Libération de plusieurs personnes arrêtées arbitrairement au Venezuela
Maury Carrero avait été arrêtée arbitrairement en avril 2020 par des agents de la Direction générale du contre-renseignement militaire (DGCIM) à Caracas la capitale du Venezuela. Officiellement pour « dissimulation d’armes à feu » et « association en vue de commettre des infractions », officieusement pour ses liens avec un conseiller de Juan Guaido, principal opposant politique du président vénézuélien Nicolás Maduro.
Elle a passé cinq mois en prison, détenue au secret (c’est à dire sans pouvoir contacter qui que ce soit, ni même sa famille ou son avocat). Elle a été libérée sans condition le 2 septembre 2020, parmi 110 personnes récemment graciées par le président Nicolás Maduro.
Nicmer Evans, politologue et spécialiste des communications, a également été libéré sans condition le 1er septembre 2020, dans le cadre de la grâce présidentielle.
Après avoir été arrêté arbitrairement le 13 juillet 2020 à Caracas, il a passé plus de 50 jours en détention aux mains de DGCIM pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages qui contestaient la politique de Nicolas Maduro. Il était pour cela accusé « d’incitation à la haine ».
Maury Carrero et Nicmer Evans font partie des 110 personnes graciées récemment par le président Maduro. Parmi ces personnes, nombreuses sont celle qui, à un moment où un autre, se sont opposées à la politique de Maduro, et ont été enfermées uniquement pour cette raison.
Amnesty International avait organisé une campagne de lettres à leur sujet, et continuera de suivre de près la situation des opposants politiques au Venezuela.
Danemark : un pas en avant vers une victoire historique
Le 1er septembre 2020, après plusieurs années de mobilisation d’organisations de défense des droits des femmes et des victimes, le gouvernement danois a enfin accepté de modifier le Code pénal, pour reconnaître dans la loi qu’un rapport sexuel sans consentement est un viol.
Notons que si la loi est adoptée, le Danemark ne sera que le 10e pays de l’Espace économique européen à reconnaître qu’un rapport sexuel sans consentement constitue un viol. La Grèce et l’Espagne ont récemment annoncé qu’elles allaient modifier leur législation en ce sens.
De très nombreux viols au Danemark ne sont pas signalés et même lorsque les victimes se rendent à la police, les chances de voir les coupables jugés et condamnés sont très minces. Parmi les 24 000 femmes qui, d’après une étude récente, ont été victimes de viol ou de tentative de viol au Danemark en 2017, seules 890 ont porté plainte. Parmi ces cas, 535 ont entraîné des poursuites et seules 94 condamnations ont été prononcées.
Au Guatemala, les employés licenciés d’un hôpital ont été payés
Le 21 mars 2020, le gouvernement du Guatemala a ouvert un hôpital temporaire dans la ville de Guatemala, destiné à recevoir et traiter les patients atteints du COVID-19.
Le 5 juin, 46 membres de son personnel ont été licenciés par le ministère de la Santé, sans avoir été payés. Le 9 juin, Amnesty International a appelé les autorités à payer de toute urgence ces personnes pour la durée de leur travail et à mener une enquête indépendante sur leur licenciement, avec des réparations pour les licenciements jugés abusifs.
Le bureau du médiateur national des droits humains a ensuite déposé une plainte auprès du ministère de la Santé. Aujourd’hui, les 46 personnes ont toutes été payées et un nouveau ministre de la Santé est en poste.
Amnesty International continuera de surveiller la situation et de réagir si nécessaire.
Sept militants papous remis en liberté en Papouasie
Ferry Kombo, Alexander Gobai, Agus Kossay, Stevanus Itlay, Hengki Hilapok, Buchtar Tabuni et Irwanus Uropmabin sont des militants actifs dans le domaine des droits humains en Papouasie. Ils ont été déclarés coupables de trahison (makar) et condamnés en juin 2020 à des peines allant de 10 à 11 mois d’emprisonnement, en raison de leur participation à une manifestation contre le racisme en août 2019.
L’action d’Amnesty et de ses membres a porté ses fruits : ils ont été libérés en septembre 2020 et ont pu rentrer chez eux.
Un militant pro-démocratie libéré en Guinée
Oumar Sylla (alias Foniké Mengué) est coordonnateur de la mobilisation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une organisation rassemblant tous les mouvements opposants au gouvernement guinéen.
Il a été détenu de manière arbitraire (sans fondement juridique) pendant 132 jours, et ce dans le but d’entraver son travail en tant que militant en faveur de la démocratie.
Le 27 août, il a finalement été libéré de la prison de Conakry (la capitale guinéenne). Le juge a en effet classé sans suite toutes les accusations portées à son encontre et ordonné sa libération.
Libération au Niger de trois activistes
Le 29 septembre, trois activistes détenus arbitrairement au Niger ont bénéficié d’une libération provisoire.
Il s’agit de Maikoul Zodi, responsable de Tournons la Page (une ONG pro-démocratie active dans 10 pays d’Afrique), de Moudi Moussa, lui aussi responsable de TLP à Niamey, et de Mounkaila Halidou, secrétaire général du Syndicat national des agents contractuels et fonctionnaires de l’éducation de Base (SYNACEB).
Ils étaient inculpés pour homicide involontaire, complicité dans la destruction de biens publics et incendies, suite à leur participation à une marche qui avait été brutalement réprimée par les forces de l’ordre, causant trois morts en mars dernier.
Amnesty International considère qu’ils avaient été arrêtés et détenus uniquement pour les faire taire car ils ont exigé des comptes suite aux allégations de corruption au sein du ministère de la Défense du Niger.
Le Kazakhstan fait un pas important vers l’abolition de la peine de mort
Fin septembre, le Kazakhstan a signé le Deuxième protocole facultatif relatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui l’engage à abolir la peine de mort.
La Russie, le Tadjikistan et le Bélarus sont désormais les trois seuls pays d’Europe et d’Asie centrale qui n’ont ni signé, ni ratifié le Deuxième protocole facultatif au PIDCP. Le Bélarus est le seul qui procède encore à des exécutions.
Arabie saoudite : une avancée en direction de la justice
Le 27 mai 2014, le Tribunal pénal spécial de Riyad (la capitale de l’Arabie saoudite) a condamné Ali al Nimr à la peine de mort pour plusieurs infractions, notamment pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement, pour avoir attaqué les forces de sécurité, pour possession d’une mitrailleuse et pour vol à main armée. Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoun ont aussi été condamnés à mort en octobre 2014 par ce même tribunal pour des accusations similaires. Dans ces trois affaires, le Tribunal pénal spécial semble avoir fondé sa décision sur des « aveux » qui, selon les jeunes hommes, leur ont été arrachés au moyen de la torture et d’autres mauvais traitements.
Au moment de leur arrestation, Ali, Abdullah et Dawood étaient âgés de 17, 16 et 17 ans respectivement. Jusqu’à leurs 18 ans, ils ont tous été détenus dans un centre pour la réinsertion des mineurs, ce qui indique que les autorités les considéraient comme des mineurs à l’époque.
Récemment, l’Arabie saoudite a annoncé réexaminer la condamnation à mort de ces trois jeunes hommes, ce qui est une avancée positive vers la justice.
Amnesty et ses militants se sont fortement mobilisés depuis plusieurs années pour qu’ils ne soient pas condamnés à mort. Aujourd’hui, Amnesty demande aux autorités saoudiennes de veiller à ce que leur nouveau procès soit mené de façon équitable, transparente et ouverte, et qu’ils aient accès à un avocat. Les autorités doivent également veiller à ce que les « aveux » extorqués à ces hommes au moyen de la torture ne soient pas utilisés contre eux.