Les bonnes nouvelles de mars

Grâce à votre mobilisation, des personnes innocentes sont libérées chaque mois partout dans le monde !
Retour sur les bonnes nouvelles de mars 2018.

PHILIPPINES – Jerryme Corre est enfin libre !

L’histoire de Jerryme Corre est une nouvelle illustration des agissements de la police philippine, qui torture en toute impunité.
Jerryme Corre rendait visite à un parent en janvier 2012 lorsque 10 policiers armés et vêtus en civil l’ont arrêté et conduit dans un camp dirigé par la police, où il a été électrocuté, frappé à coups de poing et menacé de mort. Les policiers l’accusaient d’avoir pris part à des infractions en relation avec les stupéfiants, d’avoir tué un étranger pour le voler et d’avoir ensuite tué un de leurs collègues, ce qu’il nie catégoriquement.

Amnesty International avait d’ailleurs pris la défense de Jerryme en décembre 2013 – un an après son arrestation – dans le cadre de sa campagne mondiale Stop Torture.

Après avoir passé plusieurs années en prison, c’est une double victoire pour Jerryme. Premièrement, il est libre et deuxièmement un tribunal philippin a prononcé une décision historique en déclarant un policier coupable de l’avoir torturé. La mobilisation d’Amnesty et de ses adhérents, ça fonctionne !

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO – Libération des 5 de Goma !

Rachel Pilipili, François Kahombo Hangi, Justin Mutabesha, Benjamin Kamuntu et Parfait Muhani, cinq militants pro-démocratie congolais et membres du mouvement citoyen Lucha, avaient été placés en détention arbitraire en janvier dernier.

  • Le sais-tu ?
    Ce n’est pas la première fois que des adhérents du mouvement citoyen LUCHA se font arrêtés…
    Souviens-toi d’Yves Makwambala et de Fred Bauma, eux aussi emprisonnés pendant 17 mois avant d’être libérés en 2016 suite à une forte mobilisation en leur faveur.

Ces cinq militants étaient accusés de « séquestration », « destruction malveillante » et « intrusion dans un domicile ». La raison ? Avoir participé à une manifestation pacifique à la cathédrale Saint-Joseph, à Goma, organisée par le Comité laïc de coordination de l’Eglise catholique.
Après avoir demandé leur mise en liberté à de multiples reprises, ils ont enfin obtenu gain de cause le 22 mars. Désormais, les 5 de Goma sont enfin libres !

TURQUIE – Ahmet Şık a été libéré !


© Gokhan Tan

Le journaliste d’investigation turc Ahmet Şik, âgé de 47 ans qui travaillait pour le journal Cumhuriyet, un des rares journaux critiques à l’égard du gouvernement turc a été arrêté et emprisonné en décembre 2016. Il était accusé de « propagande pour une organisation terroriste ».
Les preuves ? Des tweets et des articles dans lesquels il dénonçait les services de renseignements turcs. Dans cette affaire, les droits d’Ahmet n’ont pas été respectés et il a souffert de plusieurs privations. Même les médias qui ont publié la plaidoirie d’Ahmet ont été menacés.

  • Le sais-tu ?
    Depuis la tentative de coup d’État en Turquie du 15 juillet 2016, le pays vit dans l’état d’urgence permanent. Le président turc Recep Tayyip Erdogan présente l’échec de ce coup d’État comme un épisode historique, une victoire démocratique. Pourtant depuis cet épisode, des purges massives ont eu lieu. Depuis lors, plus de 50 000 personnes ont été arrêtées et plus de 100 000 personnes ont été licenciées. Des magistrats, des militaires, des professeurs, des militants, des journalistes… Tous sont accusés à tort et à travers de terrorisme et de propagande terroriste. Être journaliste est maintenant une activité terroriste si on ne suit pas la propagande nationale.

C’est le 9 mars 2018 qu’Ahmet a été libéré. Après plus d’un an en détention provisoire, sa libération n’a que trop tardé. Cette décision offre une lueur d’espoir aux très nombreux journalistes incarcérés en Turquie, devenu le pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde.

TURQUIE – Un espoir concernant les détentions arbitraires suite à une décision de la CEDH

Le 20 mars, des décisions majeures ont été rendues par la Cour européenne des droits de l’homme, qui a estimé que les droits des journalistes turcs Mehmet Altan et Şahin Alpay à la liberté, à la sûreté et à la liberté d’expression avaient été violés.

« Les arrêts rendus aujourd’hui consacrent de manière retentissante les droits de ces deux journalistes et condamnent haut et fort le système judiciaire turc. Le fait que Mehmet Altan et Şahin Alpay aient été maintenus en détention provisoire pendant presque 20 mois est non seulement injuste mais aussi illégal » a déclaré Gauri van Gulik, directrice du programme Europe d’Amnesty International. «  Cette décision confirme ce que l’on savait déjà : ces deux hommes, de même qu’une centaine d’autres journalistes en Turquie, ont été incarcérés uniquement parce qu’ils ont effectué leur important travail journalistique ».

AMÉRIQUES – Le traité visant à protéger les défenseurs de l’environnement est une avancée majeure

Le 4 mars, à San José, au Costa Rica, les représentants de 24 États d’Amérique latine et des Caraïbes ont signé le premier accord juridiquement contraignant qui vise à protéger les droits d’accès concernant les questions liées à l’environnement.

  • Qu’est-ce qu’un accord juridiquement contraignant ?
    En droit international, on parle d’accord contraignant entre États quand un accord entre plusieurs pays prévoit une sanction pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements.

C’est une victoire majeure pour les défenseurs des causes environnementales dans la région.
Le traité met en œuvre le Principe 10 de la Déclaration de Rio du Sommet de la Terre de 1992, en instaurant des protections pour les droits d’accès à l’information, à la participation publique et à la justice en matière de questions environnementales.

  • Le sais-tu ?
    Selon l’ONG Global Witness, au moins 197 défenseurs ont été tués en 2017 dans le monde parce qu’ils se sont mobilisés pour défendre les droits à la terre et à l’environnement. L’Amérique latine est la région la plus meurtrière pour ce groupe de défenseurs, puisqu’on estime que c’est là qu’ont eu lieu 60 % de ces homicides.

Cet accord impose des obligations spécifiques visant à protéger les défenseurs de l’environnement contre les menaces et les attaques, à enquêter sur les agressions dont ils sont victimes et les sanctionner, et à garantir leurs droits à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi qu’à la liberté de mouvement.

GUINÉE ÉQUATORIALE – Un artiste libéré après une mise en doute concernant des accusations contre lui

Ramón Esono Ebalé, un dessinateur résidant en dehors de sa Guinée équatoriale natale, a été arrêté le 16 septembre 2017, alors qu’il s’était rendu dans le pays pour renouveler son passeport. La police l’a interrogé sur ses dessins critiques envers le gouvernement.

Selon une émission d’information appartenant à l’État, quelques jours après son arrestation, la police a retrouvé 1 million de francs CFA (environ 1 525 euros) dans la voiture que conduisait Ramón Esono Ebalé. Le 7 décembre, il a été officiellement inculpé de fabriquer de faux billets. D’après l’acte d’inculpation, un policier, agissant sur dénonciation, lui avait demandé d’échanger des grosses coupures et a reçu des faux billets en retour.

Le 7 mars 2018, un tribunal équato-guinéen a finalement libéré cet artiste emprisonné pour des accusations douteuses pendant près de six mois. Le parquet a abandonné toutes les poursuites contre Ramón Esono Ebalé, dessinateur, dont le travail est souvent critique envers le gouvernement. En effet, lors de son procès le 27 février, le policier qui l’avait accusé d’avoir fabriqué 1 500 euros de faux billets en monnaie locale a admis avoir forgé l’accusation de toutes pièces sur les ordres de ses supérieurs.

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