Survivre en Haïti : un combat quotidien

En Haïti, huit mois après le séisme, plus d’1,3 millions d’Haïtiens continuent de lutter pour survivre dans des villes de tentes qui n’offrent qu’une faible protection. Les personnes qui se sont confiées à Amnesty International de leur volonté tenace de se battre malgré la faiblesse des progrès, envers et contre tout, pour garder espoir

Le tremblement de terre de janvier 2010, qui a fait plus de 200 000 morts, a ravagé la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, et endommagé de graves dommages dans de nombreuses villes des environs. Plus de huit mois après, plus de 1,3 million d’Haïtiens vivent toujours dans des campements de fortune, et plus de 600 000 autres sont hébergés chez des particuliers dans des zones non touchées par le séisme. Leurs maisons, anéanties par le tremblement de terre, sont toujours en ruines.

Il est évidemment très difficile d’apporter des solutions face à une telle catastrophe.les camps ont été pénibles. Malgré les efforts fournis, la reconstruction va très lentement. À ce jour, seulement 12.000 personnes ont été relogées dans des campements conformes aux normes internationales humanitaires.
Pour les autres, c’est une impression d’abandon de la part du reste du monde qui prédomine leur sentiment.
Les camps de fortune ne permettent pas actuellement de se protéger des chaleurs extrêmes et du risque d’inondation.

Lycée Pinchinat, Jacmel. Chaque tente abrite jusqu’à six familles @AI

L’insécurité qui y règne a également attisé une autre crainte, celle des violences sexuelles

L’un des principaux sujets d’inquiétude évoqués auprès d’Amnesty International par des personnes déplacées à Port-au-Prince et à Jacmel est le manque de sécurité, notamment pour les femmes et les fillettes.
Des viols sont commis dans les camps presque tous les jours.

Des enfants au camp du lycée Pinchinat, à Jacmel, juin 2010@AI

Du fait des conditions de vie dans les villes de tentes, les risques pour les femmes et les fillettes se sont accrus et il leur est plus difficile d’échapper aux agressions sexuelles. La plupart des viols signalés à Amnesty International ont été commis dans des tentes de fortune. Les agresseurs ont pratiqué une ouverture dans la toile au moyen d’un couteau, d’un rasoir ou d’une machette, violé les femmes abritées sous la tente puis dérobé leurs maigres effets. Les victimes restent parce qu’elles n’ont nulle part où aller. Chaque nuit, elles craignent d’être à nouveau agressées. Plusieurs femmes ont confié à Amnesty International qu’elles avaient été violées plus d’une fois. « Quand la nuit tombe, nous avons peur », ont-elles ajouté.

 
Le problème majeur est le manque de personnel et de ressources
pour assurer à ses femmes la protection qui leur dûe. Certains groupes issus des personnes déplacées se sont formés pour assurer la sécurité du camp. Cependant au fil des mois, de nombreux comités n’ont pu continuer de fonctionner en raison des problèmes de santé liés aux conditions de vie dans les camps.

 Les victimes ne sont pas assistées et ne peuvent obtenir justice
Des femmes et des fillettes ayant subi un viol ont relaté à Amnesty International ce qu’elles ont vécu : lorsqu’elles sont allées signaler les faits à la police, les policiers leur ont répondu qu’il était impossible de retrouver leurs agresseurs, ou
qu’elles devaient les retrouver elles-mêmes et les leur amener. Certes, la police doit assumer en Haïti une tâche difficile, mais cela ne justifie pas son incapacité à porter assistance aux victimes et à les aider à obtenir justice.

Aujourd’hui, une formation policière pour venir en aide aux victimes est plus que nécessaire.

 Les personnes déplacées ne sont ni informées et ne sont pas consultées

Jusqu’ici, les personnes déplacées en Haïti n’ont pas eu la possibilité de participer réellement aux décisions portant sur les modalités de la reconstruction.

Les personnes les plus touchées n’ont pour ainsi dire aucune information sur les projets du gouvernement ou les actions qu’il mène actuellement.

Haïti est un pays qui doit se reconstruire. Une occasion unique de sortir le pays de la pauvreté généralisée. Pour ce faire, il faut considérer les personnes déplacées comme partenaires à part entière et leur donner la possibilité de participer activement à la construction de leur pays.

Les enfants jouent sur le toit d’une maison à Port-au-Prince, Juin 2010 @Alexandre Meneghini

À TOI DE JOUER

ÉCRIVEZ au président René Préval et demandez-lui d’intensi ?er les efforts déployés pour remédier à la surpopulation et à l’insécurité des camps. Soulignez que les personnes déplacées à l’intérieur du pays doivent être consultées sur les modi ?cations à apporter aux camps existants pour améliorer la sécurité et que des mesures doivent être prises pour acquérir plus de terrains sur des sites appropriés a ?n de réduire la surpopulation et de limiter les risques d’inondation.

À QUI ?

Président de la République
M. René Garcia Préval
Palais National
Champ de Mars, Port-au-Prince, Haïti
Formule d’appel : Monsieur le Président de la
République,

Rejoins un de nos groupes-écoles actifs !

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