ISRAËL - TERRITOIRES PALESTINIENS OCCUPÉS : Un avocat et défenseur des droits humains libéré
Cette photographie est sous licence Creative Common
Le 30 septembre, Salah Hammouri, avocat travaillant pour une ONG de défense des droits humains et de prisonniers, a été libéré de la prison de Ketziot, dans le sud d’Israël.
Il a passé plus d’un an en détention sans inculpation ni jugement. Plus précisément, il a subi 378 jours de détention administrative.
En Israël, la détention administrative est une procédure qui permet de détenir des personnes sans que les accusations portées contre elles ne soient rendues publiques et sans jugement sur ces accusations. La détention peut être renouvelée un nombre illimité de fois pour des périodes successives de maximum six mois. Cela signifie concrètement qu’on peut mettre en prison une personne sans procès et sans qu’elle sache quand elle sortira.
Depuis l’arrestation de Salah Hammouri à son domicile le 23 août 2017, les autorités judiciaires israéliennes ont renouvelé la détention à deux reprises, à chaque fois pour quatre mois supplémentaires, une fois le 5 mars et une fois le 27 juin 2017.
D’après l’ONG Addameer, la libération fait suite à une décision de non-renouvellement de sa détention.
Salah Hammouri, qui est rentré chez lui, s’est confié à Amnesty et a adressé le message de remerciement suivant :
« Malgré ma privation de liberté, j’étais sûr que la mobilisation pour mon cas prendrait de l’ampleur. J’étais certain que des personnes qui me soutiennent dans le monde entier se mobiliseraient à nouveau pour dénoncer l’injustice et la détention arbitraire et demander ma libération. »
Il a ajouté : « Cela représentait un véritable espoir pour moi, pour ma famille, pour ma femme et mon fils que je n’ai pas vus depuis plus d’un an. Je vous remercie tous du fond du cœur. Je tiens à vous dire que je serai digne du soutien que vous m’apportez et que je continuerai de combattre l’injustice que nous subissons. Notre liberté n’est pas à vendre, même si nous la payons parfois très cher. Le peuple palestinien, comme tous les autres, devrait vivre librement. Le fait que vous ne comptiez pas abandonner me donne, ainsi qu’à d’autres, énormément de force pour poursuivre notre lutte contre l’occupation. Le soutien et la mobilisation doivent se poursuivre jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont mes collègues d’Addameer Ayman Nasser et Khalida Jarrar, pour lesquels Amnesty International continue de faire campagne. »
ÉTATS-UNIS : Washington devient le 20ème État à abolir la peine de mort
Le 11 octobre, la Cour suprême de l’État de Washington a annoncé que la peine de mort était inconstitutionnelle.
« La Cour a estimé que l’utilisation de la peine de mort est arbitraire et entachée de préjugés raciaux, et que ce châtiment est donc invalide. La peine capitale est la forme la plus absolue de déni des droits humains, elle n’a pas d’effet dissuasif en matière de criminalité et elle n’améliore en rien la sécurité publique. Il faut y mettre un terme une bonne fois pour toutes » a déclaré Kristina Roth, responsable du programme Justice pénale au sein d’Amnesty International États-Unis.
NB : La Cour suprême de l’État de Washington ne doit pas être confondue avec la Cour Suprême des États-Unis située au coeur de la capitale, Washington, dans le District de Colombia.
MALAISIE : Le gouvernement a annoncé l’abolition de la peine de mort
Le 10 octobre, le gouvernement malaisien a annoncé qu’il prévoyait d’abolir la peine de mort pour tous les crimes. Un projet de loi en ce sens devait être débattu lors de la prochaine session parlementaire, qui débutait le 15 octobre.
« Cette annonce est une avancée majeure pour tous ceux qui militent en faveur de l’abolition de la peine capitale en Malaisie. La Malaisie doit maintenant rejoindre les 106 pays qui ont tourné le dos définitivement à ce châtiment des plus cruels, inhumains et dégradants – le monde la regarde », a déclaré Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International.
ETATS-UNIS : L’accord avec le Mexique semble peu probable
Selon des sources diplomatiques, les négociations visant à reconnaître au Mexique le statut de « pays tiers sûr » ont été abandonnées.
Ces dernières semaines, Amnesty International a reçu des informations de la part de journalistes qui avaient interrogé des sources diplomatiques. Selon ces dernières, l’accord visant à reconnaître au Mexique le statut de « pays sûr » n’était plus sur la table des négociations entre le Mexique et les États-Unis.
Cet accord aurait empêché tous les demandeurs d’asile qui transitent par le Mexique de solliciter une protection auprès des États-Unis, et les aurait obligés à rester au Mexique, pays dangereux et sous-équipé.
VIÊT NAM : Une blogueuse et militante pour les droits humains libérée
La blogueuse et militante des droits humains vietnamienne, Mẹ Nam (Mère Champignon), vient d’être libérée et d’arriver en exil au Texas. Cette bonne nouvelle est un véritable soulagement après deux ans derrière les barreaux.
Elle militait en faveur des droits humains et contre l’injustice depuis plus de 10 ans. Mère de deux enfants, elle a été harcelée, arrêtée et interrogée à maintes reprises en raison de ses activités pacifiques et a été empêchée de se rendre à l’étranger.
Le 10 octobre 2016 elle a été arrêtée, puis détenue en secret jusqu’au 20 juin 2017.
Le 29 juin 2017, elle a été condamnée à 10 ans de prison pour « diffusion de propagande contre la République socialiste du Viêt-Nam ».
CHILI : Des mesures de protection accordées à une avocate en danger
Karina Riquelme, défenseure des droits humains et avocate chilienne, n’est plus considérée comme menacée de manière imminente. La Cour suprême du Chili a ordonné des mesures de protection pour cette femme le 25 septembre 2018.
Les 9 et 10 juillet, Karina Riquelme avait été surveillée et intimidée par des hommes qui ont plus tard été identifiés comme étant des agents des services de renseignement de la police.
Le 14 septembre, la Cour d’appel de Temuco a refusé la mise en place de protection pour Karina Riquelme.
Le 25 septembre, la Cour suprême a finalement renversé la décision de la Cour d’appel. Cette Cour a estimé que les services de renseignement de la police chilienne devaient adopter des mesures afin d’empêcher que se reproduisent des actes pouvant menacer la sécurité individuelle et le libre exercice de la profession d’avocat.
Amnesty International continuera de surveiller la situation de Karina Riquelme et remercie toutes les personnes qui ont soutenu l’avocate en danger.