Le Prix Nobel de la Paix décerné à des journalistes
Le prix Nobel de la paix 2021 a été attribué aux journalistes Maria Ressa et Dmitri Mouratov, en reconnaissance de leur combat pour la liberté d’expression, respectivement aux Philippines et en Russie.
Depuis plus de 30 ans, Maria Ressa travaille inlassablement comme journaliste aux Philippines, publiant des articles d’investigation majeurs sur la corruption, les abus de pouvoir et les violations des droits humains commises dans le cadre de la guerre contre la drogue meurtrière du président Rodrigo Duterte. Cofondatrice de Rappler, un site d’informations en ligne, Maria Ressa a révélé au monde la violence et l’impunité généralisées qui règnent aux Philippines. Pour faire simple, elle est une icône mondiale de la liberté de la presse.
Quant à Dmitri Mouratov, c’est un pilier de la liberté de la presse en Russie, son journal publiant des articles percutants et courageux face à des dangers mortels dans un environnement médiatique de plus en plus périlleux en Russie. Il est l’un des rares à continuer de demander au pouvoir de rendre des comptes.
« Nous saluons le professionnalisme et le courage infatigable de Dmitri Mouratov, mais aussi de tous les journalistes russes qui souffrent alors qu’ils font leur travail », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
Dans ces deux pays et dans d’autres, les journalistes sont souvent poursuivis par les autorités et arrêtés dans le but d’empêcher la liberté d’expression et des médias indépendants d’exister. La remise de ce prix est donc un beau message d’encouragement pour la liberté de la presse.
Kosovo, abandon des poursuites contre des activistes écologistes
La société Kelkos Energy, basée en Autriche, a abandonné ses poursuites sans fondement pour diffamation contre Shpresa Loshaj et Adriatik Gacaferi, deux personnes militant en faveur de l’environnement au Kosovo, un pays d’Europe du Sud qui a proclamé en 2008 son indépendance de l’Albanie.
Elles avaient exprimé publiquement des inquiétudes au sujet de l’impact environnemental de projets d’installations hydroélectriques. Ces poursuites judiciaires servaient à intimider et faire taire les activistes, elles sont utilisées par des gouvernements et des grandes entreprises dans de nombreux pays du monde contre les activistes qui défendent l’environnement et les droits humains.
Le savais-tu ? La diffamation consiste à accuser publiquement une personne ou un organisme de faits non prouvés dans le but de nuire à sa réputation. C’est un acte punissable par la loi.
Union européenne, les journalistes qui ont dénoncé le projet Pegasus récompensé·e·s
Le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été décerné au Forbidden Stories Consortium (auquel Amnesty International a apporté sa participation technique) pour le Projet Pegasus qui a révélé un système de ciblage systématique, au moyen de logiciels de surveillance, des activistes des droits humains, des journalistes et des avocat·e·s.
Le harcèlement, les manœuvres d’intimidation et les attaques visant les journalistes, en particulier celles et ceux qui travaillent sur des questions sensibles telles que la corruption, les violations des droits et la gestion de la pandémie, sont devenus encore plus courants partout dans le monde. Dans toute l’Union européenne, la surveillance, les poursuites pour diffamation et les dispositions restreignant ou réprimant pénalement l’expression d’opinions sont de plus en plus utilisées pour intimider et bâillonner les voix critiques.
Turquie, les 19 étudiant·e·s LGBTI+ acquitté·e·s
Après 2 ans de procès, les étudiant·e·s de l’université METU dont Melike Balkan et Özgür Gür ont été acquitté·e·s le 8 octobre. Melike et Özgür avaient été brutalement arrêté·e·s par la police pour avoir pacifiquement manifesté pour les droits des personnes LGBTI et risquaient jusqu’à trois ans de prison pour « rassemblement illégal ». Vous avez été nombreux et nombreuses à utiliser les cartes-actions d’Amnesty International Belgique francophone pour signer une pétition demandant leur libération et envoyer des messages de soutien à ces étudiants.
Partout dans le monde, des sympathisant·e·s d’Amnesty International ont écrit des milliers de lettres et cartes en leur faveur, pendant la campagne Écrire pour les droits entre 2020 et 2021.Ta signature a du pouvoir !
Allemagne, deux femmes transgenres au Parlement
Fin septembre, Tessa Ganserer (Les Verts) et Nyke Slawik (Les Verts) sont devenues les premières femmes transgenres à être élues au Bundestag, la chambre basse du Parlement fédéral allemand, l’équivalent de la Chambre des représentants en Belgique.
C’est une grande avancée pour les membres de la communauté LGBTI+ et pour une plus grande représentation des personne transgenres.
Wallonie, plus de 1000 personnes demandent une meilleure transparence sur la vente d’armes
Amnesty International, la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD), la Ligue des droits humains (LDH) et Vredesactie se réjouissent d’avoir atteint l’objectif fixé par le dépôt d’une pétition auprès du Parlement de Wallonie concernant le manque de transparence de la Région wallonne en matière d’octroi de licences d’exportation d’armes.
1000 signatures étaient nécessaires pour pouvoir être auditionné par le Parlement sur le sujet choisi et attirer l’attention sur le manque total de transparence dans la vente d’armes par la Wallonie à des pays comme l’Arabie saoudite qui les utilise dans la guerre au Yémen et commettent de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire.
Le savais-tu ? L’Arabie saoudite et le Yémen sont des pays de la péninsule arabique, au Moyen-Orient. Le Yémen est en proie à une guerre civile depuis des années qui, avec l’arrêt des exportations internationales de nourriture vers le pays, ont conduit la majorité de la population à la famine. L’Arabie saoudite et d’autres pays organisent des frappes aériennes et ont envoyé des militaires sur place.
Belgique, 15 000 signatures pour le respect des droits des résident·e·s de maisons de repos
Le 11 octobre, des personnes, membres de 11 organisations, ont rencontré la ministre de la Santé du gouvernement wallon, Christie Morreale, à qui elles ont remis les plus de 15 000 signatures d’une pétition demandant que soient prises au plus vite les mesures pour garantir le respect des droits humains des personnes résidant en maisons de repos et en maisons de repos et de soins (MR/MRS).
Pour en savoir plus sur la campagne sur les droits des aîné·e·s
Belgique, 15 000 signatures pour des mesures ambitieuses à la COP26
À gauche, Zakia Khattabi, ministre fédérale du climat. À droite, Olivia Fleuvy, chargée de campagnes chez Amnesty International Belgique francophone.
Vous étiez nombreux et nombreuses à vous engager pour le climat, le 8 octobre avec l’action #WakeUpForClimate menée dans des centaines d’écoles et le 10 octobre à la marche pour le climat à Bruxelles.
En parallèle, 15 000 personnes ont signé une pétition lancée par Amnesty International demandant à ce que la Belgique prenne de grandes mesures pour protéger le climat lors de la COP26. Les signatures ont été remises en octobre à Zakia Khattabi, ministre fédérale du climat, par Amnesty International.
Le savais-tu ? La COP 26 est la 26e Conférence des Parties de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques. Elle vise à organiser une réponse commune internationale au dérèglement climatique. Elle aura lieu du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow, au Royaume-Uni.
Nations unies, reconnaissance du droit à un environnement sain
Le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations (ONU) unies a adopté le 8 octobre 2021, une résolution reconnaissant comme droit humain le fait de bénéficier d’un environnement sûr, propre et sain.
Cette résolution reconnaît que le droit à un environnement sain est profondément lié aux droits humains. La dégradation de l’environnement prive des personnes de leurs droits. Elle va aussi permettre à l’ONU d’inciter plus facilement les États à améliorer et multiplier les mesures pour réduire la pollution et préserver l’environnement.
Égypte, près de 100 femmes prêtent serment comme juges
Le 19 octobre, près de 100 femmes ont prêté serment sur la Constitution égyptienne, devenant ainsi les premières femmes juges à siéger au Conseil d’Etat égyptien, l’un des plus hauts organes judiciaires du pays.
C’est un beau pas en avant dans un pays où les discriminations contre les femmes sont nombreuses. Le mois dernier, le président al-Sissi avait nommé 433 hommes et 0 femme procureurs.
Belgique, le crime de lèse-majesté est inconstitutionnel
Connais-tu Valtonyc ? Josep Miquel Arenas Beltran, alias Valtonyc, est un rappeur espagnol. Il a été condamné pour « injure à la Couronne d’Espagne » ainsi que pour « apologie du terrorisme » en 2017 en Espagne et a fui vers la Belgique en 2018. L’Espagne a émis un mandat d’arrêt européen contre lui, c’est-à-dire que le pays demande à tous les États de l’Union européenne d’arrêter Valtonyc s’il est présent sur leur sol.
Cependant, si le motif d’un mandat d’arrêt européen est un crime non punissable dans la loi belge, il ne peut être appliqué par les autorités belges. La Chambre des mises en accusation de Gand avait donc demandé à la Cour constitutionnelle belge si le crime de lèse-majesté, qui apparaît dans une loi du 6 avril 1847, était toujours valable en Belgique. Aux vues des évolutions du droit belge, et notamment de l’adoption de la Convention européenne des droits de l’homme, la Cour constitutionnelle a jugé que le crime de lèse-majesté allait à l’encontre de la liberté d’expression et protégeait trop le roi par rapport à une autre personne. Il est donc inconstitutionnel et ne peut être puni. Valtonyc, qui avait été soutenu par Amnesty International Belgique francophone, ne va donc pas être extradé vers l’Espagne.
Ali al-Nimr est libre après avoir été condamné à mort en Arabie saoudite
Condamné à mort pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement lorsqu’il avait 17 ans, Ali al-Nimr vient d’être libéré après que sa peine de mort ait été annulée et transformée en une peine de prison.
Il avait été arrêté pour avoir participé à des émeutes et condamné à la peine de mort en 2014 à l’issue d’un procès inéquitable et après avoir été torturé pour obtenir des « aveux ».
Il avait reçu le soutien d’un grand nombre d’activistes et sympathisant·e·s d’Amnesty International et d’autres ONG luttant contre la peine de mort.
Toutes ces victoires montrent que certaines mobilisations fonctionnent et que notre combat porte ses fruits.
Ensemble, continuons à nous mobiliser !