Mexique : libération d’un homme indigène incarcéré à l’issue d’un procès inéquitable

6 janvier 2010

Amnesty International a salué la libération d’un homme indigène mexicain détenu depuis près de dix ans à la suite d’un procès inéquitable pour meurtre.

Ricardo Ucán le jour de sa libération, avec sa femme Donaciana Chan.

Ricardo Ucán Ceca, de l’État du Yucatán, a été libéré le 31 décembre 2009. Il était en prison depuis juin 2000.

Cet homme parle et comprend mal l’espagnol, et ne sait ni lire, ni écrire. Lors de son procès, il n’a pas bénéficié des services d’un interprète et son avocate commise d’office ne l’a pas bien défendu.

Ricardo Ucán a affirmé avoir tiré sur son voisin en situation de légitime défense, mais un tribunal de l’État l’a reconnu coupable de meurtre avec préméditation et condamné à vingt-deux ans de prison.

« La décision du gouvernement mexicain de libérer Ricardo Ucán est une reconnaissance implicite de l’injustice et de la discrimination dont cet homme avait été victime », a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

La Constitution mexicaine garantit aux membres des communautés indigènes le droit à un interprète, mais Ricardo Ucán ne s’est pas vu reconnaître ce statut.

Depuis la condamnation de cet homme, Amnesty International et des organisations locales de défense des droits humains faisaient campagne pour qu’il bénéficie d’un procès équitable et que l’injustice dont il avait été victime soit réparée.

Dans son rapport de 2007 intitulé " Mexique. Des lois sans justice", Amnesty International avait présenté son cas pour illustrer la discrimination subie par les personnes indigènes dans le système judiciaire mexicain.

« La condamnation de Ricardo Ucán était une conséquence de la discrimination ; c’est une situation courante au Mexique, où les suspects autochtones sont souvent jugés dans le cadre de procès inéquitables et condamnés à des peines disproportionnées », a précisé Kerrie Howard.

Amnesty International a appelé les autorités mexicaines à veiller à ce que les magistrats du parquet, les avocats et les juges respectent les droits des personnes indigènes à un procès équitable et à la protection de la loi.

Elle a souligné en particulier que les actions en justice devaient être menées ou traduites dans une langue comprise par l’accusé, et que celui-ci devait bénéficier d’une défense efficace.

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