Les bonnes nouvelles de novembre

Malaisie – fin d’une enquête sur une défenseure des droits humains

Maria Chin Abdullah avait organisé un rassemblement en faveur d’élections libres et équitables en Malaisie. Cela n’a pas plu aux autorités, elle a été arrêtée en novembre 2016 et gardée 10 jours en détention (en Malaisie, une loi nationale permet aux autorités de priver une personne de liberté jusqu’à 28 jours sans procès ou inculpation si elle fait « préjudice à la démocratie parlementaire »). Le 21 novembre 2016, Maria Chin Abdullah a été relâchée. Mais son cas n’a été clôturé et toutes ses affaires (ordinateur, téléphone portable etc) ne lui ont été rendues qu’en novembre 2017, soit un an plus tard. Merci à toutes les personnes qui ont participé à cette action urgente !

La loi sur les atteintes à la sécurité précise qu’aucune personne ne doit être arrêtée pour des « activités politiques » ou des « convictions », mais les termes vagues qui sont employés peuvent laisser place à des abus, comme l’arrestation de Maria Chin Abdullah le témoigne.

« Je voudrais (…) dire un grand merci aux militants d’Amnesty pour toutes les lettres que vous avez écrites au gouvernement malaisien, pour être passés à l’action et pour avoir fait connaître mon cas. Nous pensons aux prochaines étapes. Nous sommes loin de ce que nous voulons accomplir au sujet des droits humains et de la démocratie en Malaisie, mais nous devrons continuer notre travail. »

Belgique - Ouverture de centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles

Le 25 novembre, c’était la journée mondiale contre les violences faites aux femmes. Et bonne nouvelle, trois nouveaux centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles ont ouvert à Bruxelles, Liège et Gand ! Ces centres accueilleront les victimes et leurs donneront des soins médicaux et psychologiques d’urgence, ainsi que la possibilité de déposer plainte directement au centre. Cette demande était au cœur de la campagne « Non c’est non » contre le viol, menée par Amnesty International Belgique francophone en 2014.

Grande Bretagne - Ouverture d’une enquête sur l’extraction de cobalt par des enfants 

Amnesty International a publié un rapport faisant le lien entre plusieurs grandes entreprises et les violations des droits humains en République Démocratique du Congo. En effet, il a été révélé que le cobalt extrait par des enfants en RDC… se retrouve dans nos produits de consommation (smartphone, voitures électriques). Chose que les entreprises ne veulent pas savoir ou ne veulent pas révéler. Suite à cette publication, la Bourse des métaux de Londres (qui fixe le prix des métaux industriels) a ouvert une enquête afin de veiller à ce que les entreprises s’approvisionnent de manière responsable, et que les profits réalisés ne se fassent pas sur le dos de l’exploitation et du travail forcé. Elle a demandé à ses membres de fournir les informations sur leurs pratiques avant le 1er décembre.

Le sais-tu ?
Trop souvent, les entreprises n’assument pas la responsabilité de ce qui se trouve dans leurs produits. En effet, une entreprise (qu’elle travaille dans l’électronique, le textile, l’agroalimentaire etc) ne produit pas toutes les composantes de ses produits : elle fait appel à d’autres petites entreprises, qui elles-mêmes peuvent faire appel à d’autres petites entreprises etc.. parce que c’est moins cher et plus simple. C’est ce qu’on appelle une « chaine d’approvisionnement ».
C’est pour cela que les smartphones que l’on a, ou nos vêtements, ne sont pas faits en Belgique, mais sont le résultat de plein de petites mains partout dans le monde. Trop souvent, ces petites mains sont exploitées, comme c’est le cas dans les pays (souvent en guerre) où l’on prend les minerais rares (Burundi, Ouganda, Tanzanie, Rwanda, RDC), minerais utilisés pour la batterie et les composants électroniques de nos smartphones ou ordinateurs.
Au niveau international, aucun traité ne peut forcer les entreprises à être plus responsables et transparentes, c’est toujours une question de bonne volonté de leur part. C’est pour cela qu’Amnesty International continue d’enquêter, pour que l’argument « nous ne savions pas » ne soit plus utilisé comme excuse.


© Amnesty International/Afrewatch
Femmes et enfants lavant des minerais, RDC, mars 2017

Chili – mise en cause de la criminalisation des mapuche

Le 10 juin 2016, quatre membres de l’ethnie mapuche ont été arrêtés, accusés d’avoir incendié une église évangélique la veille. Leur cas relèverait d’une « infraction terroriste ». Or selon le droit international, une « infraction terroriste » ne peut qualifier que des violences meurtrières ou graves contre des civil-e-s. Les quatre hommes ont fait une grève de la faim pour protester contre cette procédure et le ministre de l’Intérieur chilien a demandé à ce que leur infraction ne soit plus considérée comme une « infraction terroriste ». C’est un premier pas !

Le sais-tu ?
Les Mapuches représentent la communauté indigène majoritaire au Chili. Depuis des décennies, ce peuple réclame que leur soit rendues leurs « terres ancestrales » (spoliées durant la colonisation puis lors de la formation de l’État national) et la libération des prisonnier-e-s politiques. Ils se battent aussi pour défendre leurs lieux sacrés et le droit d’accès à l’eau. En effet, les autorités chiliennes tendent à criminaliser les demandes mapuches, au nom du maintien de l’ordre, plutôt que de chercher une solution légale. Depuis 1984 (sous la dictature de Pinochet), la Loi antiterroriste est utilisée pour réprimer leur mouvement de libération. Cette loi aggrave les peines, permet d’avoir recours à des « témoins anonymes » et étend la durée de détention provisoire. En mai 2014, le Chili a été condamné par la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme pour appliquer la Loi antiterroriste à des dirigeant-e-s Mapuches.


© David von Blohn / Demotix

Arabie Saoudite – libération d’un écrivain mais assignation à résidence et censure

Zuhair Kubti est un écrivain saoudien connu. En juin 2015, il a été invité sur le plateau de l’émission télévisée Fi al Samim et il avait dénoncé la répression politique en Arabie Saoudite et appelé à des réformes (tel que transformer le régime politique actuel en monarchie constitutionnelle – comme en Belgique par exemple). Un mois plus tard, il était arrêté et accusé de « manipulation de l’opinion publique », de « semé la discorder » et de « saper le respect des citoyens pour l’état de droit ». Après avoir passé deux ans en prison, il a finalement été libéré. Mais il n’a pas le droit de voyager, d’écrire et de donner des interviews aux médias pendant 15 ans. En cas de nouvelle « infraction », il retournera en prison.

Le sais-tu ?
L’Arabie Saoudite est une monarchie islamique absolue, dirigée par la famille Saoud depuis 1932, date de la création du régime. Le pays n’a pas réellement de Constitution écrite, mais il a une « loi fondamentale de gouvernement ». Seule le culte de l’islam (et plus précisément du wahhabisme – une interprétation rigoriste du Coran qui interdit le pluralisme islamique) est autorisé. Les personnes qui décident de changer de religion et de ne plus être musulmanes (des apostats) sont passibles de la peine de mort.
Amnesty International dénonce régulièrement les violations des droits humains qui se produisent en Arabie Saoudite, ou que le pays commet (comme c’est le cas au Yémen).

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