Canada : la Nouvelle-Écosse cesse de détenir des personnes migrantes dans ses prisons
La Nouvelle-Écosse est récemment devenue la première province du Canada à ne plus détenir, dans ses prisons, d’immigrant·e·s, pour des raisons administratives.
En effet, la pratique, consistant à détenir des personnes migrantes dans des prisons en attendant le traitement de leurs dossiers, est très courante dans l’ensemble des provinces canadiennes. Ces personnes migrantes ne sont pourtant pas accusées d’une quelconque activité criminelle au Canada.
L’Alberta, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique devraient suivre le mouvement de Nouvelle-Écosse dans les mois à suivre.
Europe : 70ème anniversaire de la Convention européenne des droits de l’homme
Le 3 septembre marque les 70 ans de l’entrée en vigueur d’une convention historique à l’échelle européenne. La Convention européenne des droits de l’homme a été ouverte à la signature à Rome le 4 novembre 1950 et n’est en effet pas devenue effective avant le 3 septembre 1953.
Elle a été le premier dispositif du Conseil de l’Europe à concrétiser et à rendre juridiquement contraignants certains des droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, tels que le droit à la vie, l’interdiction de la torture, ou encore le droit à un procès équitable.
Et cette convention est à l’origine de la création de la Cour européenne des droits de l’homme, une juridiction compétente pour condamner les États ne respectant pas les droits inscrits dans Convention européenne des droits de l’homme.
Hong Kong : deux avancées majeures pour la communauté LGBTQI+
Deux bonnes nouvelles pour la communauté des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers et intersexes (LGBTQI+) sont au rendez-vous ce mois-ci à Hong Kong !
Tout d’abord, le Tribunal suprême de Hong Kong a statué en faveur du défenseur des droits des LGBTQI+ Jimmy Sham, qui demandait depuis 2018 la reconnaissance de son mariage homosexuel célébré à l’étranger.
Ensuite, un tribunal de Hong Kong a donné raison le 15 septembre à un couple de lesbiennes mariées qui s’était battu pour que les deux femmes aient le statut parental sur leur enfant né d’une fécondation in vitro (FIV) réciproque. La FIV réciproque pour les lesbiennes permet aux deux femmes de participer à la grossesse, l’une fournissant son ovule et l’autre portant l’enfant.
Deux étapes positives pour les droits des LGBTQI+ à Hong Kong !!
Mexique : l’avortement est enfin dépénalisé !
Après un combat de longue durée, l’avortement a finalement été dépénalisé le 6 septembre par la Cour suprême mexicaine sur l’ensemble du territoire.
L’avortement était déjà autorisé dans environ un tiers des états mexicains. Désormais, le recours légal à l’avortement est devenue une réalité à l’échelle nationale.
La Cour suprême a également insisté sur le fait que « la criminalisation de l’avortement constituait un acte de violence et de discrimination pour raison de genre ».
Malaisie : réévaluation de 1020 cas de condamnations à mort ou à la prison à vie
Le 12 septembre marque le début d’une période de 90 jours accordée par la Cour fédérale malaisienne dans laquelle des personnes qui sont actuellement condamnées à la peine de mort ou une peine d’emprisonnement à vie en Malaisie peuvent soumettre une demande en vue d’un nouveau jugement.
Ces personnes sont au nombre de 1020 : 906 condamné·e·s à la peine de mort et 114 à la prison à perpétuité.
Amnesty International Malaisie affirme que la peine de mort en Malaisie est essentiellement ordonnée pour les personnes condamnées pour trafic de drogue, parmi lesquelles figurent de manière disproportionnée des femmes et des étranger·e·s. Ils ont également constaté que les personnes issues de milieux socio-économiques défavorisés et de minorités ethniques sont surreprésentées dans le nombre de personnes condamnées à la peine de mort.
C’est une opportunité pour ces personnes de faire l’objet d’un procès équitable, égalitaire et non-discriminatoire. Amnesty International Malaisie va s’en assurer en suivant de près chaque étape des procédures.
Philippines : Maria Ressa a été acquittée d’évasion fiscale
Maria Ressa, journaliste luttant contre les dictatures et ayant reçu le prix Nobel de la Paix en 2021, a été acquittée le 12 septembre de la dernière accusation d’évasion fiscale sur les cinq pour lesquelles elle était poursuivie. Le juge a également acquitté Rappler, le média en ligne dont elle est la cofondatrice.
Toutes ces accusations ont débuté en 2016 lors de l’élection présidentielle de M. Duterte, connu pour ses attaques diffamatoires envers ses adversaires.
Malgré ces victoires judiciaires, l’avenir de Maria Ressa et de ce média reste incertain, car ils doivent encore faire face à deux autres procès, dont une affaire de « cyberdiffamation » datant de 2020.
Iran : libération de Morad Tabhaz après 6 ans de prison
Morad Tahbaz, un citoyen britannique, a été arbitrairement détenu à la prison d’Evin en Iran pendant près de 6 ans. Il faisait partie d’un groupe de militant·e·s environnementaux qui oeuvrait pour la protection des espèces sauvages menacées en Iran. Il a été arrêté sous l’injuste accusation de « collaboration avec un État considéré comme hostile à la République islamique » et a été condamné à une peine de 10 ans de prison.
Sa libération s’est produite 18 mois après la remise en liberté de Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Anoosheh Ashoori, d’autres citoyens britanniques injustement emprisonnés en Iran, dans le cadre d’un échange de prisonniers plus large, organisé par les autorités américaines.
Le 18 septembre, Morad et d’autres ont été évacués d’Iran par avion et ont retrouvé leurs proches en Amérique.
Plus de 28 000 personnes ont signé la pétition d’Amnesty International Royaume-Uni demandant la libération de Morad.
« J’ai appris que même dans les endroits les plus sombres et les pires conditions, il y a encore de bonnes personnes dans ce monde et cela m’a donné de l’espoir » déclare-t-il.
Ta signature a bien du pouvoir !
France : inauguration d’un mur des droits humains à Paris
Dans le 12ème arrondissement de Paris, un mur de 5 mètres de haut et 20 mètres de long consacré à la défense des droits humains a été inauguré le 21 septembre. La fresque, réalisée par le street artiste marseillais Mahn Kloix, représente et célèbre à travers 6 portraits le courage des défenseur·e·s des droits humains qui se battent chaque jour à travers le monde pour nos droits fondamentaux.
Greta Thunberg est une activiste environnementale suédoise dont on a commencé à entendre parler en 2018 lorsqu’elle a décidé de sécher les cours tous les vendredi afin de manifester devant le Parlement suédois et faire pression sur le gouvernement pour qu’il s’engage davantage contre le réchauffement climatique. Elle est devenue un symbole à l’échelle internationale concernant la justice climatique. Partout dans le monde, des millions de jeunes ont pris part aux journées de grèves scolaires « Fridays for Future » et des manifestations ont lieu dans plus de 100 pays.
« Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous agissiez comme si votre maison était en feu parce qu’elle l’est ! »
Chelsea Manning a servi au sein de l’armée américaine en tant qu’analyste du renseignement militaire. Ayant été témoin de violations des droits humains lors de ses missions sur le terrain, elle a décidé de divulguer environ 700 000 documents confidentiels de l’armée américaine sur WikiLeaks, révélant ainsi des potentielles allégations de crimes de guerre commis par cette armée, notamment en Irak et en Afghanistan. Elle a été arrêtée en juin 2010, jugée et condamnée à 35 ans de prison. Libérée en mai 2017 après avoir purgé 7 ans de prison, elle a de nouveau été incarcérée en mars 2019 pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury concernant Julian Assange. Finalement, un juge a ordonné sa libération en 2020 après une tentative de suicide.
« Maintenant, décrire la réalité est considéré comme un acte criminel. »
Malala Yousafzai est la figure de la lutte pour l’égalité des hommes et des femmes au niveau du droit à l’éducation au Pakistan. Alors qu’elle n’a que 11 ans, Malala commence à écrire un blog sous le pseudonyme « Gul Makai » pour la BBC, racontant son point de vue sur l’éducation sous les talibans. Survivante d’une attaque menée par les talibans à l’encontre de son bus rempli d’écolières à leur sortie de l’école en 2012, son engagement s’est renforcé et elle est devenue un symbole mondial pour le droit à l’éducation des filles. Elle a obtenu le prix Nobel de la paix à 17 ans, en 2014, et est alors devenue la plus jeune lauréate à recevoir ce prix. Malala est aujourd’hui encore réfugiée au Royaume-Uni et poursuit son combat pour l’éducation des enfants à travers le monde.
« Ils pensaient que les balles allaient nous faire taire. Mais ils ont échoué. Et puis, sur ce silence se sont élevées des milliers de voix. »
Angela Davis est une militante féministe et antiraciste. Née dans une famille afro-américaine en 1944, elle est plongée dès son plus jeune âge dans une société ségrégée où le Klu Klux Klan raciste fait sa loi. Les combats de sa vie sont multiples : contre le système carcéral, la brutalité policière, la peine de mort et toutes les formes d’oppression. Aujourd’hui encore, à l’heure où l’Amérique continue de faire face aux violences policières, elle continue de se battre en faveur des minorités et contre toutes les formes d’oppressions. Elle lutte avant tout pour les droits des femmes noires, qui sont confrontées au sexisme et au racisme simultanément.
« Ce pays est ancré dans l’esclavage et le colonialisme : là est le fond de l’histoire des États-Unis. Ce n’est pas en propageant la xénophobie, en hurlant des accusations de meurtres et de viols, ni en construisant des murs, qu’on effacera l’histoire. Aucun être humain n’est illégal. »
Nasrin Sotoudeh, avocate et défenseure des droits humains en Iran, est connue pour son combat contre la peine de mort et contre l’emprisonnement de prisonnier·nière·s d’opinion, mais aussi pour avoir défendu des jeunes Iraniennes qui avaient enlevé leur hijab en public et défiaient les lois discriminantes imposant le port du voile dans leur pays. En 2012, elle a reçu le prix Sakharov du Parlement européen. Cependant, cette lutte lui a coûté, en 2019, 148 coups de fouets et 38 ans dans la prison d’Evin, à Téhéran, où elle est actuellement toujours détenue. Elle est la toute première lauréate du Prix Robert-Badinter, remis en 2022.
« Ici, qu’on soit en prison ou non, on est enfermé. »
Le Docteur Mukwege, Prix Nobel de la Paix en 2018, est connu à l’échelle internationale comme l’homme qui « répare » les femmes. Le Dr. Mukwege s’est fixé comme objectif, pendant les deux décennies de conflit qui ont secoué l’est de la République démocratique du Congo (RDC) où des milliers de femmes ont été victimes de viols, d’opérer ces femmes dont les corps ont été gravement mutilés et de dénoncer l’impunité dont bénéficient les responsables. Grâce à ses soins et son dévouement, de nombreuses victimes de viol et d’autres formes de violence sexuelle ont pu se remettre de leurs blessures et traumatismes physiques.
« Nous avons prié en silence : mon Dieu, dis-nous que ce que nous voyons n’est pas vrai. Dis-nous que c’est un mauvais rêve. Dis-nous que lorsque nous nous réveillerons, tout ira bien. Mais ce n’était pas un mauvais rêve. C’était la réalité. C’est devenu notre nouvelle réalité en RDC. »
États-Unis : création d’un Bureau de prévention pour la violence par arme à feu
Le 22 septembre, le président américain Joe Biden a annoncé la création du tout premier bureau de la Maison Blanche chargé de la prévention de la violence par arme à feu, l’objectif étant de réduire cette violence à l’aide de mesures exécutives et législatives plus effectives.
Cette violence ravage en effet des communautés dans tout le pays, étant donné que la possession d’armes à feu est autorisée par le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis.
Tout le monde entend parler des fusillades de masse qui ont lieu chaque année dans les écoles et universités américaines, mais aussi dans la rue ou chez soi. En 2022, quelque 45 222 morts par arme à feu ont été recensées aux États-Unis.
Les gouvernements américains successifs ont permis à la violence par arme à feu de devenir une crise des droits humains !
Brésil : la Cour suprême du Brésil se prononce en faveur des droits fonciers des indigènes
Ce même jour, la Cour suprême brésilienne a voté contre la tentative, soutenue par les hommes d’affaires ruraux et des groupes politiques d’extrême droite, d’empêcher les populations autochtones à vivre sur leurs terres ancestrales.
Cette décision constitue une importante victoire pour les peuples autochtones du Brésil, à l’issue d’un procès qui a démarré en 2021. Ce combat judiciaire avait été porté à la Cour par les Xokleng, un peuple autochtone de 2 300 personnes vivant dans les hautes terres de l’État de Santa Catarina, dans le sud du Brésil et ont lutté pour le droit à leurs terres depuis.