La légalisation de la vidéosurveillance algorithmique lors des Jeux Olympiques de Paris
À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, la France a franchi une nouvelle étape en légalisant la vidéosurveillance algorithmique. Concrètement, des caméras alimentées par l’intelligence artificielle analyseront en temps réel les mouvements afin de détecter des situations « anormales ».
Mais comment définir ce qui est la norme ? Comment s’assurer que l’algorithme ne va pas cibler des groupes déjà marginalisés ? Comment être sûr que des mesures dites d’« exception » ne vont pas devenir permanentes ?
Cette loi, adoptée, en procédure accélérée, sans véritable débat public, place la France comme le premier État membre de l’Union européenne à légaliser ce type de surveillance à titre expérimental.
Cela représente un tournant majeur qui ouvre la voie à l’utilisation de technologies encore plus intrusives comme la reconnaissance faciale.
Sais-tu quelle est la différence entre la vidéosurveillance algorithmique et la reconnaissance faciale ? La vidéosurveillance algorithmique détecte et signale des « comportements suspects » tandis que la reconnaissance faciale permet d’identifier des personnes en direct, en scannant et en croisant leurs visages, avec une base de données biométriques (c’est-à-dire qui se fondent sur l’ADN, l’iris, le visage, les empreintes digitales, etc..).
Des expérimentations de surveillance partout en France mais aussi en Belgique
La reconnaissance faciale dans un stade à Metz, la vidéosurveillance algorithmique à la Gare du Nord à Paris, la reconnaissance faciale dans un lycée à Marseille... Les expérimentations se multiplient sur tout le territoire français.
En Belgique, la coalition #Protectmyface, qui rassemble huit associations bruxelloises de défense des droits humains, a été auditionnée par le Parlement bruxellois en 2023 à ce sujet. Elle demandait aux député·e·s de se positionner contre l’usage de la reconnaissance faciale à Bruxelles. Bien que pas encore légale, cette technologie a déjà été testée par la police fédérale à plusieurs reprises.
Les menaces de la reconnaissance faciale sur nos droits
L’utilisation de la reconnaissance faciale pour identifier des personnes dans l’espace public constitue une menace sérieuse pour nos droits. Cet outil porte atteinte à notre vie privée, menace nos libertés fondamentales et accentue les discriminations.
Face à l’intérêt croissant des autorités françaises pour ces technologies de surveillance, il est à craindre un déploiement rapide de la reconnaissance faciale, sauf si des mesures fortes sont adoptées pour l’empêcher.
Nous demandons aux parlementaires d’adopter dès maintenant une loi interdisant la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public. Seule une interdiction totale, sans exception, permettra de garantir la préservation de nos libertés individuelles et collectives.
Agis avant que la reconnaissance faciale ne devienne une réalité en France.