Un prix pour récompenser des actions menées par des jeunes et encourager leur participation
Le Prix Amnesty Jeunes des droits humains récompense, chaque année, une personne ou un groupe de personnes de moins de 35 ans, vivant en Belgique (en dehors de missions éventuelles sur le terrain) et reconnu·e par les jeunes pour la qualité de son action en faveur des droits humains. Cette récompense est purement honorifique et ne donne lieu à aucune rémunération.
Depuis son lancement en 2019, ce prix a récompensé Adriana Costa Santos de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés ; Anne-Sarah N’Kuna et Laure Fornier, animatrices d’IZI News sur Tarmac ; Michelle Sequeira, fondatrice d’Unless une association d’aide aux sans-abris ; Maïté Meeus, créatrice du compte Instagram Balance ton bar ; Pamela Linda Maleindje engagée contre les violences conjugales à l’encontre des femmes migrantes ; Yassine Boubout, pour sa lutte contre les violences policières et le profilage ethnique ; et Wassim Allouka, pour sa lutte contre l’antisémitisme, l’islamophobie et le racisme dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
Comment sont sélectionné·e·s les finalistes et comment est désigné·e le ou la gagnant·e ?
Dès le début de la rentrée scolaire, nous sollicitons les groupes-écoles Amnesty et les autres jeunes intéressé·e·s pour leur demander de nous proposer des candidat·e·s. Un comité de sélection, composé notamment de jeunes activistes d’Amnesty, se réunit ensuite en décembre pour présélectionner sept personnes ou groupes de personnes parmi les candidat·e·s proposé·e·s. Puis c’est au tour des membres des groupes-écoles Amnesty de voter, en janvier, pour la personne ou le groupe de personnes de leur choix (parmi les finalistes) à la fois à titre individuel, mais également de manière collective (le vote collectif du groupe comptant plus qu’un vote individuel). Et c’est en février, lors de la Journée Oxfamnesty, que le résultat du vote est dévoilé et que le prix est remis.
En lançant ce prix, notre idée n’était pas seulement de célébrer une action ponctuelle en faveur des droits humains, mais d’encourager également la participation des jeunes parce que ton avis ainsi que celui d’autres jeunes comptent et peuvent avoir un effet sur des décisions prises par une organisation telle qu’Amnesty International ; de développer la capacité d’argumentation des jeunes au moment de prendre une décision collective ; et de favoriser la rencontre de personnalités stimulantes et inspirantes pour les jeunes activistes et défenseur·e·s des droits humains. On espère donc que toutes ces personnes vont t’inspirer dans tes actions et tes combats contre les injustices et pour la défense et promotion des droits humains !
Des finalistes engagé·e·s et inspirant·e·s !
Cette année encore, les thématiques défendues par les finalistes de ce prix sont variées et essentielles : lutte contre le racisme, combat contre la précarité, lutte en faveur de la justice climatique et sociale, des droits des femmes, et des droits humains dans leur ensemble !
Découvre les histoires inspirantes de ces jeunes et n’hésite pas à te renseigner à leur sujet et à les suivre sur les réseaux sociaux !
Chloé Mikolajczak
Activiste de 30 ans, pour la justice sociale et climatique, Chloé se bat pour un monde radicalement différent. Elle pense qu’aujourd’hui, être activiste, c’est un devoir moral et, pour elle, c’est une fierté. Elle est créatrice de contenus sur Instagram (@thegreenmonki). Elle a co-créé le podcast « The burning case » lancé par des jeunes et qui vise à proposer des conversations critiques sur notre avenir sur la planète et sur la manière dont l’élaboration des politiques et la démocratie radicale sont essentielles pour garantir un avenir non seulement vert, mais aussi équitable et inclusif. Elle a également créé le projet @thegreenseeds. Ce projet vise à proposer des interventions dans les classes du secondaire et du supérieur pour sensibiliser les jeunes à des enjeux environnementaux très concrets (la mode, le plastique et l’alimentation), sur lesquels tout le monde a un impact au quotidien. Ce projet vise à encourager les jeunes à réfléchir à des solutions concrètes qui pourraient être mises en place dans leur communauté.
Kenny Agboton
Kenny est un étudiant de 21 ans en bachelier de sciences politiques à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Il est très engagé dans plusieurs associations et projets, notamment dans le collectif de recherche et de formation sur le racisme Racism Search dont il est le co-fondateur et où il a été responsable du pôle Histoire de la colonisation du Congo. Ce projet a pour objectif de sensibiliser les jeunes et les moins jeunes aux différents aspects du racisme. Kenny a contribué à de nombreux autres projets contre le racisme, menés notamment par le Forum des Jeunes et le CEJI - une Contribution Juive pour une Europe Inclusive. En 2023, il a été le premier administrateur élu au poste de Comité de vigilance anti-racisme du Cercle du Libre Examen de l’ULB, un comité visant à fédérer les associations estudiantines autour de la lutte contre le racisme. Il a également participé à créer la Plateforme intercercle pour la Palestine et le Liban à l’ULB (@ulbpalestine), qui, avec l’Université populaire de Bruxelles (@universitepopulairebx), est parvenue à obtenir par l’ULB le boycott des universités israéliennes, complices du génocide, et de renouer avec l’une des dernières universités palestiniennes en activité, l’Université de Birzeit.
Sana Afouaiz
À seulement 22 ans, Sana a fondé en Belgique « Womenpreneur-Initiative », une organisation qui a déjà soutenu plus de 20 000 femmes dans 25 pays, en les formant aux domaines de la technologie et de l’entrepreneuriat. En tant que directrice de cette initiative, elle se consacre à l’accompagnement des femmes issues de milieux marginalisés à travers le monde, en tissant des liens entre leurs préoccupations, leurs rêves, leurs espoirs et leurs talents.
Constatant les similitudes frappantes entre les défis rencontrés par les femmes en Belgique et ceux du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), Womenpreneur-Initiative s’efforce de bâtir des ponts entre l’Europe et la région MENA. L’objectif est de permettre à davantage de femmes de sortir de la pauvreté et de l’instabilité économique en leur offrant des opportunités de carrière dans la tech et l’entrepreneuriat.
Parallèlement, Sana est conseillère auprès des Nations unies, de la Commission européenne et du gouvernement bruxellois sur les questions de genre. Aujourd’hui âgée de 30 ans, elle a été reconnue parmi les dix femmes les plus inspirantes au monde par la Banque mondiale et a été élue Révélation de l’année par le Lobby Award en Belgique. Elle est également l’autrice du livre « Invisible women of the Middle East : True stories », publié en 2018, où elle déconstruit les stéréotypes associés au monde arabe.
Aline Dirkx
Âgée de 27 ans, Aline est, depuis 2022, la coordinatrice de la Plateforme Féministe contre les Violences Faites aux Femmes* (PFVFF). Créée en 2015, cette plateforme nationale et militante rassemble 33 organisations francophones (notamment Amnesty International Belgique francophone) et néerlandophones, engagées dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Indépendante des gouvernements et des partis politiques, elle adopte une lecture et une approche féministe et intersectionnelle. Ses missions incluent entre autres le plaidoyer politique, la gestion de Mirabal (qui organise la manifestation nationale contre les violences basées sur le genre autour du 25 novembre) et StopFeminicide. Dans ce cadre, Aline est la personne qui recense les féminicides en Belgique (c’est-à-dire les meurtres de femmes parce qu’elles sont des femmes), en se fondant sur des articles parus dans la presse. Cette initiative vise à répertorier ces crimes, mettre des visages sur ces chiffres et rendre hommage aux victimes, et faire pression sur les pouvoirs publics à ce sujet.
Estelle Depris
Estelle, 31 ans, a créé en 2019 le compte Instagram @sansblancderien, qu’elle considère comme un espace d’éducation, de partage et de lutte contre le racisme. Depuis plusieurs années, elle se consacre à sensibiliser à la discrimination raciale et à la blanchité, tout en étant régulièrement ciblée par des groupes d’extrême droite. À plusieurs reprises, @sansblancderien a été désactivé par Meta — le plus récemment en décembre 2024, vraisemblablement à la suite de signalements massifs — avant d’être finalement réactivé.
Consultante, conférencière, formatrice et créatrice de contenus, Estelle continue d’utiliser @sansblancderien (ou ses comptes de secours, lorsque le principal est bloqué) pour encourager chacun·e à reconnaître la persistance du racisme et à devenir acteur·rice du changement. En septembre 2024, elle a publié « Mécanique du privilège blanc — Comment l’identifier et le déjouer ? », un guide d’éducation antiraciste accessible à tous et toutes pour devenir de meilleur·e·s allié·e·s.
Charline Bellot
Charline a 24 ans. Touchée par la situation des personnes sans-abri, elle a décidé de changer les choses à son échelle. Après avoir répondu à un appel à projets et obtenu des fonds dans ce cadre et via une campagne de crowdfunding, elle a décidé de lancer le projet « Repas sur roues ». Il s’agit d’un projet de livraison, à pied ou à vélo, de plats invendus, de restaurants ou supermarchés partenaires, à destination de personnes migrantes et sans-abri. Entre décembre 2023 et juin 2024, Charline a arpenté les rues de Liège, à pied et parfois à vélo, pour livrer bénévolement des repas aux sans-abri liégeois obtenus via un restaurant partenaire : Ventre Content. En juin 2024, ce restaurant partenaire ayant changé de méthode de travail, il n’avait plus de repas invendus, Charline a donc commencé à démarcher d’autres restaurants. Pour l’instant, faute de nouveaux partenaires, le projet est en suspens, mais Charline ne se décourage pas et espère reprendre ses maraudes bientôt avec l’aide de nouveaux partenaires.
Youssef Swatt’s
Âgé de 26 ans, Youssef est rappeur et auteur. Il a sorti trois albums (« Vers l’infini et au-delà », « Poussières d’espoir » et « Pour que les étoiles brillent »). Conscient que sa musique peut avoir un impact sur les plus jeunes, et aussi un impact social, il est attentif à faire passer des messages et inculquer des valeurs qui lui tiennent à cœur à travers certaines de ses chansons. Il estime que les artistes ne sont pas obligé·e·s de s’engager ou de prendre position, mais c’est quelque chose qu’il aime faire. Il trouve que c’est avant tout son devoir d’être humain et de citoyen de défendre les causes qui lui semblent importantes. Il anime aussi des ateliers d’écriture dans différents milieux (prisons, maisons d’enfants, centres psychiatriques, maisons de jeunes, etc.). Il a remporté, en juillet 2024, la finale de la compétition de rap « Nouvelle École » organisée par Netflix et il a écrit récemment une chanson pour la B.O de la comédie musicale « La Haine ».