Les bonnes nouvelles de l’été

Que de bonnes nouvelles cet été ! La libération de deux anti-esclavagistes en Mauritanie, le départ de Chine de Liu Xia, l’acquittement d’un rappeur en Turquie, mais aussi l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso et l’annulation de la peine de mort de Noura Hussein au Soudan ! Ces avancées montrent que ton soutien n’est pas inutile et qu’il est nécessaire de continuer à défendre les droits humains partout dans le monde.

MAURITANIE : Deux anti-esclavagistes libérés

Moussa Biram et Abdallahi Mattalah appartiennent tous deux à l’organisation anti-esclavagiste Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA). Cette organisation lutte de façon pacifique pour promouvoir l’égalité parmi les communautés culturelles et dénoncer le système esclavagiste qui perdure en Mauritanie.

Ils ont été pris pour cible, réduits au silence et punis du fait de leur militantisme. Le 18 août 2016, ils ont été condamnés sans preuves par la Cour pénale de Nouakchott pour incitation à des émeutes et à une rébellion violente. Ils sont innocents et n’auraient jamais dû être déclarés coupables.

Après 743 jours de prison, ils sont libres !

Après leur libération, ils ont adressé leurs remerciements aux membres d’Amnesty International :

« À vous membres d’Amnesty International, merci pour votre soutien, vos messages de solidarité et votre mobilisation pendant ces deux années de détention. Votre soutien m’a fait sentir que nous ne sommes pas seuls dans notre lutte pour la justice en Mauritanie », Abdallahi Mattalah.

« Je voudrais exprimer ma gratitude à chacun des membres d’Amnesty, merci pour votre travail extraordinaire pour la libération des activistes anti-esclavagistes en Mauritanie. Merci de votre combat contre l’injustice, nous sommes fiers de votre travail  », Moussa Biram.

CHINE : Liu Xia est libre et arrivée à Berlin

Depuis que son époux, Liu Xiaobo, avait été annoncé comme Prix Nobel de la Paix, le 8 octobre 2010, Liu Xia était en résidence surveillée illégale.

Elle a enfin été autorisée à quitter la Chine pour se rendre en Allemagne, le 10 juillet 2018, après près de huit ans d’assignation illégale à domicile. Elle a été libérée trois jours avant le premier anniversaire de la mort de son mari, Liu Xiaobo.

Aujourd’hui sa santé est préoccupante. Quant à sa famille restée en Chine, elle continue d’être harcelée. Une pression constante que le gouvernement pourrait utiliser pour faire taire Liu Xia.

CAMBODGE : Tep Vanny est libre

Depuis 10 ans, Tep Vanny défend les habitants de son quartier dans la capitale du Cambodge. Ils sont expulsés de chez eux pour laisser place à de nouveaux immeubles. Elle a été harcelée, agressée et arrêtée par les autorités cambodgiennes. Finalement elle s’est retrouvée en prison. Les tribunaux, marionnettes du gouvernement, l’avaient déclarée coupable de « violences intentionnelles avec circonstances aggravantes  ». Le gouvernement cambodgien souhaitait faire de Tep Vanny un exemple pour ceux et celles critiquant le régime.

Tep Vanny a enfin été libérée le 20 août 2018. Les autorités doivent maintenant lui permettre de reprendre son militantisme sans craindre de nouvelles représailles.

Amnesty remercie toute les personnes qui ont soutenu Tep Vanny, qui était une prisonnière d’opinion, détenue uniquement en raison de son travail pacifique en faveur des droits humains.

TURQUIE : Un rappeur acquitté par le tribunal d’Istanbul

Sercan İpekcioğlu, plus connu sous son nom de scène Ezhel, est un rappeur turc arrêté par la police le 23 mai pour avoir « incité publiquement à la consommation du stupéfiants  » dans les paroles de ses chansons, ses clips musicaux et ses publications sur les réseaux sociaux. Il a été incarcéré le jour même dans la prison de Maltepe à Istanbul.

Suite à cette détention arbitraire, les sympathisants d’Ezhel ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux en demandant la libération du chanteur via le hashtag #FreeEzhel.

Les éléments prouvant son intention d’adopter un comportement illicite étaient insuffisants. Un tribunal d’Istanbul a ordonné sa libération immédiate le 19 juin dernier. Cette décision raisonne comme une avancée majeure en Turquie.

Ezhel a tenu à remercier Amnesty International et ses sympathisants pour avoir mené campagne en faveur de son acquittement : « Nous sommes unis. Merci pour votre solidarité et vos actions ».

• Le sais-tu ?
La liberté d’expression est de plus en plus restreinte en Turquie depuis la proclamation de l’état d’urgence en juillet 2016. Or, c’est un droit humain protégé par l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), deux instruments auxquels la Turquie est partie.

BURKINA FASO : Abolition de la peine de mort, une victoire de plus pour les droits humains

Avancée non négligeable au Burkina Faso, le Parlement a adopté un nouveau Code pénal abolissant la peine de mort en droit. Si le pays avait aboli la peine de mort dans la pratique depuis 1988, il est important que cette abolition soit inscrite dans les textes juridiques afin de garantir le respect des droits humains.

Amnesty International est totalement opposée à ce genre de châtiments corporels et ceci quelle que soit la nature du crime. En effet cette sanction viole le droit à la vie proclamé par la Déclaration universelle des droits de l’homme. De plus selon les Nations Unies, rien ne prouve que la peine de mort permette de diminuer la criminalité.
C’est pourquoi durant les 20 dernières années, de nombreux pays d’Afrique tel que le Togo, le Bénin, le Rwanda ou encore le Sénégal, ont aboli la peine de mort pour tous les crimes.

• Le sais-tu ?
Actuellement plus de la moitié des pays du monde, soit 142 pays, ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. La Guinée, la Mongolie et maintenant le Burkina Faso ont rejoint le camp abolitionniste depuis 2017.
Cependant, cette sentence reste largement appliquée dans certains pays tels que la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite ou encore l’Iran. La lutte contre ce châtiment inhumain n’est donc pas encore terminée.

SOUDAN : Noura Hussein évite la peine de mort

Noura Hussein avait toujours rêvé de devenir enseignante. Alors qu’elle n’avait que 16 ans son rêve a pris fin. Son père l’a marié contre son gré à un homme violent qui la violait et la brutalisait.

En état de légitime défense, Noura Hussein a tué son époux. Pour cela elle était condamnée à la peine capitale.

Fin juin, une décision de justice a remplacé la condamnation de Noura à la peine de mort par une peine de cinq ans de prison.

Le Soudan doit maintenant réformer ses lois relatives au mariage précoce, au mariage forcé et au viol conjugal afin que Noura Hussein soit la dernière personne à subir une telle épreuve.

• Le sais-tu ?
Au Soudan, la loi autorise le mariage des enfants à partir de 10 ans.
Or, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant oblige les Etats à «  prendre toutes les mesures efficaces appropriées en vue d’abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants  ».

Qu’est-ce qu’une pratique traditionnelle préjudiciable à la santé des enfants ? L’étude des Nations Unies sur la violence contre les enfants (2006) établit une liste de pratiques traditionnelles néfastes (PTN) qui inclut les mariages forcés ou précoces.

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