Comment est née Amnesty ?
En 1961, un avocat britannique appelé Peter Benenson (en photo ci-dessous) est indigné par l’arrestation et l’emprisonnement de 2 étudiants portugais pour avoir porté un toast à la liberté.
Conscient qu’une protestation à l’ambassade du Portugal en Angleterre aurait peu de poids, il imagine une action plus déterminante : créer un réseau de gens qui bombarderaient le gouvernement portugais de lettres de protestations.
Il lance donc un appel international en faveur des « prisonniers oubliés » en écrivant au journal britannique « The Observer » : le 28 mai 1961, une campagne d’un an est lancée (L’Appel de 1961 pour une amnistie) et marque le début de 50 ans de combats pour les droits humains.
Très peu de temps après, des « délégués nationaux » militant pour cette campagne se créent en France, en Belgique, en Suisse, en Irlande, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Il se réunissent à Luxembourg deux mois plus tard et décident de faire de l’Appel de 1961 un mouvement permanent « pour la défense de la liberté d’opinion et de religion » qui portera le nom d’Amnesty International.
D’ou vient le logo d’Amnesty ?
L’article que Peter Benenson publie dans le journal « The Observer » suscite un nombre incroyable de lettres et d’offres de service. Parmi ces premiers sympathisants, une jeune dessinatrice britannique, Diana Redhouse, propose de créer un emblème pour le mouvement.
Elle dessine donc une bougie entourée de barbelés : elle illustre le vieux proverbe chinois « mieux vaut allumer une bougie que maudire l’obscurité ». À ce jour, le logo n’a pas changé.
Que signifie ce logo ?
Le choix de la bougie et du barbelé n’est pas innocent : ils sont tous les deux des symboles forts. Le barbelé représente l’oppression. La bougie représente la volonté de faire sortir de l’ombre les prisonniers et les personnes en danger et de mettre en lumière les violations de leurs droits. Elle représente aussi la chaleur et l’espoir.
Le 10 décembre, la Journée internationale des droits de l’homme, tu peux allumer ta bougie comme symbole de soutien à toutes les victimes de violations des droits humains partout dans le monde.
Qu’est ce qu’Amnesty ?
Amnesty International est un mouvement mondial indépendant de tout gouvernement, de toute tendance politique, de toute puissance économique et de tout groupement religieux. Il réunit des personnes qui militent pour le respect et la protection des droits humains qui sont reconnus de façon universelle.
Il est géré par un Secrétariat international situé à Londres et dirigé par un Bureau exécutif international composé de plusieurs membres.
Amnesty compte aussi des « sections » nationales dans plus de 50 pays et plus de 10 millions de membres et sympathisants dans plus de 150 pays et territoires. L’organisation peut aussi compter sur le soutien de 7 800 groupes locaux dans plus de 100 pays.
La section belge francophone compte près de 40 000 membres et une soixantaine de groupes locaux répartis dans les communautés française et germanophone. Il existe également une cinquantaine de groupes écoles Amnesty dans les écoles secondaires de Wallonie et de Bruxelles. Le secrétariat national de la section est basé à Bruxelles.
Pour en savoir plus sur le Bureau exécutif international, le Secrétariat international et la Section belge francophone
Quelle est la mission d’Amnesty ?
La mission d’Amnesty International est de promouvoir le respect de tous les droits humains inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Pour mettre cela en pratique, elle réalise des recherches et mène des actions pour prévenir et faire cesser des atteintes graves aux droits civils, politiques, sociaux, culturels et économiques.
Quels sont les grands thèmes défendus par Amnesty ?
Amnesty mène en permanence des campagnes afin de sensibiliser à la fois l’opinion publique et les gouvernements sur des atteintes aux droits humains. Ces campagnes se déroulent sur le long terme (plusieurs années) et sont consacrées en général à des problèmes qui concernent plusieurs pays.
Les thèmes pour lesquels Amnesty milite varient en fonction du pays et des années. La peine de mort, la torture, la liberté d’expression sont ses thèmes les plus anciens. Depuis ces dernières décénnies, d’autres problématiques comme la violence contre les femmes, les orientations sexuelles, les droits des réfugiés et des migrants, les peuples autochtones, la responsabilité des entreprises, ou le contrôle des armes ont émergé.
Comment travaille Amnesty ?
Amnesty réalise un travail de recherche et de campagne : en termes de recherches, ses activités consistent à envoyer des experts s’entretenir avec les victimes, assister à des procès en tant qu’observateur, poser des question à des responsables locaux, lire les médias internationaux et locaux, informer les médias et rédiger des dépliants, affiches, publicités ou lettres d’informations pour faire connaître ses revendications.
En termes d’actions, elle utilise différents moyens pour faire pression sur les gouvernements, les groupes politiques armés, les entreprises et les organisations intergouvernementales. Elle organise des manifestations publiques, des rassemblements silencieux, envoie des lettres, lance des pétitions, coopère avec des groupes étudiants et crée des outils d’éducation aux droits humains.
Amnesty possède une vaste base de données où sont classées des informations sur la situation des droits humains dans plus de 150 pays ainsi que sur les grands domaines de travail d’Amnesty.
Chaque année, Amnesty publie un rapport qui rend compte des atteintes aux droits humains qui ont été commises dans le monde l’année précédent sa sortie. Il détaille aussi toutes les activités que l’organisation a réalisées tout au long de l’année.
Tous les deux mois, Amnesty Belgique Francophone publie une revue appelée « Le fil »qui traite des sujets d’actualité et des problèmes de fonds abordés du point de vue des droits humains. Elle publie également de nombreux articles en réaction à l’actualité.
Comment Amnesty obtient ses informations ?
Au Secrétariat international à Londres, des chercheurs travaillent et enquêtent sur des pays et des thèmes particuliers. Ils partent en mission sur le terrain là où ils parviennent à obtenir des visas. Ils recoupent et vérifient les renseignements qui peuvent venir de prisonniers ou de leurs représentants, des familles ou des victimes d’atteintes aux droits humains, d’avocats, de journalistes, de réfugiés, de diplomates, d’organismes religieux ou d’associations, d’organisations humanitaires ou de défense des droits humains, de journaux et de sites internet.
Qui travaille chez Amnesty ?
Le Secrétariat international de Londres s’occupe de la plupart des recherches, il comprend plusieurs centaines d’employés dont une centaine de chercheurs qui sont chargés de rédiger des rapports sur les situations des droits humains dans le monde.
Dans chaque section nationale, Amnesty a des salariés rémunérés qui constituent le personnel permanent : La section belge francophone d’Amnesty en comprend plus d’une vingtaine. Elle s’appuie également sur des bénévoles, qui s’engagent à aider le personnel permanent sans contrepartie, c’est à dire sans être rémunérés.
Qui est aidé par Amnesty ?
Amnesty tente de protéger et d’améliorer le sort de personnes en danger dont les droits humains sont violés. Ces personnes viennent de tous horizons et de toutes les régions du monde. Elles sont en danger en raison de leurs opinions, de leur identité ou de leurs activités en faveur des droits des autres.
Ils courent un danger d’emprisonnement, de procès inéquitables, de torture, d’enlèvement, de mort et d’autres violations des droits humains internationaux et du droit humanitaire. Cela signifie qu’Amnesty peut défendre des hommes, des femmes, des enfants, des groupes, des prisonniers ou des défenseurs de droits humains.
Amnesty soutient par exemple Sarah Mardini et Seán Binder (en photo ci-dessus), qui sont poursuivis pour avoir aidé des réfugiés sur l’île grecque de Lesbos.
Et les enfants ?
Les enfants et les adolescents ne sont pas oubliés, car souvent, ce sont eux qui se retrouvent au cœur des violations. Amnesty ne leur vient pas en aide en construisant des écoles, des centres d’accueil ou en parrainant des enfants. L’objectif est de mettre fin aux violations dont ils sont l’objet et de faire changer leurs conditions de vie en faisant pression sur les autorités et les personnes responsables. Par exemple, dans le cadre de la campagne « Dignité », Amnesty a demandé aux gouvernements de mettre fin aux bidonvilles dans lesquelles vivaient des milliers d’enfants dans de nombreux pays. Un autre exemple : à l’occasion du 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant en 2019, Amnesty a mené de nombreuses actions en faveur des droits de l’enfant notamment en Belgique.
Pour en savoir plus sur les personnes soutenues par Amnesty Belgique, tu peux cliquer ici et ici.
Quelles sont ses motivations ?
Les personnes qui travaillent et aident Amnesty sont révoltées par les atteintes aux droits humains mais sont animées par l’espoir d’un monde meilleur.
C’est ce qui les motive à organiser toujours plus de campagnes, d’actions et à recruter toujours plus de membres et de sympathisants. Ces personnes savent que plus elles arrivent à toucher de monde, plus le mouvement et son combat sera efficace !
Comment est financé le travail d’Amnesty ?
Amnesty ne reçoit pas ou presque pas d’argent de la part des gouvernements. Pourquoi ? Cela lui permet d’être indépendante, de pouvoir dénoncer des situations dans tous les pays sans pression. Imagine, tes parents te donnent tous les mois 10 euros. Vas-tu te fâcher avec eux ? Peut-être pas, car ils risquent de ne plus te donner ton argent de poche ! C’est un peu le même principe ici.
Amnesty peut vivre grâce aux cotisations et aux dons versés par ses membres et sympathisants, ainsi que par la vente de matériel, comme ses rapports, ses bougies ou ses T-shirts. Des fondations ou entreprises éthiques peuvent aussi faire des dons pour aider Amnesty mais le mouvement international n’accepte pas d’argent des gouvernements.
La section belge, cependant, bénéficie de certaines subventions de la Communauté française, mais pour un montant qui ne peut dépasser 5% de son budget annuel. Il est important de rappeler que le Secrétariat international est financé par les contributions annuelles des sections nationales. Ainsi, la section belge francophone verse chaque année de l’argent au mouvement international.
Le budget international est consacré au travail des chercheurs d’Amnesty, aux permanents qui informent le public, préparent les campagnes et travaillent au développement du mouvement. Les sections nationales consacrent leur budget aux récoltes de fonds, à l’administration, aux campagnes et aux actions.Chaque année, Amnesty est obligée de rendre des comptes sur son fonctionnement : cette obligation est dans son statut.
Son travail est-il efficace ?
Le travail d’Amnesty porte ses fruits dans le monde entier : des prisonniers sont libérés, des condamnations à mort sont réduites en peines de prison, des personnes qui pratiquent la torture sont envoyées devant les tribunaux et des gouvernements acceptent de modifier leurs lois et leurs pratiques. Près de la moitié des Actions urgentes menées en faveur de personnes en danger sont couronnées de succès !
Vérifie par toi-même et va consulter nos "bonnes nouvelles !" sur les personnes en danger
Les campagnes et actions permettent d’améliorer la situation des droits humains sur les plans légal et social et aident les organisations actives sur le terrain : des lois pour une protection accrue des femmes ou instaurant un contrôle du marché des armes voient le jour. On doit à la pression d’Amnesty et d’autres organisations de défense des droits humains l’adoption d’une convention internationale contre la torture en 1987, la création d’une Cour pénale internationale en 2002 et en 2006 la constitution d’un conseil des droits humains sous l’égide de l’ONU.
Tout cela cela montre que les actions menées par les membres et sympathisants d’Amnesty depuis plus de 50 ans peuvent faire changer les choses.
Comment militer près de chez toi ?
Si tu es encore à l’école, que tu es dans le secondaire et que tu veux militer dans ton institution, rejoins ou créé un groupe école !
Tu peux aussi participer à certaines de nos actions sans forcément rejoindre ou créer un groupe-école. Pour retrouver toutes les infos concernant nos actions en cours ou à venir, tu peux cliquer ici ou aller sur : www.amnesty.be/inscriptions
Si tu es étudiant et que tu souhaites t’impliquer au niveau de ton université, rejoins un de nos groupes universitaires actifs ou kots à projets !
Petit lexique :
Membre : Personne qui paye une cotisation annuelle (14,87 euros) et qui reçoit des courriels au sujet des campagnes et des offres de participation à des actions. Elle peut aussi participer de manière bénévole à des activités militantes au niveau local.
Sympathisant : Personne qui fait un don à Amnesty et soutient son action pour la protection des droits humains à travers le monde.
Statut : L’ensemble des textes juridiques qui règlent la situation d’Amnesty, ses droits et ses devoirs.
La Cour pénale internationale : c’est l’organe judiciaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU) chargé de juger les personnes accusées de génocide, de crime de guerre et de crime contre l’humanité. Son siège se trouve à LaHaye, aux Pays Bas.
Quelques liens utiles
– Le site général d’Amnesty International : www.amnesty.org/fr
– Le site général de la section belge francophone d’Amnesty International : www.amnesty.be
– Le site du programme jeunesse de la section belge francophone d’Amnesty International : www.amnesty-jeunes.be
– Le site général de la section belge flamande d’Amnesty International : www.amnesty-international.be