005, à la suite des élections parlementaires et locales de mai 2005, Birtukan Mideksa a été arrêtée pour trahison qui a reconduit le Front démocratique révolutionnaire populaire éthiopien (FDRPE) au pouvoir. Mais l’opposition avait dénoncé des fraudes électorales. Birtukan Mideksa ainsi que d’autres membres de l’opposition, des parlementaires, des journalistes et des défenseurs des droits humains, ont été inculpés de trahison. Elle a donc a été jugée et condamnée à la réclusion à perpétuité.
Après presque 18 mois en détention, elle a été graciée et libérée, ainsi qu’un grand nombre de ses co-accusés, par le gouvernement après avoir négocié un accord et signé des lettres d’excuse.
En 2008, Birtukan Mideksa a mentionné lors d’une réunion publique en Suède les négociations ayant conduit à sa libération.
Lorsqu’elle est rentrée, le gouvernement éthiopien lui a donné trois jours pour revenir sur ses déclarations, sinon elle serait à nouveau arrêtée.
Elle s’est refusée de le faire. Et peu de temps après, le ministère de la Justice a fait une déclaration dans laquelle il annulait la grâce qui lui avait été octroyée et rétablissait sa peine de réclusion à perpétuité.
« Les autorités doivent veiller à ce que le droit à la liberté d’expression et d’association soit désormais respecté et protégé ».Michelle Kagari.