Allemagne et Syrie, condamnation pour crimes contre l’humanité
En janvier, un tribunal en Allemagne, a condamné Anwar Raslan, ancien responsable des services de renseignement syriens, à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité, notamment torture, meurtre et viol de personnes détenues dans la « Branche 251 », un centre tristement célèbre de détention, géré par le renseignement militaire à Damas.
Ce jugement est une victoire historique qui permet d’entendre la voix des dizaines de milliers de victimes de détention illégale, de torture et de violences sexuelles, ainsi que la voix des familles de personnes qui sont mortes dans les prisons et les centres de détention en Syrie, en raison des traitements infligés par les forces de sécurité syriennes pendant plus d’une décennie.
« Cette décision n’aurait pas pu aboutir sans les personnes qui ont osé raconter leur histoire, les acteurs et actrices de la société civile syrienne, et les organisations de défense des droits humains et d’assistance judiciaire, qui ont fait preuve d’une ténacité sans faille au fil des ans en vue d’obtenir justice, vérité et réparations. » a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe du programme régional Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.
Pologne, trois militantes LGBTI jugées non-coupables
Les trois militantes qui avaient été accusées en Pologne d’« atteinte aux croyances religieuses » pour avoir distribué des affiches de la Vierge Marie avec un halo arc-en-ciel rappelant le drapeau LGBTI (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes) ont été déclarées non-coupables en janvier. L’État polonais avait fait appel de cette décision mais la Cour d’Appel a maintenu ce verdict. Elles ne seront donc plus inquiétées dans cette affaire. Elles risquaient deux ans de prison.
Plus de 250 000 personnes s’étaient mobilisées pour demander à ce que les charges qui pesaient contre elles soient abandonnées.
Malgré ce jugement positif, il est important de continuer à se mobiliser pour défendre les droits des personnes LGBTI en Pologne car le climat d’homophobie dans le pays s’aggrave avec une augmentation des crimes haineux, la création de « zones libres de personnes LGBTI » par les conseils locaux et des tentatives d’interdire les marches des fiertés.
Union européenne, vers la restriction de la publicité intrusive basée sur le suivi
Le projet de loi relatif aux services numériques est une proposition de loi de la Commission européenne, soumise au Parlement européen et au Conseil européen le 15 décembre 2020.
Amnesty International a publiquement fait campagne et milité pour que cette loi comporte une interdiction visant la publicité intrusive basée sur le suivi afin de réduire le pouvoir des plateformes des géants de la technologie et de veiller à ce que les entreprises s’acquittent de leurs obligations s’agissant de respecter les principes relatifs aux droits humains.
Lors du vote de la Loi relative aux services numériques, le 19 janvier 2022, le Parlement européen a adopté des amendements interdisant la publicité intrusive basée sur le suivi. Cela représente une garantie importante en matière de respect des droits humains.
« Avec ce vote, les parlementaires européen·ne·s contribuent à avancer vers un environnement numérique plus respectueux de nos droits à la vie privée et à la liberté d’expression, et de notre droit de ne pas être exposé·e à des discriminations. » a indiqué Claudia Prettner, conseillère juridique et politique à Amnesty Tech.
Amnesty International lance une application pour l’apprentissage des droits humains
À l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, le 24 janvier, Amnesty International a lancé Rights Arcade (salle de jeux dédiée aux droits), une application de jeu gratuite qui vise à éduquer la prochaine génération de défenseur·e·s des droits humains au sujet de droits tels que la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique. Ce jeu est pour l’instant disponible uniquement en anglais, chinois simplifié, thaïlandais et coréen, mais d’autres langues seront bientôt disponibles. Pour l’installer sur ton smartphone, il suffit de chercher « Rights Arcade » dans Google Play Store ou Apple Store et de cliquer sur « Obtenir ».
Les joueuses et les joueurs entament un périple centré sur les droits humains à travers l’expérience vécue de trois personnes réelles : Ahmed Kabir Kishor, un dessinateur humoristique injustement inculpé au titre de la Loi sur la sécurité numérique au Bangladesh ; Zhang Zhan, une journaliste citoyenne condamnée à quatre ans de prison pour avoir rendu compte de la situation du COVID-19 en Chine ; et Panusaya Sithijirawattanakul, dit Rung, étudiante militante visée par plus de 25 chefs d’inculpation pour avoir manifesté en Thaïlande.
Le joueur ou la joueuse se met dans la peau d’un des trois personnages principaux, vit diverses expériences, et prend des décisions en fonction de sa propre compréhension des droits humains et de son analyse de la façon dont les concepts relatifs à ces droits s’appliquent dans la vie quotidienne.
À toi de jouer !
Cameroun, Fomusoh Ivo Feh est libre
Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob, trois étudiants camerounais, condamnés en 2016 à 10 ans d’emprisonnement pour avoir partagé par SMS une blague faisant référence à Boko Haram, ont été libérés en janvier.
Des centaines de milliers de personnes s’étaient mobilisées dans le monde entier, y compris en Belgique, pour exiger qu’ils soient libérés. Leur libération est donc un grand soulagement.
« Savoir qu’ils ont été libérés et qu’ils ont enfin pu retrouver leur famille après sept longues années derrière les barreaux nous remplit de joie » a déclaré Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.
Égypte, Rami Shaath est libre
Après plus de 900 jours passés en prison, sans procès, le militant égypto-palestinien Ramy Shaath a finalement été libéré début janvier. Il a rejoint la France où il a retrouvé sa famille.
Ramy Shaath est un militant politique, qui a contribué à la fondation de divers mouvements politiques laïques en Égypte. Accusé d’appartenance à un groupe terroriste, de diffusion de fausses informations et de tentative de renverser le régime, Ramy Shaath a vu sa détention provisoire prolongée plus de 30 fois fois en deux ans et demi. Il a été libéré le 8 janvier 2022 mais a dû renoncer à sa citoyenneté égyptienne.
Iran, Atena Daemi est libre
© Private - Atena dans les bras de son père le jour de sa libération.
Atena Daemi a passé cinq ans en prison pour avoir milité contre la peine de mort en Iran. En 2016, en appel, elle avait été condamnée à sept ans de prison. Elle a finalement été libérée le 24 janvier et a pu retrouver ses proches.
Un grand merci pour votre soutien ! Nous avons recueilli près de 3000 cartes-action demandant la libération d’Atena venant des écoles de toute la Belgique francophone. Nous les avions fait parvenir à l’ambassade d’Iran à Bruxelles.