BELGIQUE - La détention d’enfants migrants suspendue
Le 4 avril, le Conseil d’État a décidé de suspendre l’arrêté royal relatif aux régime et règles de fonctionnement du centre fermé pour familles avec enfants. Concrètement, cette décision a entraîné la suspension temporaire de la détention des enfants migrants en Belgique.
Le Conseil a justifié sa décision notamment par les nuisances sonores dues à la proximité de l’aéroport auxquelles sont exposés les enfants enfermés.
Dans les faits, ceci veut dire que la Belgique ne peut pour le moment plus enfermer d’enfants en centre fermé.
Fin avril, le gouvernement a cependant fait savoir qu’il comptait « résoudre » ce problème en isolant mieux les résidences. L’intention d’enfermer des familles, dont des enfants, serait donc toujours bien là.
Le gouvernement doit mettre définitivement fin à la détention des enfants, et inscrire une interdiction inconditionnelle de la détention des enfants dans la loi !
Situation à suivre...
SOUDAN - Respecter enfin les droits des citoyens
Le 11 avril, après des mois de manifestations dans les rues, le président soudanais Omar el Béchir a été destitué par l’armée, dans le cadre d’un coup d’État militaire. Sa destitution met fin à 30 ans d’un régime profondément répressif.
« En cette journée historique pour le Soudan, le monde doit avant tout reconnaître le courage, la créativité et la vaillance dont fait preuve le peuple soudanais en se mobilisant pour ses droits. Les événements du 11 avril devraient également servir d’avertissement pour les dirigeants du monde qui pensent pouvoir priver les populations de leurs droits fondamentaux sans en subir les conséquences », a expliqué Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International.
Cependant, des mesures d’urgence ont été annoncées par les autorités militaires, et sont relativement inquiétantes. Il faut veiller à ce qu’elles ne servent pas à restreindre les droits des citoyens. Les autorités doivent procéder à un transfert pacifique du pouvoir, mettre fin aux violences meurtrières et à la répression, et respecter les droits à la liberté d’expression et de réunion.
Enfin, Omar el Béchir, ainsi que les autres auteurs de violations de droits humains, doivent rendre des comptes aux niveaux national et international pour tous les crimes commis durant les trois dernières décennies.
CORÉE DU SUD - Une haute juridiction ordonne une réforme de la législation sur l’avortement
Mi-avril, la Cour constitutionnelle sud-coréenne a ordonné au gouvernement de dépénaliser l’avortement dans le pays, et de réformer sa législation très restrictive en la matière, avant la fin de 2020.
Cette décision représente une immense avancée pour les droits fondamentaux des femmes et des filles en Corée du Sud, qui devront être pleinement respectés à l’avenir. Auparavant, elles étaient soumises à la discrimination et à la stigmatisation, et contraintes à recourir à des avortements clandestins dangereux.
Le gouvernement doit maintenant procéder à la réforme du Code pénal, et garantir l’accès à des services d’interruption de grossesse sûrs et légaux.
PEINE DE MORT DANS LE MONDE - Une baisse notable du nombre d’exécutions
Le 10 avril, Amnesty International a publié son nouveau rapport mondial sur la peine de mort qui porte sur l’année 2018.
On y apprend que le nombre d’exécutions recensées à travers le monde a chuté de près d’un tiers l’an dernier, atteignant le chiffre le plus faible enregistré depuis au moins une décennie.
Les statistiques figurant dans ce rapport portent sur les exécutions dont Amnesty International a eu connaissance partout dans le monde sauf en Chine, où les chiffres continuent d’être classés secret d’État, mais l’on pense que les exécutions s’y comptent par milliers.
Globalement, les statistiques pour l’année 2018 montrent que la peine de mort est résolument en recul, et que des mesures concrètes sont prises partout dans le monde pour mettre fin à ce châtiment cruel et inhumain. Une hausse du nombre des exécutions a tout de même été enregistrée dans plusieurs pays, notamment au Bélarus, aux États-Unis, au Japon, à Singapour et au Soudan du Sud. La Thaïlande a repris les exécutions, et le Sri Lanka menaçait de faire de même.
« Les bonnes nouvelles pour l’année 2018 sont assombries par les agissements d’un petit nombre d’États malheureusement déterminés à résister à la tendance mondiale », a déclaré Kumi Naidoo.
GUINÉE ÉQUATORIALE - Le président annonce une avancée vers l’abolition de la peine de mort
Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a annoncé le 15 avril qu’il présenterait sous peu au Parlement un projet de loi visant à abolir la peine de mort.
Nous espérons maintenant que le président Teodoro Obiang Nguema va prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour que son annonce soit suivie d’effet. L’abolition de la peine de mort sera un pas vers l’amélioration de la situation des droits humains en Guinée équatoriale, en particulier la protection du droit à la vie.
Nous souhaitons également que cette annonce positive ouvre la voie à d’autres mesures positives en faveur de la protection des libertés d’expression, d’opinion, d’association et de réunion et du respect des obligations de ce pays à l’égard des droits humains.
MADAGASCAR - Un journaliste relaxé près de deux ans après son arrestation
Le 2 avril, le journaliste d’investigation Fernand Cello a été relaxé par la Cour d’appel de Fianarantsoa à Madagascar, près de deux ans après avoir été arrêté pour des motifs liés à ses activités professionnelles et à la suite d’accusations forgées de toutes pièces.
Il avait été arrêté le 5 mai 2017 et maintenu en détention provisoire pendant plus de quatre mois. Déclaré coupable du vol d’un chéquier le 26 septembre 2017, il avait été condamné le même jour à deux ans d’emprisonnement avec sursis et à une lourde amende.
Ce jugement représente un pas important vers la reconnaissance de la liberté de la presse à Madagascar, où les journalistes pratiquent souvent l’autocensure par peur des représailles.
Amnesty International appelle l’État malgache à aller plus loin en modifiant la législation relative à la cybercriminalité et aux communications, qui limite la liberté de la presse en érigeant en infraction la diffamation, l’outrage et l’insulte ou en prévoyant de lourdes amendes pour les personnes déclarées coupables de ces infractions en raison de leur travail journalistique, notamment dans la presse écrite, l’audiovisuel et les médias électroniques.
BELGIQUE - La loi créant un Institut national des droits humains enfin adoptée
Amnesty International se réjouit de l’adoption le 25 avril par le Parlement fédéral de la loi créant un Institut fédéral pour la protection et la promotion des droits humains. Un tel institut doit mener à une meilleure promotion et protection des droits humains en Belgique.
L’Institut ne serait, dans un premier temps, compétent que pour les matières fédérales, excluant de fait les matières communautaires et régionales qui ont un impact sur les droits humains. Pour que l’Institut puisse intervenir sur l’ensemble des questions en relation avec la protection des droits fondamentaux, un accord de coopération entre le fédéral et les entités fédérées est en effet nécessaire.
« Nous regrettons que cette loi soit arrivée si tardivement, de sorte que l’agenda politique ne permet plus de passer un accord de coopération avec les entités fédérées avant la fin de la législature. Néanmoins, cette loi constitue une première étape », a déclaré Philippe Hensmans, Directeur général de la section belge francophone d’Amnesty International.
Nous attendons donc avec impatience les prochaines étapes !