Liberté pour l’avocate Hoda Abdelmoniem !

L’avocate égyptienne Hoda Abdelmoniem, détenue arbitrairement depuis 2018, a été condamnée le 5 mars 2023 à 5 ans de prison et 5 ans de liberté probatoire (où elle devra retourner dormir chaque nuit au poste de police) sur la base d’accusations infondées, liées à ses activités de défense des droits humains. Les autorités égyptiennes continuent à la priver d’accès à sa famille, ainsi qu’à des soins médicaux adéquats, malgré de graves problèmes de santé. Elle doit être libérée immédiatement et sans condition.

Arrêtée en 2018 et victime de disparition forcée

Le 1er novembre 2018 au Caire, à 1 h 30 du matin, des membres de l’Agence de sécurité nationale ont fait irruption chez Hoda, ont fouillé son domicile, puis l’ont emmenée avec eux, après lui avoir bandé les yeux.

Elle a été soumise à une disparition forcée pendant les trois semaines après son arrestation, avant d’être emmenée dans les locaux du service de la sûreté de l’État égyptien pour être interrogée. On l’a ensuite ramenée vers un lieu de détention inconnu. Sa famille a pu la voir brièvement les 24 et 28 novembre 2018 dans les locaux du service de la sûreté de l’État.

Puis, entre le 2 décembre 2018 et le 14 janvier 2019, elle a de nouveau fait l’objet d’une disparition forcée, les autorités refusant de révéler à ses proches et à ses avocats le lieu où elle était détenue.

Un état de santé préoccupant

Le 30 novembre 2020, les proches de Hoda ont appris par des membres de la famille de codétenues qu’elle avait été emmenée à l’hôpital de la prison, puis transférée dans un hôpital externe, en raison de douleurs intenses.

Ses proches n’ont pas été autorisés à consulter son dossier médical et ne connaissent donc pas la nature exacte de ses problèmes de santé, mais des familles d’autres détenues les ont informés qu’un des reins de Hoda ne fonctionnait plus et que l’autre était déficient. Le 1er décembre 2020, le ministère de l’Intérieur a déclaré publiquement qu’elle avait bénéficié de soins médicaux et qu’elle n’avait pas de problème de santé grave.

Accusée de terrorisme pour défendre les droits humains

Le 23 août 2021, Hoda et d’autres défenseur·e·s des droits humains ont été envoyé·e·s devant une cour de sûreté de l’État. Le bureau du procureur général de la sûreté de l’État les a accusé·e·s de plusieurs faits :
- appartenance à une organisation terroriste
- diffusion de fausses informations sur les atteintes aux droits humains commises par les forces de sécurité via une page Facebook intitulée « Coordination égyptienne pour les droits et les libertés »
- financement d’une organisation terroriste et possession de tracts faisant la promotion des objectifs d’une organisation terroriste.

Les procédures qui se déroulent devant les cours de sûreté de l’État sont tout à fait injustes. Les personnes condamnées n’ont pas le droit de faire appel de la déclaration de culpabilité et de la peine devant une juridiction supérieure. Seul le président égyptien est habilité à confirmer, annuler ou réduire les peines prononcées, ou à ordonner la tenue d’un nouveau procès.

Parmi les autres violations du droit à un procès équitable recensées figurent le droit de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense, le droit de communiquer avec l’avocat·e de son choix et le droit à une audience publique.

Le 5 mars 2023, à la suite d’un procès inéquitable, Hoda a été condamnée à 5 ans de prison et 5 ans de liberté probatoire où elle devra retourner dormir chaque nuit au poste de police.

Hoda Abdelmoniem n’a rien à faire en prison

Cela fait quatre ans que Hoda est détenue arbitrairement en Égypte, au seul motif de ses activités de défense des droits humains.

Elle a travaillé comme consultante bénévole pour la Commission égyptienne pour les Droits et les Libertés et recueillait des informations sur des violations des droits humains, y compris des disparitions forcées.

Elle a été membre du Conseil national des droits humains et du Barreau égyptien, et, en novembre 2020, elle a reçu, avec six autres avocat·e·s détenu·e·s en Égypte, le Prix des droits humains 2020 du Conseil des barreaux européens.

Sa place n’est pas en prison !

Signe cette pétition pour demander sa libération immédiate et sans conditions !

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