Emprisonnée pour une fausse couche, Belén a été libérée de détention provisoire

En mars 2014, Belén, âgée de 25 ans, se rend à un hôpital en Argentine (à Tucumán, une petite ville au nord du pays), car elle souffre de douleurs à l’estomac.
Dans cet hôpital, le médecin apprend à Belén qu’en fait, elle est enceinte de 22 semaines, ce qu’elle ignorait totalement, mais qu’elle fait une fausse couche.

Plus tard, des infirmières découvrent un foetus dans une salle de bains de l’hôpital, et affirment qu’il s’agit de celui de la jeune femme, sans pour autant apporter une preuve (analyse ADN ou autre) du lien de parenté entre le foetus et Belén.

Il faut savoir qu’en Argentine, l’avortement n’est autorisé par la loi que lorsque la femme enceinte est en danger ou lorsque la grossesse résulte d’un viol. Si la personne qui pratique l’avortement ne remplit pas ces conditions-là, elle risque une peine d’un an à quatre ans de prison.

En se réveillant, Belén découvre des policiers autour de son lit et apprend qu’elle a subi un examen médical sur des parties intimes de son corps, alors qu’elle n’avait pas donné son accord.

Depuis plus de deux ans, elle se trouvait en détention provisoire - dans l’attente de son procès et de l’annulation de sa condamnation.

Le 26 juillet, Amnesty International a remis aux autorités locales une pétition ayant recueilli plus de 120 000 signatures dans le monde entier, leur demandant de libérer Belén.

Le 16 août, un juge argentin a décidé de libérer Belén d’une détention provisoire, mais on attend encore sa décision finale sur la condamnation de la jeune femme à huit ans de prison.

« La libération de Belén est une mesure très positive et une nouvelle très attendue. Il faut maintenant que les charges retenues contre elle soient abandonnées. Belén n’aurait jamais dû être placée derrière les barreaux : faire une fausse couche n’est pas un crime », a déclaré Mariela Belski, directrice exécutive d’Amnesty International Argentine.

Merci à toutes et à tous pour votre soutien !