Bonnes nouvelles de juin

Annulation de licences d’exportation d’armes à l’Arabie saoudite ; libération d’Amaya Coppens, de Tom Ciotkowki et de Oyoub Titiev ; avancées en matière de respect des droits des femmes et des personnes homosexuelles ; Greta Thunberg récompensée par Amnesty International : les bonnes nouvelles jaillissent de tous côtés en ce mois de juin !

France - Acquittement du défenseur Tom Ciotkowski !

Tom Ciotkowki est un jeune défenseur britannique des droits humains qui recensait les violences policières commises contre des migrants, réfugiés et bénévoles qui leur venaient en aide à Calais. Cet homme a été inculpé et traîné devant les tribunaux pour des accusations forgées de toutes pièces.

Heureusement, le 20 juin 2019, journée mondiale des réfugiés, Tom Ciotkowski a été acquitté. Il s’agit d’une grande victoire et cela démontre que la solidarité n’est pas un crime !

« Si c’est un soulagement de voir prendre fin le calvaire de Tom Ciotkowski, n’oublions pas qu’il n’aurait jamais dû être inculpé. Son cas est emblématique des actes de harcèlement, des tentatives d’intimidation et des attaques auxquels la police soumet des défenseurs des droits humains à Calais au motif qu’ils viennent en aide aux migrants et aux réfugiés. Cette affaire reflète aussi, plus généralement, une tendance européenne à criminaliser les actes de solidarité, en vue de décourager d’autres personnes de se mobiliser pour les droits fondamentaux. », a déclaré Nicolas Krameyer, responsable du programme Libertés à Amnesty International France.

« Il est nécessaire de mettre fin au contexte hostile à l’égard des migrants et des personnes qui leur viennent en aide, ainsi que de trouver une véritable solution humaine à cette situation.  » - Tom Ciotkowski

Royaume-Uni - Une bonne nouvelle pour le Yémen !

Le 20 juin 2019, la Cour d’appel du Royaume-Uni a jugé que la décision du gouvernement britannique de continuer d’octroyer des licences d’exportation pour des équipements militaires à destination de l’Arabie saoudite était illégale, se prononçant sur une action en justice intentée par l’ONG Campaign Against the Arms Trade (CAAT), conjointement avec Amnesty International, Human Rights Watch et Rights Watch UK.

Cette décision judiciaire est une bonne nouvelle – et elles sont rares – pour la population du Yémen. En effet, au cours de quatre années d’une guerre dévastatrice, la coalition que dirige l’Arabie Saoudite a tué des milliers de civils au Yémen, détruit des maisons, des écoles et des hôpitaux dans le cadre de frappes aériennes menées sans discernement.

« C’est la première fois qu’un tribunal britannique reconnaît les risques posés par l’exportation massive vers l’Arabie Saoudite d’équipements militaires destinés à être utilisés au Yémen. Nous saluons cette décision, un grand pas en avant pour éviter de nouvelles effusions de sang.  » a déclaré Lucy Claridge, directrice des actions en justice à visée stratégique à Amnesty International.

Belgique - Annulation de plusieurs licences d’exportation d’armes wallonnes

Amnesty International se réjouit de la décision du Conseil d’État le 14 juin 2019 d’annuler plusieurs licences d’exportation d’armes accordées par la Région wallonne en 2017 à destination de l’Arabie saoudite suite au recours introduit par la Ligue des droits humains et la Coordination nationale d’action pour la paix et la démocratie (CNAPD), soutenu par Amnesty International.

La décision du Conseil d’État est une excellente nouvelle, qui prouve une nouvelle fois que, en exportant des armes à Riyad, à la tête d’une coalition responsable de crimes de guerre au Yémen, la Région wallonne ne respecte ni ses obligations internationales ni son propre décret relatif au commerce des armes.

Amnesty International demande à toutes les autorités compétentes d’empêcher les livraisons d’armes et de matériel militaire vers ce pays tant que la situation des droits humains ne s’y sera pas améliorée.

Nicaragua - Amaya Coppens est libre : Merci !

Le 11 juin 2019, Amaya Coppens, jeune étudiante belgo-nicaraguayenne arbitrairement arrêtée et emprisonnée depuis le 10 septembre 2018 au Nicaragua, a été libérée. Des dizaines d’individus qui avaient aussi participé aux manifestations contre le gouvernement de Daniel Ortega ont également été amnistiés, grâce à une loi votée quelques jours auparavant.

« L’activité inaltérable de la famille d’Amaya, conjuguée à l’action de nos militants, de nos groupes locaux, a conduit le régime a plier et à libérer la plupart des personnes emprisonnées injustement. Il reste encore du chemin (notamment la levée de toutes les inculpations), mais Amaya est aujourd’hui parmi sa famille, hors de la cellule sordide où elle était détenue. », a déclaré Philippe Hensmans, directeur général de la section belge francophone d’Amnesty International.

Botswana - La dépénalisation des relations homosexuelles doit inspirer les autres pays africains

La Haute Cour de Gaborone au Botswana a décidé, le 11 juin 2019, de décriminaliser l’homosexualité, c’est-à-dire, les relations consenties entre personnes de même sexe. Cela représente une victoire importante dans la lutte pour l’égalité et la liberté d’aimer qui l’on veut !

« La décision de justice qui a été rendue aujourd’hui adresse un message fort : personne ne doit subir un harcèlement ou une discrimination, ni faire l’objet de poursuites pénales en raison de son orientation sexuelle. Avec cette décision, le Botswana dit « non » à l’intolérance et à la haine, et « oui » à l’espoir et à l’égalité pour toutes les personnes », a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe pour l’Afrique australe à Amnesty International.

Le Botswana est le dernier pays en date, en Afrique, à avoir dépénalisé les relations entre personnes de même sexe. Mais 29 autres pays africains continuent de réprimer pénalement au titre de leur législation les relations homosexuelles, notamment le Kenya, où la loi interdisant les relations sexuelles entre gays a été confirmée en mai 2019 par la Haute Cour du pays.

Russie - La libération conditionnelle d’Oyoub Titiev est une bonne nouvelle mais ne suffit pas à lui rendre justice

Le tribunal municipal de Chali (une ville située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Grozny, la capitale tchétchène) a accordé une libération conditionnelle au défenseur des droits humains Oyoub Titiev. Celui-ci, responsable de l’ONG russe Memorial en Tchétchénie, a passé près d’un an et demi derrière les barreaux, alors que les accusations dont il était victime étaient montées de toutes pièces.

« Les autorités tchétchènes ont abusé sans scrupules du système judiciaire pour condamner un innocent. Aujourd’hui, le tribunal a décidé de corriger au moins partiellement cette injustice flagrante en ordonnant la libération d’Oyoub dans un délai de 10 jours.  », a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International.

« Cependant, pour que la justice soit rendue, il faut que la condamnation d’Oyoub Titiev soit annulée et qu’il ait accès à un recours effectif, notamment afin de bénéficier d’une indemnisation, pour son emprisonnement illégal. Nous appelons en outre les autorités russes à garantir un environnement sûr et favorable pour les défenseurs des droits humains en Tchétchénie et dans le reste de la Russie.  »

Suède - Greta Thunberg et « Fridays for future » récompensés par Amnesty

La militante pour le changement climatique Greta Thunberg et le mouvement de collégiens, de lycéens et d’étudiants Fridays for Future ont été récompensés le 7 juin par le prix Ambassadeur de la conscience 2019 d’Amnesty International.

« Le prix Ambassadeur de la conscience est le prix le plus prestigieux que décerne Amnesty International, à des personnes qui ont fait preuve d’un leadership et d’un courage exceptionnels pour défendre les droits humains. Je ne saurais envisager de meilleurs lauréats cette année que Greta Thunberg et le mouvement de grève pour le climat Fridays for Future », a déclaré Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International.

« La détermination avec laquelle des jeunes militants du monde entier nous mettent au défi de faire face aux réalités de la crise climatique nous donne une leçon d’humilité et est source d’inspiration. Chaque jeune qui prend part au mouvement Fridays for Future incarne ce que signifie le fait d’agir selon sa conscience. Ils nous rappellent que nous sommes plus puissants que nous n’en avons conscience et que nous avons tous un rôle à jouer pour protéger les droits fondamentaux face à la catastrophe climatique.  »

« Cette récompense n’est pas la mienne, c’est celle de chacun. C’est incroyable de sentir toute cette reconnaissance et de savoir que nous nous battons pour une cause qui a un tel impact  », a déclaré quant à elle Greta Thunberg.

« Agir selon sa conscience, c’est se battre pour ce que vous croyez juste. Je pense que c’est le cas de tous ceux qui font partie de ce mouvement, car nous avons le devoir d’œuvrer à améliorer le monde. L’injustice flagrante contre laquelle nous devons tous nous mobiliser est que les populations de l’hémisphère sud sont celles qui sont et seront les plus touchées par le changement climatique, alors qu’elles en sont le moins responsables. »

Hong Kong - Un grand pas vers l’égalité pour les personnes homosexuelles

Le 6 juin 2019, le Tribunal suprême de Hong Kong a jugé que le refus de l’État d’accorder aux couples de même sexe le bénéfice des prestations destinées aux conjoints de salariés était illégal.

« Le jugement unanime rendu le 6 juin est un grand pas vers l’égalité à Hong Kong. Grâce à cette immense victoire, Hong Kong remplit davantage son obligation internationale de respecter, de protéger et de concrétiser les droits des personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle », a déclaré Man-kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong.

« Bien que ce jugement soit très positif du point de vue de la protection des droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) à Hong Kong, il est révoltant que les LGBTI soient encore obligés de saisir la justice pour contraindre les autorités à traiter leur relation comme toutes les autres. L’État doit enfin s’engager à examiner rapidement et de façon approfondie toutes les lois, politiques et pratiques et à mettre fin à toutes les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’intersexuation en adoptant sans délai une législation exhaustive et spécifique. Aucune personne ne devrait subir de discrimination en raison de qui elle est, ni de qui elle aime. »

Grèce - Modification de la loi sur le viol, victoire historique pour les femmes

Le 6 juin 2019, le gouvernement grec a modifié le Code pénal de sorte que le droit national reconnaisse qu’un rapport sexuel sans consentement est un viol.

« C’est une victoire historique, non seulement pour les personnes qui ont fait campagne sans relâche mais aussi pour toutes les femmes de Grèce. La loi nouvellement modifiée reconnaît enfin le simple fait qu’un rapport sexuel sans consentement est un viol et indique sans équivoque que la violence physique n’est pas un élément nécessaire à la constitution du viol », a déclaré Eirini Gaitanou, chargée de campagne à Amnesty International Grèce.

« Il est maintenant temps de donner à toutes les personnes jouant un rôle dans le système judiciaire des orientations claires quant à la manière d’appliquer cette modification pour que les victimes puissent obtenir justice plus facilement. »

« Il est choquant de constater que la Grèce ne sera que le neuvième pays d’Europe à reconnaître qu’un rapport sexuel sans consentement constitue un viol. Néanmoins, le revirement de dernière minute du gouvernement montre que le changement est possible et devrait donner espoir aux personnes qui font campagne en faveur de lois fondées sur le consentement, où qu’elles se trouvent. »

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