L’histoire d’Atena Daemi
En Iran, depuis 2013, des dizaines de défenseur·e·s des droits humains sont accusé·e·s de menacer la sécurité nationale ou d’offenser l’islam en raison de leur lutte pour le respect des droits humains et contre la peine de mort.
C’est dans ce contexte qu’Atena Daemi a été arrêtée une première fois en octobre 2014. Elle avait notamment distribué des tracts contre la peine de mort et diffusé sur Facebook et Twitter des messages dénonçant les exécutions en Iran. Elle a été détenue à ce moment-là 86 jours sans recours à un avocat uniquement en raison de son activisme contre la peine de mort.
En mai 2015, à la suite d’un procès qui ne s’est pas déroulé de manière équitable et n’a duré que quinze minutes, elle a été condamnée à 14 ans de prison pour avoir « commis de crimes contre la sécurité nationale », « diffuser une propagande contre le régime » et « insulter le fondateur de la République islamique et le guide suprême ».
En appel, en septembre 2016, sa peine a été réduite à sept ans de prison. Elle a été emprisonnée à la prison d’Evin à Téhéran.
En janvier 2018, Atena a été illégalement transférée à la sinistre prison de Shahr-e Rey, située entre Téhéran et Varamin. Les autorités iraniennes ont souvent menacé des prisonnières d’opinion, connues pour leur franc-parler, de les transférer dans cette prison qui est en principe réservée aux femmes coupables d’infractions violentes. Les conditions d’hygiène y sont déplorables, les détenues ne reçoivent pas une alimentation suffisante et boivent de l’eau salée.
Atena a alors entamé une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention inhumaines et cruelles. En mai 2018, elle a finalement pu retourner à la prison d’Evin, mais sa santé s’est sérieusement détériorée, et elle n’avait pas forcément accès à des soins médicaux adéquats.
Sa place n’était pas en prison. Amnesty International s’est donc mobilisée pendant plusieurs années pour dénoncer sa détention et demander sa libération.
Sa libération
Atena Daemi a finalement été libérée le 24 janvier 2022, après cinq ans d’emprisonnement. Elle n’aurait jamais dû passer un seul jour en prison en raison de son militantisme en faveur des droits humains.
© Private - Atena dans les bras de son père le jour de sa libération.
Un grand merci pour votre soutien ! Nous avons recueilli près de 3000 cartes-action demandant la libération d’Atena venant des écoles de toute la Belgique francophone. Nous les avions fait parvenir à l’ambassade d’Iran à Bruxelles.
Sa libération est une belle victoire pour les centaines de milliers de sympathisant·e·s d’Amnesty International qui se sont mobilisé·e·s pour elle en Belgique et dans le monde entier.
On se bat ensemble, on gagne ensemble !