Au Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest, des milliers de femmes et de filles sont victimes de mariages précoces et forcés, parfois dès l’âge de 11 ou 12 ans, ce qui les empêche de poursuivre leur scolarité. Cela permet aux parents de bénéficier de la dot, une compensation financière offerte par le futur époux à la famille de son épouse.
Abusées dans leur foyer
Une fois mariées, les filles sont censées accomplir la grande majorité des tâches ménagères telles que le nettoyage, la cuisine, le transport de l’eau et le travail à la ferme. On attend d’elles qu’elles aient beaucoup d’enfants et les élèvent, alors qu’elles sont encore mineures. En général, le mari décide du nombre d’enfants, du « bon » moment pour en avoir, et de l’utilisation ou non de la contraception.
Les risques associés à de tels mariages sont nombreux pour les jeunes filles. Elles subissent des violences sexuelles et des violations de leurs droits sexuels et reproductifs. Nombre d’entre elles sont physiquement immatures et risquent de mourir pendant la naissance de l’enfant, ou sont confrontées à des problèmes de santé qui mettent leur vie en danger.
Une pratique commune au Burkina Faso
Selon l’UNICEF, avec un taux de prévalence de 55 %, le Burkina Faso est l’un des pays où le nombre de mariages précoces et forcés est le plus élevé. Le rapport de l’UNICEF sur la situation des enfants dans le monde en 2015 montre qu’entre 2005 et 2013, 52% des filles au Burkina Faso étaient mariées avant l’âge de 18 ans, tandis que 10% des filles l’étaient avant l’âge de 15 ans.
L’État responsable
La loi interdit les mariages précoces et forcés mais elle n’est pas strictement appliquée au Burkina Faso. En effet, l’âge légal du mariage est de 17 ans pour les filles et de 20 ans pour les garçons, mais une dérogation spéciale peut être demandée au tribunal pour le mariage à un plus jeune âge (moins de 15 ans pour les filles et moins de 18 ans pour les garçons).
En novembre 2015, le Burkina Faso a finalisé une stratégie nationale visant à mettre fin au mariage des enfants d’ici 2025 et le Ministère de la Justice a promis d’éradiquer le mariage précoce et forcé et de réviser le code pénal dans un communiqué de presse.
Deux ans après cette mesure et cet engagement positifs, il n’y a pas eu d’action concrète visant à mettre fin aux mariages précoces et forcés. En conséquence, de nombreuses filles continuent d’être mariées avant l’âge de 18 ans et sans leur consentement. Cette situation ne peut plus durer !
Aide-nous à faire pression sur le gouvernement burkinabé pour qu’il renforce sa législation en matière de mariages précoces et forcés en signant notre pétition !