Les bonnes nouvelles d’avril

Hongrie, le peuple hongrois rejette le référendum anti-LGBTI

Depuis son accession, en 2010, au poste de premier ministre en Hongrie, Viktor Orban a mis en place dans le pays une politique hostile aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (LGBTI). Dernièrement, en juin 2021, une loi scandaleuse a été adoptée en Hongrie : elle interdit l’enseignement et la publicité des relations consenties entre personnes du même sexe ou l’affirmation du genre auprès de mineur·e·s. À la suite de la mise en place de cette loi, la Commission européenne a lancé une procédure d’infraction contre le Hongrie en raison de l’aspect discriminatoire de celle-ci. Le référendum organisé par le gouvernement a eu lieu le 3 avril 2022 et a été invalidé car seulement 44 % des votant·e·s ont exprimé un vote valide (en choisissant Oui ou Non aux quatre questions posées), tandis que 20 % (près de 1,6 million de personnes) ont voté nul.

Ce référendum était la réponse donnée par le gouvernement à l’ouverture, par la Commission européenne, d’une procédure d’infraction contre la Hongrie en raison des dispositions discriminatoires de ce texte et de l’obligation de faire figurer un avertissement dans un livre pour enfants abordant des thèmes LGBTI.

Le résultat du référendum a confirmé que le peuple hongrois ne soutient pas la politique d’exclusion et de haine d’Orban. Mais les droits des personnes LGBTI restent menacés en Hongrie, nous devons donc continuons à nous battre pour le respect de ces droits dans ce pays !

Belgique, Oxfamnesty 2022 Discrimina’non !

Le 20 avril dernier, c’était la 18e édition de la Journée Oxfamnesty  ! Cette année, le thème principal était la discrimination sous toutes ses formes. Oxfamnesty a réuni près de 250 jeunes militant·e·s des groupes-écoles d’Amnesty International et des Jeunes Magasins-Oxfam en Belgique francophone afin de renforcer leur capacité d’action, tout en créant un espace d’échange pédagogique.

Il·elle·s ont pu se rencontrer, échanger, se former et agir sur des thématiques diverses liées aux discriminations qui structurent encore fortement nos sociétés. Ils ont participé à des ateliers interactifs portant sur la grossophobie, le racisme, l’homophobie, l’âgisme, le sexisme, le profilage ethnique, la pauvrophobie...Tant de sujets essentiels à aborder !

Au travers d’activités animées par différent·e·s artistes et organisations partenaires comme Le Monde selon les femmes, Plan International Belgique, ATD Quart Monde, Magma, la compagnie théâtrale T’OP ! ou encore le rappeur Grégory Monfort, il·elle·s ont pu explorer et approfondir ensemble le thème des discriminations, et apprendre à mieux les combattre.

Cette édition s’est clôturée avec la remise du « Prix Amnesty Jeunes des droits humains  » récompensant une personnalité ou un groupe de personnes âgées de 35 ans maximum, vivant en Belgique et étant reconnu·e par les jeunes militant·e·s de l’organisation pour la qualité de son action en faveur des droits humains. Pour découvrir qui a reçu ce prix, lis la prochaine bonne nouvelle !

Belgique, Maïté Meeus lauréate du Prix Amnesty Jeunes des droits humains 2022

C’est Maïté Meeus, la fondatrice de la page Instagram « Balance ton bar », qui recueille et publie anonymement les témoignages des victimes d’agressions sexuelles dans les bars de Bruxelles qui a reçu le Prix le 20 avril dernier !

Avec #BalanceTonBar, Maïté a voulu libérer la parole des victimes d’agressions sexuelles et leur montrer qu’elles n’étaient pas seules. L’impact a été immense et a contribué à attirer l’attention sur ce fléau qui n’en finit pas de s’abattre sur notre société. En la désignant comme lauréate du Prix Amnesty Jeunes des droits humains, les militant·es des groupes écoles Amnesty ont voulu récompenser son combat dont il·elle·s reconnaissent l’importance capitale.

Corée du Sud, la Cour suprême a annulé les condamnations de deux soldats incarcérés pour avoir eu des relations homosexuelles consenties

C’est une victoire pour la lutte des droits des personnes LGBTI en Corée du Sud, la Cour suprême a annulé le 21 avril les deux condamnations de soldats incarcérés en 2017 pour avoir eu des relations homosexuelles consenties alors qu’ils n’étaient pas en service.

La Cour s’est appuyée sur l’article 92-6 du Code pénal militaire pour justifier l’annulation de la condamnation. Cet article sanctionne les relations sexuelles entre hommes consentants au sein de l’armée d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison au titre de la clause sur les « actes indécents  ». La Cour a estimé que si des actes homosexuels avaient eu lieu en dehors de la base, pendant que les soldats n’étaient pas en service et par consentement mutuel, l’article de loi ne s’appliquait pas. Elle a ajouté que la criminalisation de ces actes bafoue excessivement le droit des soldats à l’autonomie sexuelle et les prive de leurs droits à la non-discrimination, à l’égalité et à la dignité, ainsi que de leur droit de rechercher le bonheur que garantit la Constitution.

Cette décision annule également les propres précédents de la Cour suprême qui avait confirmé les condamnations pour des actes sexuels entre hommes consentants, sans examiner si ces actes avaient eu lieu pendant leur service ou en dehors, et s’ils étaient mutuellement consentis. Nous demandons à présent au gouvernement sud-coréen d’abroger immédiatement l’article 92-6 du Code militaire national.

Etats-Unis, Steven Donziger est libre !

La condamnation à six mois de détention prononcée contre Steven Donziger, défenseur des droits humains et de l’environnement, a pris fin le 25 avril 2022. Il a enfin retrouvé sa liberté après presque 1 000 jours de détention arbitraire, dont 45 jours de prison et plus de 900 jours d’assignation à résidence. Il n’aurait jamais dû être détenu, pas un seul jour, car il est clair depuis le début de la procédure intentée contre lui qu’il a fait l’objet de représailles en raison de son travail de défense des droits humains qui l’a amené à dévoiler les agissements des entreprises.

Sa libération met en lumière la nécessité d’agir contre les poursuites-bâillons. Les poursuites stratégiques contre la mobilisation publique ou « poursuites-bâillons » (désignées par l’acronyme anglais « SLAPP ») sont des procédures judiciaires qui sont intentées ou dont la menace est agitée pour réduire au silence ou intimider des personnes. Les poursuites-bâillons prennent souvent pour cible des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains, des organisations de la société civile, des militant·e·s ou des universitaires. Ces procédures ont généralement pour but d’intimider les personnes qu’elles visent, de les exténuer et d’épuiser leurs ressources financières et psychologiques. Combattre ces actions en justice peut coûter très cher. De plus, ces manœuvres juridiques réussissent souvent à détourner l’attention des dommages environnementaux ou des atteintes aux droits humains en jeu vers l’action en diffamation elle-même.

À présent, le gouvernement américain doit appliquer pleinement la décision du Groupe de travail de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la détention arbitraire et doit promulguer rapidement des lois contre les poursuites-bâillons !

Soudan, Magai Matiop Ngong est libre !

Le 29 juillet 2020, la Cour d’appel a annulé la condamnation à mort prononcée contre Magai Matiop Ngong, au motif qu’il était mineur en 2017, au moment des faits qui lui étaient reprochés. Il a été libéré ce mois-ci !

Il avait 15 ans quand il a été condamné à mort par pendaison le 14 novembre 2017, après avoir été déclaré coupable d’un homicide, dont il affirme qu’il s’agissait d’un accident. Sa condamnation et son maintien dans le quartier des condamné·e·s à mort alors qu’il était mineur constituent une violation claire des obligations auxquelles le Soudan du Sud est tenu en vertu de son droit national et du droit international relatif aux droits humains.

Il était un cas du Marathon des lettres Écrire pour les droits d’Amnesty en 2019, 27 853 mercis à vous qui avez signé et écrit ! Preuve ici qu’ensemble, on peut faire bouger les choses ! Mais le combat n’est pas fini, Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances et interpelle les autorités soudanaises à respecter le droit à la vie, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Les Nations unies demande une justification aux États utilisant leur droit de veto

Le 26 avril, l’Assemblée des Nations unies a adopté par consensus une résolution obligeant les membres permanents du Conseil de sécurité a justifier tout veto. Visant donc directement les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, seuls détenteurs du droit de veto.

Cette idée avait été avancé il y a deux ans et demi, elle fut relancée par la guerre en Ukraine. La Russie utilisant son droit de veto pour bloquer une potentielle intervention du Conseil de sécurité.

Près d’une centaine de pays ont coparrainé ce texte y comprit les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne. La Russie et la Chine n’étaient pas partisan du projet. Le but de cette réforme est de « faire payer un prix politique plus élevé » aux membres permanents lorsqu’ils l’utiliseront. Nous tenons à te rappeler que les résolutions de l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes à proprement parler. Les membres permanents peuvent toujours imposer leur veto sans se justifier. L’idée est de mettre une pression politique sur les cinq membres permanents pour se sentir obligé de s’expliquer.

Cette résolution promut le rôle des Nations unies dans les questions de sécurité et de conflits ainsi que le multilatéralisme international, c’est-à-dire le fait que les États travaillent ensemble et collaborent. Cette démarche est une avancée en politique internationale.

L’Indonésie adopte un projet de loi historique sur les violences sexuelles

On célèbre ce mois-ci une bonne nouvelle pour les droits des femmes en Indonésie. Le parlement indonésien a adopté un projet de loi visant à lutter contre les violences sexuelles et à fournir aux victimes un cadre juridique leur permettant d’obtenir justice. Dans un pays encore très conservateur, ce nouveau projet de loi représente une avancée importante !

Le projet de loi prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à 12 ans pour les crimes d’abus sexuels physiques, dans le cadre ou en dehors du mariage, et 15 ans pour l’exploitation sexuelle. Il prévoit aussi des peines de neuf ans de prison pour le mariage forcé, qui comprend le mariage d’enfants et le mariage entre les violeurs et leurs victimes. Enfin, il stipule qu’un tribunal doit obliger les abuseurs condamnés à payer une restitution, et les autorités à fournir des conseil aux victimes.

Ce projet de loi est une réelle avancée pour les droits des femmes indonésiennes !

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