La Belgique enferme à nouveau des enfants migrants
Depuis août 2018, la Belgique enferme à nouveau des enfants migrants dans des centres de détention pour familles.
C’est un retour en arrière alors qu’elle avait montré l’exemple ces dix dernières années en développant différentes alternatives à la détention.
Depuis début avril 2019, à la suite d’une décision du Conseil d’État, la Belgique ne peut TEMPORAIREMENT plus détenir des enfants migrants, notamment en raison des nuisances sonores dues à la proximité de l’aéroport auxquelles sont exposés les enfants enfermés.
Il faut maintenant que la Belgique mette DÉFINITIVEMENT fin à cette pratique cruelle. Notre gouvernement doit inscrire une interdiction inconditionnelle de la détention des enfants dans la loi.
On n’enferme pas un enfant. Point.
La détention d’enfants pour des raisons liées à la migration est intolérable. Ces enfants ne sont pas des criminels. Ils fuient avec leur famille la guerre, la violence, la pauvreté. Que l’enfant soit seul ou accompagné, qu’il soit migrant, demandeur d’asile ou réfugié, que ce soit pour une courte durée ou dans des bâtiments tout neufs : On n’enferme pas un enfant. Point.
Pourquoi ?
La détention d’enfants pour des raisons migratoires à des impacts considérables, comme l’affirment différents experts internationaux, notamment des Nations unies :
– elle viole les droits de l’enfant ;
– elle est toujours contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant, principe juridique qui oblige les adultes à faire ce qu’il y a de mieux pour chaque enfant ;
– elle cause des dommages irréparables au bien-être et au développement des enfants pouvant s’assimiler à de la torture ou à des mauvais traitements.
De multiples rapports et témoignages l’attestent. Les enfants en détention, même pour une période très courte, restent marqués à vie et peuvent présenter non seulement des sentiments d’isolement et d’infériorité, de graves troubles psychologiques, comme la dépression, des troubles d’anxiété, mais aussi des cauchemars ou des insomnies. De nombreux enfants dans cette situation se sont automutilés, voire pire, ont mis fin à leur vie.
La Belgique dans la ligne de mire des experts internationaux
La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a appelé la Belgique à continuer de développer des alternatives respectant les droits humains, comme elle l’a fait ces dix dernières années, ce qui faisait d’elle une référence en la matière.
Différentes instances des Nations unies, telles que l’UNICEF et le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), se sont également adressées à la Belgique en lui demandant de ne pas enfermer des enfants en vue de leur expulsion avec leur famille.
Par ailleurs, la Belgique a refusé de suivre une décision du Comité des droits de l’enfant des Nations unies qui avait été saisi par l’une des familles détenues au centre 127 bis (la nouvelle prison pour familles). Le Comité ordonnait à la Belgique de libérer cette famille.
Des solutions existent
La détention d’un enfant est néfaste et non nécessaire. Des alternatives à la détention existent, plus efficaces, moins nuisibles et moins coûteuses.
Le gouvernement belge doit donc :
– mettre en oeuvre, évaluer de manière indépendante et améliorer les alternatives existantes, telles que les maisons de retour ;
– mettre immédiatement fin à la détention des enfants pour des raisons migratoires et interdire cette pratique dans la loi.
Agis pour dénoncer la détention des enfants migrants en Belgique
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Commande d’autre outils de campagne (autocollants, pétitions) liés à cette action
Participe à notre action photo contre la détention des enfants migrants
Lancée à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, le 20 novembre 2018, cette action continue.
Tant que la situation n’aura pas évolué et que la Belgique n’aura pas mis fin définitivement à cette pratique, tu peux distribuer des affiches et des autocollants aux élèves à l’entrée ou à la sortie de l’école. Tu peux également faire signer à d’autres élèves la pétition On n’enferme pas un enfant. Point. Et tu peux bien sûr afficher dans ton école, avec l’accord de la direction, l’affiche On n’enferme pas un enfant. Point.
En savoir plus sur la campagne On n’enferme pas un enfant. Point.
On n’enferme pas un enfant. Point. est une campagne de la Plate-forme Mineurs en exil et UNICEF Belgique en partenariat avec Amnesty International, Caritas International, CIRÉ, JRS Belgium, Vluchtelingenwerk Vlaanderen et soutenue par plus de 325 organisations actives en Belgique.