Pologne : les militantes ayant affiché une auréole arc-en-ciel ont été relaxées
Les trois militantes des droits humains en Pologne, qui étaient poursuivies pour « offense à des croyances religieuses » parce qu’elles avaient distribué des affiches représentant la Vierge Marie avec une auréole aux couleurs du drapeau LGBTI, ont été relaxées, c’est-à-dire jugées non coupables.
« Ces trois femmes ont été jugées uniquement pour leur militantisme pacifique, au titre de chefs d’inculpation qui n’auraient jamais dû être retenus. Elles encouraient jusqu’à deux ans de prison pour avoir simplement défendu les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) dans un climat de haine et de discrimination en Pologne », a déclaré Catrinel Motoc, responsable du travail de campagne au sein du Bureau régional d’Amnesty International pour l’Europe.
Le fait de distribuer des affiches représentant la Vierge Marie avec une auréole aux couleurs de l’arc-en-ciel ne doit pas être considéré comme une infraction. Leur relaxe était donc la réponse adéquate.
La relaxe de ces courageuses militantes des droits humains montre que ces poursuites, absurdes et infondées, n’étaient rien de plus qu’une tentative d’intimidation de la part des autorités polonaises. Amnesty International demande à ces dernières de cesser d’utiliser le système judiciaire pour cibler et harceler des défenseurs des droits humains en raison de leur militantisme.
Belgique : nouvelle suspension de licences d’armes pour l’Arabie saoudite
La Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD), la Ligue des Droits Humains (LDH) et Vredesactie, soutenues par la section belge francophone d’Amnesty International (AIBF), se réjouissent de la nouvelle suspension par le Conseil d’État de quatre licences d’exportation d’armes délivrées par la Région wallonne à destination de la Garde nationale saoudienne.
Le savais- tu ? Pays voisin du Yémen, l’Arabie saoudite est aux commandes d’une coalition militaire qui soutient le gouvernement yéménite dans la guerre qu’il mène depuis 2014 contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran chiite, grand rival régional du royaume saoudien sunnite.
Ces licences, qui avaient été suspendues par le Conseil d’État en mars 2020 et en août 2020, avaient été retirées en novembre dernier par le Ministre-président wallon, Elio Di Rupo, qui les a ensuite réautorisées après consultation de la Commission d’avis.
Cet entêtement à vouloir octroyer des licences d’armes à destination de l’Arabie saoudite indique au minimum une erreur manifeste d’appréciation de la part du gouvernement wallon. Il est en effet très clair que des armes et des munitions wallonnes sont bien utilisées par la Garde nationale saoudienne au Yémen, comme l’indique le dernier rapport de Vredesactie.
Suite à cette nouvelle décision du Conseil d’État, qui a suspendu, puis annulé la délivrance de licences similaires à destination de l’Arabie saoudite à plusieurs reprises au cours des dernières années, la CNAPD, la LDH, Vredesactie et AIBF considèrent que la Région wallonne doit maintenant cesser son soutien au Royaume saoudien.
« Malgré les constats de violation du droit international humanitaire et les différentes résolutions et recommandations émises par plusieurs instances, au premier rang desquelles le Parlement fédéral belge et le Parlement européen, la Wallonie a jusqu’ici continué d’alimenter en armes les parties impliquées dans la guerre au Yémen ou susceptibles de l’être. Nous appelons la Région wallonne et son Ministre-président à enfin respecter leurs obligations découlant du droit international et du droit wallon, et à mettre un terme à cette cécité volontaire vis-à-vis des agissements de l’Arabie saoudite et des atrocités commises au Yémen », concluent les organisations.
Belgique : remise de 50000 signatures pour la lutte contre le viol
Ce sont plus de 50 000 signatures qui ont été récoltées pour la pétition demandant au gouvernement belge d’agir contre les violences sexuelles en Belgique. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier, Amnesty International a remis vos signatures au premier ministre belge Alexander De Croo.
Afrique du Sud : un pas vers la justice
Le 8 mars dernier, les services de police sud-africains se sont engagés à enquêter sur l’évolution et le développement de l’affaire Popi et Bongeka, du nom de deux jeunes étudiantes sauvagement assassinées un vendredi soir de mai 2017.
Pour rappel, il y a 3 ans, ces deux jeunes femmes s’apprêtant à sortir, ont hélé un taxi-minibus. Depuis, on n’a plus eu de nouvelles de ces deux brillantes étudiantes. À l’issue de recherches désespérées dans les hôpitaux et les postes de police, la vérité a fini par éclater. Popi et Bongeka avaient été abattues puis abandonnées sur le bord d’une route. Elles ont peut-être aussi été violées.
Deux hommes ont été arrêtés en lien avec les meurtres, mais ont été libérés faute de preuves. Les rapports d’expertise médicolégale n’ont jamais été rendus publics et les familles de Popi et Bongeka pensent que l’enquête de la police a été entachée d’erreurs, en raison de la corruption et d’un manque de volonté.
Cette avancée vers la justice est une lueur d’espoir pour les familles !
États-Unis : la journaliste Andrea Sahouri relaxée
Mercredi 10 mars, un jury de la ville de Polk, dans l’Owa, a déclaré Andrea Sahouri, journaliste au Des Moines Register, qui avait été arrêtée lors d’une manifestation du mouvement Black Lives Matter en 2020 pour avoir simplement fait son travail, non coupable des accusations de « refus de se disperser » et d’« interférence avec des actions officielles ». Le procureur avait insisté pour qu’elle soit jugée pour ces deux simples délits mineurs, pour lesquels elle encourait une amende, une peine de 30 jours de prison, ou les deux.
Les journalistes doivent pouvoir couvrir les manifestations sans crainte de représailles. Le droit des médias de faire leur travail est essentiel pour l’exercice des droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique.
« De toute évidence, le jury a vu ces accusations telles qu’elles étaient – complètement ridicules. Cette affaire n’aurait jamais dû aller jusqu’au procès. De même que l’arrestation injustifiée d’Andrea Sahouri s’inscrivait dans un ensemble de violations systématiques commises par la police, la décision des procureurs du comté de Polk de la juger pour ces accusations fait partie des pratiques récurrentes portant atteinte aux droits humains au sein du système judiciaire des États-Unis. »
« Le jury a fait ce qu’il fallait en défendant la liberté de la presse et une démocratie juste. Je lui suis reconnaissante, et je le suis envers les personnes qui m’ont soutenue aux quatre coins du monde », a déclaré Andrea Sahouri.
Japon : la décision judiciaire sur le mariage est une avancée vers l’égalité
Le 17 mars 2021, un tribunal de district au Japon, a estimé que la non-reconnaissance par le gouvernement du mariage entre personnes de même sexe était contraire à la Constitution. C’est la toute première décision judiciaire portant sur l’égalité devant le mariage au Japon.
Le tribunal a précisé que le gouvernement japonais agissait de manière discriminatoire et inconstitutionnelle en n’autorisant pas les couples de personnes de même sexe à se marier. Cette décision est une grande avancée pour ces couples qui réclamaient l’égalité des droits, et peut établir un précédent majeur dans des dossiers similaires déposés par d’autres couples homosexuels dans le pays.
Le Japon est à la traîne s’agissant de remplir ses obligations de respecter et de protéger les droits fondamentaux des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI). Un projet de loi favorisant la « compréhension » des personnes LGBTI, sur la table depuis des années, n’a toujours pas été adopté. Le gouvernement doit cesser de remettre à plus tard et entreprendre un examen approfondi de toutes les lois, politiques et pratiques concernées afin d’éradiquer la discrimination que les couples homosexuels subissent dans tous les domaines de la vie !
Sri Lanka : une résolution de l’ONU marque un tournant important pour la justice
La nouvelle résolution adoptée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur le Sri Lanka, mardi 23 mars, est une grande avancée et ravive l’espoir de justice pour les victimes de la guerre civile qui a déchiré le pays pendant 30 ans.
Cette résolution renforce la surveillance internationale de la situation des droits humains au Sri Lanka et donne mandat (le pouvoir) au Conseil des droits de l’homme pour recueillir, regrouper et conserver des éléments en vue de futurs procès, et faire des recommandations à la communauté internationale sur les mesures à prendre pour garantir justice et respect de l’obligation de rendre des comptes.
La résolution a été adoptée compte tenu de ce que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a décrit comme des « obstacles insurmontables à l’accès des victimes à la justice » au niveau national et « l’incapacité et le manque de volonté » des autorités à poursuivre et sanctionner les responsables de crimes au regard du droit international.
Un universitaire libéré !
Maati Monjib, un universitaire et défenseur des droits humains marocain, a été libéré de prison le 24 mars dernier. Il avait été injustement condamné le 27 janvier pour ses liens avec une ONG défendant la liberté de la presse et sans avoir bénéficié des garanties judiciaires nécessaires. Il avait entamé une grève de la faim et était très affaibli.
Libération d’Ahmad Al-Daydamoun en Égypte !
En Égypte, de nombreux membres du personnel soignant qui ont osé s’exprimer publiquement ont fait l’objet d’arrestations, de poursuites judiciaires et de sanctions.
C’était notamment le cas d’Ahmad Al-Daydamoun, dentiste en Égypte, qui a finalement retrouvé sa famille après 18 mois de détention arbitraire pour avoir exprimé des préoccupations en matière de sécurité pendant la pandémie du COVID-19 et critiqué les mauvaises conditions de travail du personnel de santé.
Ahmad faisait partie des nombreux soignants, détenus de manière arbitraire en Égypte, pour lesquels Amnesty International avait lancé une pétition pour faire pression sur les autorités égyptiennes et demander leur libération.
En février dernier, deux médecins, Hany Bakr et Ahmad Sabra, arrêtés en 2020 pour avoir critiqué la gestion de la pandémie par le gouvernement sur les réseaux sociaux, ont été libérés.
La libération d’Ahmad est une nouvelle victoire pour les droits des soignants persécutés en pleine pandémie mondiale, merci !