Vouloir la paix, un crime en Russie
En Russie, des lois de censure interdisent le fait de propager de « fausses nouvelles » et de « discréditer » les forces armées russes et punissent ces actes d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.
La possibilité de manifester pacifiquement et celle de s’exprimer librement n’existaient déjà quasiment pas avant l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie à partir de la fin du mois de février 2022, mais depuis le début de l’agression de l’Ukraine par la Russie, des lois ont été adoptées par les autorités russes qui visent à réprimer complètement toute opinion anti-guerre en Russie.
Enfermé·e·s pour avoir exercé leur liberté d’expression
- L’artiste Alexandra Skotchilenko a été condamnée à sept ans d’emprisonnement pour avoir remplacé des étiquettes de prix dans un supermarché par des messages dénonçant la guerre.
- Alexeï Gorinov, un adjoint municipal membre de l’opposition, a affirmé que ce que le Kremlin appelait une « opération militaire spéciale en Ukraine » était une « guerre » et a été condamné à une peine de sept ans de prison.
- Maria Ponomarenko, une journaliste et mère de deux enfants, purge une peine de six ans de prison pour une publication Telegram sur le bombardement d’un théâtre à Marioupol.
- Un commerçant de Russko-Vysotskoye, Dmitry Skurikhin, purge une peine de 18 mois de prison dans une colonie pénitentiaire pour avoir diffusé des vidéos anti-guerre sur Telegram et peint sa devanture avec des messages anti-guerre. Il est accusé d’avoir « discrédité » les forces armées russes.
- Vladimir Rumyantsev, un mécanicien-chauffagiste de Vologda, a été condamné à trois ans de prison pour avoir diffusé de « fausses informations » sur les forces armées russes parce qu’il partageait son point de vue sur la guerre en Ukraine.
De plus, à travers la Russie, beaucoup d’autres personnes ont été emprisonnées pour avoir manifesté pacifiquement contre la guerre.
La résistance continue mais la répression aussi
Malgré le risque de lourdes sanctions, des militant·e·s continuent de s’opposer en Russie à la guerre en Ukraine. Les autorités russes sont toutefois déterminées à aller jusqu’au bout pour faire taire les voix opposantes. En 2023, le nombre et la durée des peines de prison punissant des publications dénonçant la guerre sur les réseaux sociaux ont augmenté en Russie. En 2024, le Parlement russe a voté en faveur de la confiscation des biens des personnes inculpées d’infractions au titre de ces lois.
Les lois de censure portant sur la guerre bafouent les droits humains. Nous devons être solidaires envers les personnes qui osent contester la guerre menée contre l’Ukraine.
Ce que tu peux faire
Demande aux autorités russes d’annuler les lois de censure portant sur la guerre et de libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues uniquement pour s’être opposées à la guerre.