Mexique : relocalisation de la communauté d’El Bosque
Plus d’un an après avoir été déplacée par une montée des eaux dramatique, la communauté côtière d’El Bosque, originaire d’un village de l’État de Tabasco au sud-est du Mexique, a enfin été relogée en juin 2025. Grâce à la reconnaissance officielle du changement climatique comme cause du déplacement et à la mobilisation d’organisations comme Amnesty International, Conexiones Climáticas, Nuestro Futuro ou Greenpeace Mexique, la majorité des membres de cette communauté ont pu retrouver un toit et obtenir des maisons neuves. Un progrès important pour la justice climatique, même si des incertitudes demeurent pour les pêcheurs et pêcheuses non enregistré·e·s. La lutte continue donc pour garantir une relocalisation juste et digne à toutes les personnes concernées.
États-Unis : Mahmoud Khalil a été libéré
Mahmoud Khalil, étudiant palestinien et ancien élève de l’université Columbia aux États-Unis, a été libéré sous caution, le 20 juin 2025, après avoir passé 104 jours en détention dans un centre de l’immigration à Jena, dans l’État de Louisiane des États-Unis. Son arrestation, le 8 mars, a eu lieu dans le cadre d’une vague de répression, ciblant les manifestant·e·s pro-palestinien·ne·s sur les campus américains, organisée par le gouvernement de Donald Trump afin de réprimer la solidarité avec le peuple palestinien et à instrumentaliser le système migratoire.
Détenteur d’une carte verte, sans accusation criminelle ni risque de fuite, la cour fédérale a jugé la détention de Mahmoud Khalil non justifiée et anticonstitutionnelle, bafouant ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. La cour fédérale a donc ordonné aux services de l’immigration de le libérer.
À sa sortie du centre de détention, Mahmoud Khalil a pu embrasser sa femme, Noor Abdalla, et rencontrer son fils, Deen, né en son absence. Soutenu par de nombreuses organisations, notamment l’American Civil Liberties Union et Amnesty International, ainsi que par la députée Alexandria Ocasio‑Cortez, Mahmoud Khalil a réaffirmé son engagement pour la défense des droits des personnes palestiniennes et de la liberté d’expression étudiante, appelant à la vigilance contre les dérives autoritaires de la politique migratoire américaine.
Norvège : une loi historique introduit la notion de consentement explicite dans la définition pénale du viol
Le 6 juin 2025, le Parlement norvégien a adopté un projet d’amendement visant à introduire la notion de consentement explicite dans la définition pénale du viol. Désormais, la loi affirme clairement qu’une réaction de sidération ne constitue jamais un consentement, et que la passivité ne peut être interprétée comme un consentement. Avec ce texte, la Norvège rejoint ainsi d’autres pays européens qui ont aussi introduit la notion d’un consentement sexuel explicite dans leur législation sur le viol.
Cette victoire est aussi celle des survivant·e·s qui, parfois au péril de leur bien-être, ont brisé le silence pour faire évoluer la loi. Amnesty International salue une décision historique qui renforce les droits des victimes.
Hongrie : une Pride historique malgré l’adoption d’une loi anti-Pride
En avril 2025, la Hongrie a adopté une loi discriminatoire visant à interdire notamment des marches des fiertés et d’autres manifestations en faveur de l’égalité des droits pour les personnes LGBTI+.
120 000 signatures collectées par Amnesty International dans 73 pays (dont 16 000 en Belgique) ont été remises à la police de Budapest trois jours avant la Pride de Budapest pour exiger le respect du droit de manifester sans peur lors de la Pride.
Malgré l’interdiction, la 30e Pride de Budapest a rassemblé 200 000 participant·e·s, un record historique en Hongrie, et s’est déroulée sans violences !
Plus de 200 délégué·e·s d’Amnesty International, venu·e·s de 17 sections de l’organisation (notamment de Belgique) et la secrétaire générale Agnès Calllamard ont marché en solidarité avec la population hongroise qui participait à la Pride.
Agnès Callamard a déclaré à cette occasion : « La tentative d’interdiction de la marche des fiertés de Budapest montre jusqu’à quelles extrémités les autorités hongroises sont prêtes à aller pour tenter de faire reculer les droits fondamentaux. Mais elle montre également jusqu’où nous pouvons aller lorsque nous nous unissons pour résister ! ».
La mobilisation massive contre la loi anti-Pride a non seulement réussi à empêché l’interdiction de la Pride par un dirigeant autocratique, mais elle a aussi certainement contribué à créer un élan qui a permis à des centaines de milliers de personnes de crier à un dirigeant qui utilise des pratiques autocratiques pour se maintenir au pouvoir, que ces pratiques devaient cesser !