Atena Farghadani, jeune artiste et défenseure des droits humains iranienne, a été condamnée à près de treize ans de prison en juin 2015 après qu’un tribunal révolutionnaire l’a déclarée coupable de « rassemblement et collusion en vue de nuire à la sûreté de l’État », de « diffusion de propagande contre le régime », d’« insulte envers les membres du Parlement par le biais de peintures » et d’« outrage au guide suprême ».
Toutes ces charges étaient en relation avec ses activités pacifiques, notamment le fait d’avoir rencontré des proches de prisonniers politiques, critiqué les autorités sur les médias sociaux et fait une caricature faisant la satire de membres du Parlement, qui examinaient des projets de loi visant à restreindre l’accès à la contraception et aux services de planning familial.
Suite à une grande campagne menée notamment par Amnesty International pour faire pression sur les autorités en charge de son affaire, elle a finalement été libérée en mai 2016.
« Si l’heure est à la célébration, il est vital que le monde n’oublie pas qu’Atena Farghadani n’aurait pour commencer jamais dû être emprisonnée et que de nombreuses autres personnes telles qu’elle continuent à languir dans leur cellule ou vivent sous la menace d’une peine de prison pour avoir exercé leurs droits de manière pourtant pacifique. » a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
La libération d’Atena Farghadani survient en effet alors que des dizaines d’autres personnes ont été condamnées à de lourdes peines de prison pour leur militantisme pacifique en faveur des droits humains. Elles incluent Atena Daemi, Omid Alishenas, Saeed Hosseinzadeh et Asou Rostami, tous arrêtés à la même période et condamnés à de longues peines de prison à l’issue de procès manifestement iniques pour des faits similaires à ceux reprochés à Atena Farghadani.
« Les autorités iraniennes doivent cesser de brandir la menace de l’incarcération pour étouffer la nouvelle génération de militants iraniens », a déclaré Magdalena Mughrabi. Elle a ajouté : « Une libération n’est qu’une première étape : les autorités iraniennes doivent aussi réformer le système juridique répressif du pays, qui sert depuis trop longtemps à réprimer l’opposition. Tant que ces lois restent en vigueur, les défenseurs des droits humains et les militants, hommes et femmes, risquent d’être emprisonnés pour avoir simplement exprimé leurs opinions. »