Égypte, Patrick Zaki a été libéré
Patrick Zaki est enfin sorti de prison le 7 décembre 2021 !
Patrick Zaki est chercheur spécialisé dans les questions de genre à l’Initiative égyptienne pour les droits de l’individu (EIPR) et étudiant de troisième cycle en Italie. Il avait été arrêté à l’aéroport du Caire en février 2020. Selon son avocat, Patrick Zaki avait été interrogé pendant 17 heures, les yeux bandés et les mains menottées, par des membres de l’Agence nationale de sécurité égyptienne, tout d’abord à l’aéroport, puis dans un lieu tenu secret géré par l’Agence à Mansoura.
Il a été interrogé sur son travail de défense des droits humains et sur le but de son séjour en Italie. Au cours de cet interrogatoire, il a été fréquemment menacé, frappé à l’estomac et dans le dos, et soumis à des décharges électriques. Il a été emprisonné pendant presque 2 ans pour « diffusion de fausses informations » et d’ « incitation à manifester ». Amnesty International s’est mobilisée pour faire pression sur les autorités égyptiennes pour obtenir sa libération car il était détenu uniquement en raison de son travail en faveur des droits humains et des opinions qu’il a exprimées sur les réseaux sociaux.
Allemagne, Irak, un homme de l’État islamique reconnu coupable de génocide de la minorité yézidie
Le 30 novembre 2021, dans le cadre du premier procès au monde concernant le génocide dont ont été victimes les Yézidis en Irak, le tribunal régional supérieur de Francfort, en Allemagne, a reconnu Taha Al J. coupable de génocide et de crimes contre l’humanité. C’est la première fois qu’un ancien membre du groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique (EI) est déclaré coupable de génocide.
Le contexte : le 3 août 2014, l’État islamique a lancé une offensive contre la région de Sinjar, dans le nord de l’Irak, et s’est livré à des massacres de grande ampleur contre la population civile, notamment des tueries, des violences sexuelles, des actes de torture et la réduction en esclavage. Plus de 5 000 personnes ont été tuées et plus de 400 000 déplacées de leurs foyers. À ce jour, plus de 2 800 personnes yézidies (femmes et enfants) sont toujours retenues captives par l’État islamique ou sont portées disparues.
L’accusé Taha Al J. a été reconnu coupable de génocide pour avoir acheté une femme yézidie et sa fillette de cinq ans comme esclaves en 2015. Le tribunal régional supérieur de Francfort a déclaré que Taha Al J., en tant que membre de l’EI, a acheté deux femmes et les a réduites en esclavage dans l’intention d’éliminer la minorité religieuse yézidie. Il est responsable de la mort de la fillette.
Ce procès est historique car il s’agit du premier procès fondé sur le principe de la compétence universelle pour des crimes de droit international commis à l’étranger (c’est-à-dire que le droit international autorise tout État à poursuivre des personnes responsables de crimes contre l’humanité car ils sont une atteinte à l’humanité dans son ensemble, et non juste aux droits des victimes) par un auteur qui n’est pas un citoyen allemand et qui a été extradé en Allemagne sur la base d’un mandat d’arrêt international.
Union européenne, les droits des enfants des couples homoparentaux
Les enfants de couples homoparentaux ont le droit à une vie familiale normale et de voire reconnaître le lien de filiation avec leurs deux parents, pour qu’ils et elles puissent séjourner librement sur tout le territoire de l’Union européenne. C’est ce qu’un jugement de la Cour de Justice de l’Union européenne a reconnu le 14 décembre dernier. Ce jugement historique s’applique aux 27 États membres de l’Union européenne.
L’affaire jugée concernait un enfant de nationalité bulgare né en Espagne dont l’acte de naissance établi par l’Espagne désignait comme ses parents deux femmes mais qui n’arrivait pas à obtenir de carte d’identité ou de passeport de la part de la Bulgarie car ce pays ne reconnaît pas les unions homosexuelles. À la suite de ce jugement, la Bulgarie (l’État dont il a la nationalité) est donc obligé de lui délivrer une carte d’identité ou un passeport, sans l’obliger à demander l’établissement préalable d’un acte de naissance par ses autorités nationales, qui n’auraient pas reconnu ses deux liens de filiation.
Chili, légalisation du mariage pour tous
Le 7 décembre dernier, le Parlement chilien a adopté un projet de loi visant à légaliser le mariage des couples homosexuels. Cet été, le Président chilien Sebastian Piñera, en avait fait une priorité de son gouvernement.
C’est une grande avancée pour les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) au Chili.
Iran, Amnesty lance un site pour permettre un meilleur accès à l’information
Le 10 décembre, pour la Journée internationale des droits humains, Amnesty International a lancé un site internet en langue persane pour améliorer l’accès à des informations sur les violations des droits humains en Iran.
Ce site offre une vue d’ensemble sur les appels d’Amnesty International pour plus de justice, d’égalité et de liberté dans le monde, ainsi que sur la recherche et les déclarations de l’organisation sur l’Iran. Ce site arrive à un moment de grande crise des droits humains en Iran, avec des centaines d’individus en attente de leur exécution après des procès injustes et des milliers de personnes persécutées ou détenues arbitrairement.
Belgique, 69 000 personnes contre les violences sexuelles
De gauche à droite, Wies De Graeve, directeur d’Amnesty International Vlaanderen, Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique francophone, Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’Égalité des genres, et Dominique Deshayes, présidente d’Amnesty International Belgique francophone et coordinatrice Droits des Femmes.
Le 10 décembre, pour la Journée internationale des droits humains, Amnesty International a remis à la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité, Sarah Schlitz, une pétition signée par 69 000 personnes en Belgique demandant aux autorités d’agir contre le viol et les violences sexuelles.
Au même moment, plusieurs activistes d’Amnesty se trouvaient devant la Tour des finances, où se situe le cabinet de la secrétaire d’État, avec des panneaux rappelant que les violences sexuelles constituent une violation des droits humains. Ils ont également déployé une bannière appelant la Belgique à mettre fin à ces violences. Enfin, des autocollants ont été disposés sur les marches menant à la Tour des finances avec le message : « step up against sexual violence ».