Irlande du Nord : jour historique pour les couples homosexuels
Rappelle-toi ! En juillet 2019, nous te faisions part d’une bonne nouvelle : un projet historique portant sur l’avortement et le mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord avait été adopté par le Parlement du Royaume-Uni à l’issue de la dernière étape de la procédure législative.
Ce projet se concrétise enfin, car depuis le 13 janvier 2020, les couples homosexuels peuvent déposer un dossier de mariage auprès du Bureau d’état-civil général pour l’Irlande du Nord. Les premiers mariages devraient être célébrés à partir du 10 février.
Patrick Corrigan, directeur d’Amnesty International Irlande du Nord, qui a joué un rôle de chef de file dans la campagne ayant abouti à ce résultat, a déclaré : « C’est un jour historique pour l’égalité et les droits humains en Irlande du Nord. Depuis trop longtemps, les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles et transgenres (LGBT+) y sont traités comme des citoyens de seconde zone. C’est donc un moment incroyable pour les couples homosexuels, qui peuvent enfin se marier et voir leur relation reconnue à égalité ».
Bangladesh : les enfants rohingyas obtiennent l’accès à l’éducation
Fin janvier, une bonne nouvelle est tombée : le gouvernement du Bangladesh a annoncé qu’il offrirait aux enfants réfugiés rohingyas des programmes d’enseignement et de formation professionnelle, deux ans et demi après avoir été contraints de fuir les crimes contre l’humanité au Myanmar.
Jusqu’à maintenant, le gouvernement du Bangladesh avait résisté aux appels en faveur de l’accès à l’éducation des enfants réfugiés rohingyas, limitant les possibilités d’apprentissage à quelques rares centres d’enseignement temporaires dispersés à travers les camps de réfugiés. Les quelques enfants qui avaient réussi à obtenir un accès à des établissements d’enseignement secondaire ont été expulsés sur ordres du gouvernement.
Depuis lors, le gouvernement bangladais a ressenti le besoin de préserver les espoirs d’avenir des enfants réfugiés rohingyas en leur donnant accès à des programmes d’éducation et de formation professionnelle conformément à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE), traité contraignant que le Bangladesh a signé et ratifié.
Pour en savoir plus : Bangladesh, une génération perdue d’enfants rohingyas
Nations unies : décision historique en faveur des personnes déplacées en raison du changement climatique
En février 2016, Ioane Teitiota, un homme originaire des Kiribati, un État insulaire situé dans l’océan Pacifique, a assigné le gouvernement néo-zélandais devant le Comité des droits de l’homme des Nations unies. Pourquoi ? Parce que les autorités néo-zélandaises ont rejeté sa demande d’asile qu’il avait déposée en tant que « réfugié climatique » et l’ont expulsé vers les Kiribati en septembre 2015.
Pourtant, les îles du Pacifique seront les premiers pays impactés par les problèmes de migration dus au changement climatique. L’altitude des terres dans les États insulaires tels que les Kiribati et Tuvalu ne dépasse pas un ou deux mètres au-dessus du niveau de la mer. La population dans ces États est actuellement exposée à de graves conséquences du changement climatique, y compris avec un accès restreint à des terres habitables, à l’eau douce et potable et aux activités de subsistance. Les gouvernements doivent être conscients de cette dangereuse réalité et du danger imminent que représente le réchauffement de la planète pour la vie et les moyens de subsistance des peuples du Pacifique.
Début janvier, le Comité des droits de l’homme de l’ONU chargé de la protection des droits humains a rendu une décision historique concernant les personnes déplacées en raison du changement climatique ! Si le Comité a estimé que l’expulsion d’Ioane Teitiota n’a pas été illégale parce qu’il n’y avait pas de danger immédiat pour sa vie aux Kiribati, il a cependant reconnu que le changement climatique représentait une grave menace pour le droit à la vie et que les décideurs devaient tenir compte de cela lors de l’examen des recours contestant une ordonnance d’expulsion. Cette décision indique qu’un État violera ses obligations au titre des droits humains s’il renvoie une personne dans un pays où, en raison de la crise climatique, sa vie est menacée ou si elle risque d’y subir un traitement cruel, inhumain ou dégradant. Ainsi, la décision du Comité incite à penser que les prochains recours pourraient aboutir s’il existe des éléments prouvant que « les effets du changement climatique dans les pays d’origine risquent d’exposer les personnes à des violations de leurs droits ».
Tous les États sont tenus, au titre des droits humains, de protéger les personnes contre les effets néfastes de la crise climatique, y compris en ce qui concerne les déplacements. Il est donc absolument nécessaire que des mesures soient prises de toute urgence pour que la hausse des températures soit la plus faible possible et qu’elle ne dépasse pas 1,5°C.
Le message est donc clair : « il ne faut pas attendre que les États insulaires de l’océan Pacifique soient sous les eaux pour actionner les obligations en matière de protection du droit à la vie », a déclaré Kate Schuetze, chargée de recherche sur le Pacifique à Amnesty International.
Reconnaissance sur le continent américain des Principes d’Abidjan relatifs au droit à l’éducation
Fin janvier, les Principes d’Abidjan ont été reconnus comme une précieuse source d’interprétation, par le Rapporteur spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), un des organismes de protection des droits humains de l’Organisation des États américains (OEA).
Mais qui est le Rapporteur spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux (REDESCE) ?
Le REDESCE soutient la Commission dans l’accomplissement de son mandat de promotion et de protection des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux sur le continent américain. Le Rapporteur a notamment pour mission de compiler des informations sur la situation des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux et de fournir des avis d’experts.
Dans le cadre de ses missions, le Rapporteur spécial a donc reconnu, en ce début d’année, les Principes d’Abidjan sur le droit à l’éducation comme une « précieuse source d’interprétation spécialisée » pour les États.
Les Principes d’Abidjan sont, depuis 2019, le nouveau point de référence pour comprendre le droit à l’éducation et éclairer les politiques en la matière. Ils décomposent et compilent les obligations existantes qui incombent aux États au titre du droit international relatif aux droits humains de fournir un enseignement public de qualité et de réglementer la participation du secteur privé à l’éducation.
Cette reconnaissance repose sur une reconnaissance mondiale des Principes d’Abidjan sur le droit à l’éducation par d’autres institutions telles que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies ou encore par le Forum de Paris pour la paix. Ces reconnaissances illustrent la volonté internationale de réaliser le droit à une éducation de qualité pour toutes et tous.
Pour en savoir plus : Présentation des Principes d’Abidjan sur le droit à l’éducation