Un projet non consenti par la Nation Wet’suwet’en
Il y a quelques années, la compagnie d’énergie canadienne, TC Énergie, a décidé de construire un gazoduc (une canalisation servant à transporter le gaz sous pression sur de longues distances), traversant le territoire ancestral de la Nation Wet’suwet’en au Canada.
La Nation Wet’suwet’en est un peuple autochtone, c’est-à-dire que les membres de cette communauté partagent des liens ancestraux collectifs avec les ressources naturelles et les terres où ils et elles vivent et qu’ils et elles utilisent. Les membres de la Nation Wet’suwet’en sont né·e·s sur des terres qui appartiennent à cette Nation depuis des milliers d’années, et qui n’ont jamais été cédées au Canada.
En 2019, le projet de construction d’un gazoduc, le « Coastal GasLink Pipeline », a commencé sans le consentement des responsables héréditaires de la Nation Wet’suwet’en alors que cette Nation a pourtant le droit de décider quels projets peuvent être menés ou non sur ses terres.
Ce projet a été lancé après que certains Conseils de Bandes, des structures coloniales de leadership autochtones mises en place par la loi coloniale canadienne relative aux populations autochtones, l’ont accepté contre des compensations financières. Cependant, les responsables de la Nation Wet’suwet’en, autorité reconnue par la Cour Suprême du Canada de la Nation Wet’suwet’en, se sont opposé·e·s à cette construction. Le projet est donc devenu illégal au vu de la violation du droit Wet’suwet’en et du principe de consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
Ce principe, défini dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), a été mis en place afin de protéger les droits des populations, dont leur droit à l’autodétermination et la gestion de leurs terres. Ce principe est aujourd’hui mis en danger par les sociétés privées, le gouvernement du Canada et la province de Colombie-Britannique.
Criminalisation des défenseur·e·s des terres
En décembre 2018, la Cour suprême de la Colombie-Britannique a émis une injonction (c’est-à-dire un ordre provenant d’un juge) empêchant les défenseur·e·s des terres autochtones de bloquer la route principale qui traverse le territoire Wet’suwet’en, où ils et elles militaient contre le projet de construction, alors que les responsables Wet’suwet’en appellaient à l’arrêt de ce projet de construction. Un an après, la Cour suprême a émis une autre injonction à l’encontre des défenseur·e·s des terres. De leur côté, les chefs autochtones ont décidé de lancer un ordre d’éviction pour faire abandonner le projet Coastal GasLink dans son entièreté.
En réponse, les autorités canadiennes fédérales et provinciales ainsi que la compagnie de sécurité de la TC Énergie ont mené des campagnes violentes d’arrestations illégales des défenseur·e·s des terres et des chefs Wet’suwet’en.
Militarisation des territoires autochtones
Durant ces opérations policières, les forces de polices, équipées d’armes d’assaut militaires, ont arrêté 29 personnes autochtones et journalistes. L’accès aux territoires Wet’suwet’en était bloqué à la population autochtone, aux médias, ainsi qu’à l’acheminement de nourriture et de médicaments. Depuis lors, la population autochtone est confrontée quotidiennement à une vague de surveillance, de d’arrestations discriminées basées sur l’apparence physique ainsi que de harcèlement.
En juillet 2022, 19 défenseur·es des terres ont été reconnu·e·s coupables d’acte criminel suite aux protestations. Aujourd’hui, huit autres défenseur·e·s des terres sont en attente de leur jugement.
En juillet 2023, un Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des personnes autochtones a exprimé son inquiétude quant à la militarisation des territoires autochtones et la criminalisation des défenseur·e·s des droits autochtones. Dans son rapport, il tente de persuader les autorités canadiennes de suspendre les projets d’extraction de grande ampleur menés sans l’accord des populations autochtones et de cesser de criminaliser les défenseur·e·s des droits autochtones qui protestent pacifiquement.
Signe la pétition adressée aux autorités canadiennes pour leur demander d’abandonner les poursuites à l’encontre des défenseur·e·s des terres Wet’suwet’en, de mettre fin au projet Coastal GasLink et de veiller au respect du principe de consentement préalable, libre et éclairé.
Comment peux-tu agir ?
- Signe la pétition pour demander l’abandon des poursuites à l’encontre des défenseur·e·s des terres Wet’suwet’en et l’arrêt du projet de pipeline.
- Écris une lettre aux autorités canadiennes à ce sujet.